Baril, vous avez dit baril ?

Ambiance pesante dans un contexte économique difficile et devenant encore plus difficile. La société dégraisse ses effectifs tout en augmentant ses charges de travail et pour la première fois, sans réel plan social. Les postes à supprimer sont clairement définis et les départs désignés ou presque, sans tenir compte de départs anticipés possibles d’autres personnes. Résultat, des ex-futurs préretraités aigris et des surpris abattus. En pleine ère de la communication, voilà que nous ne communiquons plus, que nous ne savons plus communiquer. L’Homme devient un simple numéro, une matière première jetable, corvéable à merci, éliminable à merci. Ceux qui restent n’ont pas meilleure situation : du travail par dessus la tête, des heures et des heures pour un salaire désespéramment stable, voire même en chute libre vu son équivalent en pouvoir d’achat. Car là est bien la réalité économique : la traduction du salaire en pouvoir d’achat.

Le vrai pouvoir d’achat, basé sur l’ensemble des produits que nous achetons, pas sur un échantillon défini dans les hautes sphères de notre société. Le baril de brut s’envole, bientôt la valse des étiquettes sur tous nos produits et pas seulement à la pompe. Tous les produits vendus sont transportés. Le transporteur passe à la pompe et répercute ses coûts sur sa facture. Le détaillant répercute à son tour, et nous, humbles consommateurs, payons… A ce petit jeu, il y a tout de même un grand gagnant : L’état. Il encaisse une TVA sur le litre de carburant comme sur le produit vendu. En clair, une augmentation du baril de pétrole, remplit doublement les caisses de l’état. Dès lors, à quoi bon mettre en œuvre des stratégies et politiques qui tueraient la poule aux œufs d’or ?

Triste réalité économique, nos fins de mois se rapprochent vertigineusement du début du mois. Les salaires ne croissent plus, les dépenses explosent, la société vit à crédit. Sinistrose ambiante ? C’est sûr que la morosité s’installe progressivement. Dans le même temps, la classe riche, s’enrichit de plus en plus, le fossé se creuse et il n’y a bientôt plus de juste milieu. Quelles solutions pour notre économie ? Quelles économies pour notre économie ? Il n’y a pas si loin dans notre Histoire, le peuple réclamait du pain. Qu’est devenu aujourd’hui notre pain quotidien ? Jusqu’à quand aurons-nous une marge de manœuvre ?

Certes aujourd’hui l’augmentation du prix du baril de brut en dollar est contrebalancée par la dégradation du dollar par rapport à l’euro, ce qui limite la répercussion chez nous. Par contre, cet euro fort pénalise nos exportations et donc notre économie… Voilà qui pousse un peu plus nos industriels à s’expatrier hors zone euros avec, bien entendu, nos emplois… Simple hémorragie ou hémorragie salutaire ? Nul doute qu’à moment donné la balance s’équilibrera, les pays émergeants connaîtront à leur tour une explosion sociale, des besoins nouveaux générés et donc à pourvoir. Les salaires devront suivre et la donne sera remise en question. Sans compter la stabilité géopolitique assez fragile dans certaines contrées qui devraient inciter à plus de méfiance nos industriels. Retour de manivelle de notre supériorité industrielle et économique ? Peut-être, au mieux simple alerte. Attention à ne pas nous réveiller un matin avec la gueule de bois. Les prochains jours s’annoncent un peu plus difficiles. Anticipons cela et plus que jamais, relativisons.

Il y a toujours mieux, il y a toujours pire.

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