Jardins d'automne

Super soleil, ciel bleu, bref, le week-end s’annonce bien et tant mieux ! Il y a encore tant et tant de choses à faire dehors, les dernières tontes, les derniers rangements, préparer l’hivernage prochain, remiser les articles de l’été, ramasser les feuilles, ces si célèbres feuilles mortes qui se ramassent à la pelle… Rentrer les plantes d’intérieur de leur long séjour dehors, nettoyer aussi les abords du bassin, nourrir les poissons pour leur garantir les réserves nécessaires à leur long engourdissement. Bref, de quoi s’occuper, activement, ponctués de quelques matches certes, rugby d’abord en clôture de cette coupe du monde, football ensuite avec le championnat qui reprend ses droits. J’aime ces journées d’automne, ces instants privilégiés à s’occuper, à toiletter, à préparer le jardin pour cette transhumance. Le paysage change et changera profondément. Certaines plantes disparaîtront jusqu’au printemps, d’autres se déshabilleront, ou se pareront de leurs plus beaux atours. Fin de cycle pour la nature dont nous sommes partie, fin de cycle aussi pour nous, repli sur soi et repli au chaud bientôt, au coin du feu.

J’ai toujours évolué dans cette nature, cette mère nourricière, porteuse de tant d’espoirs, de tant de beautés que ce soit le jardin familial, fleuri et gourmand, que ce soit les beaux paysages alentours de notre région et d’autres. Je me sens plus que jamais homme de dehors, naturien oserais-je dire même, sans être un dictateur du ciseau ou du sécateur, un absolutiste de l’écologie, du moins telle qu’on nous la bassine, non, j’évolue au rythme des saisons, j’aime soigner mon jardin, mes arbres, ici ou là, chez moi ou ailleurs, sur des terres plus arides ou poussent des oliviers, parcelle à la croix noire ponctuée de cyprès, terre poussière sous la caresse du cultivateur, instant presque charnel, limite fusionnel dans cet échange agricole. L’odeur de la terre, acre ou douce, révèle son caractère, sa couleur, sa douceur, témoignent des longs échanges passés avec ses amants successifs. Et puis il y a l’odeur de la végétation, couvrant tout l’éventail d’une gamme olfactive, du sucre, du miel, du poivre, de l’épice, sans cesse changeante, sans cesse époustouflante. Et puis il y a la beauté du paysage autour, arrière plan présent, très présent même, des envies de partir, de gagner les sommets, telle la brave chèvre du non moins brave monsieur Seguin.

A évoquer ici tout cela, mes narines frémissent, mes neurones s’agitent, les sens sont en éveil, des envies de cet ailleurs bien présent me titillent. Aller vaquer à de belles flâneries par là-bas, aller sentir ce mystérieux maquis, aller encore et encore respirer la poussière, remplir encore et encore mes sens de toutes ces merveilles. Que l’émotion est grande, que le plaisir puissant, allons encore quelques lignes et je m’en vais dans mon jardin. L’herbe est verte et drue, ponctuée ici ou là de feuilles cramoisies, quelques champignons se montrent, de quoi parfumer une petite omelette, dernières roses offertes avant le sommeil, derniers boutons qui jamais ne se déboutonneront sous le timide soleil à venir. Ici ou là, ici et là, la nature, encore et toujours, la nature déesse réelle, aux beautés multiples, simples et complexes à la fois, la nature, encore et toujours m’enivre.


Allez, je vous y convie. Descendez voir le ciel bleu qu’il fait dehors. Et si vous ne pouvez m’y rejoindre, je vous adresse ces quelques mots, toujours bien faibles pour décrire la teneur, toujours pas assez fort pour décrire le bonheur. Je pars, j’ai rendez-vous avec la nature…

A bientôt !

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