Enigmatique


Bien des choses restent étranges et de ce fait, interdites de notre propre fait, de notre propre interdiction, parce que notre culture, nos cultures devrais-je dire selon que l’on se place au tronc ou bien à la ramure du grand arbre qu’est la vie, génération après génération, le tronc se ramenant à nos civilisations judéo-chrétiennes, bien campé sur des racines judaïques, hébraïques, égyptiennes, païennes, tant d’histoires, tant de certitudes, tant de traditions, qui font grossir le tronc et irradie aujourd’hui la frondaison de chacune de nos vie. De ces années de traditions, de ces décennies de philosophies, de ces siècles de principes éducatifs basés sur un volonté de gouvernance, une prise de supériorité basée sur la mise en infériorité des peuples, le maitre mot fut la peur. Faire peur, faire naitre la peur, faire rêver ce quelque chose d’irréel, d’illusoire et faire peur sur la réalité, sur le palpable. Lentement, patiemment, nos années, nos générations ont forgé ces faux guides, ces œillères qui décident pour nous de ce qui est bon, de ce qui n’est pas bon, de ce qui est mal même. Le bon et le mal, principe dualiste, basique, efficace. De cela, nous sommes nés, amputés dans notre champ de vision, dans notre perception, dans notre raisonnement, ce qui nous est inconnu fait peur, ce qui n’est pas dans la colonne « normal » n’est pas normal, est donc étrange, étranger à notre monde donc dangereux.

Dès lors, comment peut-on comprendre, apprendre, communiquer sur toutes ces choses hors-cadre ? Comment vivre à cent pour cent lorsqu’on se ferme les portes du cent pour cent ? Et comment ne pas se sentir étranger lorsqu’on a brisé ces limites, lorsqu’on a éveillé sa conscience à ses possibilités réelles, à la réalité du monde ? Réalité qui est irréalité pour d’autres, voilà qui devient hébreux, voire ténébreux. Les peuples issus d’autres branches que notre « famille », ces peuples qui ont poursuivi leur évolution sans les carcans dictatoriaux ne portent pas ces mêmes rejets, ces mêmes limites, simplement parce que leurs visions n’est pas occultées aujourd’hui encore de ce que l’être humain maitrise dans la totalité de ses sens, peut-être bien parce qu’ils utilisent encore leurs six ou sept sens quand nous, occidentaux hautement évolués n’en utilisons plus que cinq, mise en pratique de la théorie de l’évolution, dans un caractère non attendu : la régression. Les quelques spécimens ayant non évolué dans cette évolution se retrouveraient donc avec des sens en plus, ou plutôt, avec la quasi intégralité de leurs sens, voire même, la capacité de s’en servir. Chamans, rebouteux, guérisseurs, sorciers de cette tradition moyenâgeuse qui dresse procès en sorcellerie à qui donc ose soigner sans être de rang pour le faire, le rang se devant être d’être du clergé ou bien du pouvoir absolu, puisque le Roi n’était Roi que de droit divin et qu’à ce titre, il avait pouvoir de guérir des écrouelles. Etrange, non ? Le Dauphin ne le pouvait pas, mais devenu Roi il le pouvait…. Initiation ? Décès du titulaire ? Voilà qui nourrit la tradition et les peurs ancestrales que les pouvoirs ne se transmettre que par la mort et la filiation. Formules magiques ? Grimoire ? Prières ? Ciel, on touche là au religieux, sujet délicat et hautement réprimé. A chacun son jugé et ses préjugés. Le tiers état appréciera d’avoir été tenu à l’écart, non des pouvoirs, mais de leurs pratiques, et, ce qui ne se pratique pas ou plus, disparaît de sa belle mort. 

Ces ensembles de peurs se rassemblent aussi dans le grand voile des superstitions, mais alors, comment peut-on expliquer que par exemple le vendredi treize soit jour de malheur pour les uns, sur la base des templiers peut-être et du jour de leur exécution, ou bien encore ce même vendredi treize soit jour de chance à faire rougir les comptes de la française des jeux ? Diantre, nous ne sommes pas égaux devant les superstitions ? Supercherie ? Transposition ou bien interprétation ?  Ces sujets mettent vite mal à l’aise, le poids sans doute de nos traditions et de nos éducations. Doit-on éradiquer les chats noirs tout comme les anciens égyptiens massacraient les enfants roux ? Que sont devenus les sorciers dans notre quotidien ? Des savants fous dans leur laboratoire, des chercheurs en perpétuelles ébullitions, des êtres étranges et à part parce qu’incompris, des Harry-Potter ou bien des anonymes, qui d’un geste, d’une parole, d’une écoute, de quelques mots savent vous aider à traverser cette rue d’incompréhension, cette mauvaise passe, une sorte de bouée magique qui apparait et disparait le temps que la vague soit passée ? Et si chacun avait un bout de clé, un maillon d’adn, un morceau de la grand énigme, à la fois la serrure et la clé, mais pas la bonne, juste devoir rencontrer la somme de personnes qui délivreront le bon message, le bon code qui mis bout à bout pourra déverrouiller le loquet et libérer la conscience, sa propre conscience ? Et si le hasard n’existait pas tant que cela ?     

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