Bulletin

Fin du premier trimestre ponctué par l’arrivée du bulletin scolaire. Bulletin magique puisque les notes et moyennes ne correspondent pas à celles énoncées depuis la rentrée. Encore un bug du système informatique du collège ? Bizarre, surtout que le bug semble œuvrer toujours dans le même sens : les moyennes sont plus faibles que celles entrevues par les notes annoncées tout au long des mois passés. Enfin, le voilà donc ce bulletin bien pâle par rapport aux résultats attendus, aux « tout va bien » entendus ça et là. Je passe sur les appréciations fort peu appréciables… Là aussi, bien plus que l’appréciation, je qui me gêne le plus, c’est de devoir attendre le résultat du trimestre pour apprendre ce qui ne va pas. Comment corriger la trajectoire si on attend d’être dans le mur pour dire qu’on va dans le mur ? Ou sont passées nos punitions d’antan ? Plus de lignes, de devoir à recopier, plus d’heures de colle… Ou va le système éducatif ? Simple contrôleur d’états de fait ? Simple rapporteur d’événements passés ? Les élèves sont de plus en plus tôt livrés à eux mêmes par un système en surrégime, en sursaturation, par une démobilisation d’enseignants préférant focaliser sur le déroulement de leur programme plutôt que sur l’adhésion de tous les élèves de leurs classes aux dits programmes.

En attendant, les résultats sont là. Sentiment de trahison reçu en pleine figure. Constat clair et amer renvoyé en pleine figure. Tout reprendre à zéro, recommencer les heures de révisions, les heures de soutien scolaire à motiver, à expliquer, à faire admettre toutes ces choses sensées être revues cette année de redoublement. Peur d’échec et de ses conséquences, peur du lendemain, dans notre société peu encline à revoir ses méthodes et ses concepts de formation. Bien sûr, en n’étant pas parent, je pourrais opter pour me cantonner à mon rôle de tonton gateux ou gâteau suivant les périodes, mais je suis trop touché et trop investi pour assurer à mon neveu une bonne entrée dans la vie. Impossible pour moi de me dédire, d’accepter ces chiffres et ces textes sur ce bulletin sans réagir et sans intervenir. La claque est reçue, la confiance ébranlée, retour aux soirées scolaires, aux exercices patiemment décortiqués. Combien de temps, laissera t’on encore en place un système scolaire qui ne scolarise rien ? Egalité des chances ? Comment fait, comment fera l’élève quasi livré à lui-même ? Pourquoi l’éducation dite nationale ne s’occupe-t-elle pas d’aider les enfants en difficulté à rejoindre le niveau de leur camarade ? Pourquoi laisser se dégrader les résultats, l’attitude alors qu’il est plus facile de rectifier le tir dès le début de sa déviance de trajectoire ?


Les parents doivent-ils remplacer les professeurs ? Est-on en train de rétablir des précepteurs comme au bon vieux temps ou les riches faisaient des études et les pauvres faisaient des pauvres ? Lutte de classe autrefois, lutte en classe aujourd’hui. L’enseignement est mal, de ce mal qui le ronge au gré des réformes, de ses luttes intestines au gré des élections. Ont-ils oublié leur devoir premier, leur mission essentielle ? Laxisme de la laïcité, fonctionnariat trop poussé et dans le mauvais sens, l’école publique est désormais faite pour ceux qui peuvent accéder aux savoirs, aux méthodes de travail, en dehors de ses murs. Différence entre privé et public ? Certainement. Des classes moins volumineuses, des suivis continus, des relations présentes et établies entre famille et école, des responsabilisations des enfants au lieu de simples garderies ou l’on passe en boucle le programme défini en des sphères ministérielles. Liberté, égalité, fraternité proclame notre république. Il serait bon de se rappeler cela et se pencher sérieusement sur le sens réel de ces mots là. L’exemple doit venir de la république et non du privé. Egalité de chance quel que soit le revenu. En ces temps monétaires, cela semble de plus en plus disparaître. Que deviendrons nos enfants si nous ne pouvons leur assurer les bases essentielles à leur avenir ?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

quelle chance que tonton gateu et gateau soit là enfin un enfant qui a un suivi soutenu

bisous

Belle amie