Mémo martien

Qui sommes-nous vraiment ? A t’on jamais la réponse à cette question ? Quelles que soient nos origines, terrestres, maritimes, extra terrestres, nous sommes là présents, humanoïdes peuplant la terre, pas encore complètement lobotomisés, bien que le dieu télévision matraque à grand coup de soupes opéra, bien que la publicité nous conditionne et nous impose nos choix qui sont avant tout ceux du marché économique.

Nous sommes là et las, déroulant nos vies sur cette terre, planète hospitalière le temps d’une vie, voyageurs intemporel à la recherche de temps, de plus en plus solitaire et égoïste dans nos démarches, mais cherchant, pour mieux se fondre dans le modèle social, à vivre en couple, le temps d’une mission, le temps de vivre, ce que chacun définit.

Autrefois, nos prédécesseurs ici bas, vivaient leur mission jusqu’au bout de leur vie, jusqu’au bout de leurs vies, choisissant compagne de route pour une vie entière, sans envie de modifier le parcours en cours de route. Sauf exception, car, c’est bien connu, il y a exception.

De nos jours, ou plutôt de ceux qu’on nous accorde, nous choisissons compagne à des fins plus courts termes, privilégiant d’autres critères que nos anciens, bien sûr, moins intelligent que nous. Et puis, nous évoluons, nous. Et puis nous changeons, nous. Nous changeons de vies, de lieux, de compagnes. Parfois, nous sommes changés. Aussi. Sauf exception, car, c’est bien connu, il y a exception.

Pour satisfaire cette mode de changement, le conseil des dieux électroniques, a mis en place le net, histoire de diversifier l’offre, créant la demande… Et nous voilà, à consulter les cartes sur écran, et nous voilà à traquer le déclic, le truc qui nous fera vibrer, qui nous donnera envie de changer, ou… de se retrouver en binôme, car, il est devenu difficile de vivre en solitaire dans nos vies actuelles. J’ai ouï dire que certains tricheurs y chercheraient compagne sans être désengagés… Serait-ce la vérité ?

En toute égalité, nos compagnes aussi ont accès aux fichiers, et comme nous, choisissent sur catalogue, le compagnon du terme choisi… Il paraît même, que certaines, choisissent à court terme, voire même très court terme. Il en est même qui s’affichent en location…

Etonnant ? Certes, cela faisaient quelques temps déjà que je ne m’étais pas posé sur cette planète. L’air y semble bien lourd désormais, limite respirable, les modes de vies et d’envies ont bien changé depuis mes dernières missions. Les populations ne semblent pourtant pas plus heureuses, toujours en train de galoper derrière la dernière technologie, l’écran le plus plat, la lessive qui lave plus blanc, le ventre le plus plat, la maison la plus belle, la voiture la plus chère… Course au tape-à-l’œil, objectif principal de vies déjà assez désorganisées, ce tumulte incessant ne cesse d’empirer dans tous les étages des populations…

Afin de mieux galoper, ils ont même créé des parcs plus ou moins grands ou stocker les plus ou moins grands le temps de poursuivre le galop incessant. Ils semblent même les y oublier. Tout cela est bien structuré : Ils appellent cela des crèches pour leurs plus jeunes, puis des maternelles, puis des écoles, puis des collèges, puis des lycées, puis des universités, puis ils se séparent pour aller dans diverses autres structures ou ils exercent des tâches, plus ou moins planifiées, plus ou moins dures, parfois ils ne font rien. Et puis, à partir d’un certain usage, ils n’y vont plus, restent un peu plus chez eux ou voyagent, jusqu’à être usés. Et là, de nouvelles structures apparaissent pour les stocker. Ils appellent cela maison de retraite puis cimetière. Je ne sais pas ce qu’ils font des corps, denrées pourtant faibles dans notre galaxie. Je ne suis pas encore arriver à percer ce mystère. Impossible d’avoir accès à leur stockage, malgré mes tentatives…

Bon, j’y retourne, je ne manquerais pas de vous transmettre un prochain rapport de ma mission ici. Par contre, si je pouvais rentrer sur notre bonne planète, histoire de me recaler un peu les gyroscopes, je commence à avoir le tournis de ce qu’est devenue notre terre d’expérience… En plus, j’ai vraiment l’impression qu’ils me prennent pour un fou… Je vous assure, leurs chemises aux longues manches attachées dans le dos ne sont ni élégantes, ni aisées à porter. Par contre, leurs hôtels sont confortables et agréablement peuplés. Je discutai encore ce matin avec Jules César et Napoléon. Des gens charmants quoiqu’un peu à côté de leurs pompes…


S’il vous plait, venez me chercher, ils n’arrêtent pas de me trouer la carapace à coup d’aiguille, je vais finir par avoir des courts-circuits… Bon, ok, promis, je ne toucherais plus aux soucoupes !

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