Parenthèses


Bientôt un mois de vécu dans cette nouvelle année, bientôt un mois de vaincu dans cet an plus tout neuf, trente jours et toutes ses choses qui sont venues en garnir les jours. Dire qu’il y a peu encore, on parlait de fin du monde, de tragiques événements, de lieux mystiques comme points de survie, et puis… Et puis la vie a continué, et puis les pôles sont restés bien alignés, et puis, nos chères Pyrénées sont les montagnes les plus enneigées de toute l’Europe. Mais bordel, il est où ce réchauffement climatique ? Serait-ce donc cela la fin du monde, celui des superstitions, celui des thèses et des antithèses ? Celui des parenthèses ?

Au moins pendant quelques instants le monde a songé qu’il pouvait ne plus être, et les êtres ont pensé qu’ils pouvaient n’être plus. Quelques instants, c’est peu dans une vie, mais parfois, cela peut-être suffisant, pour avoir le déclic, pour prendre conscience, c’est aussi cela la vie, un impondérable, un accident, un incident, une rencontre, un déclencheur pour éveiller l’esprit. A chacun ses méthodes, ses croyances, ses envies, et si certains se cherchent un gourou, si d’autres se mettent à entendre les soucoupes voler, ce n’est que parce qu’il ne sert à rien de faire tous le même métier. Par contre, quel que soit le métier, quelle que soit la voie choisie, pour bien faire les choses, toute profession, fut-elle de foi, nécessite d’être pratiquée avec l’amour du métier. Faire les choses sans amour ne rime à rien, pire, cela ne sert à rien. Sans conviction, sans entrain, sans volonté, vous êtes la proie de votre activité et non le moteur. On ne peut pas soigner sans aimer, on ne peut pas tendre la main sans aimer, on ne peut pas vivre sans amour mais au fond, c’est quoi l’amour ? Des auteurs, des philosophes, des poètes l’ont étudié, disséqué, expliqué, résumé, chanté, mise en vers, vous n’avez qu’à fouiller un peu parmi vos liens, chacun trouvera la définition qui lui convient. Et c’est tant mieux. Tant mieux, parce que nous sommes tous différents, parce que les amours sont tous différents, et parce que différents ne fait pas de différence entre les gens mais dans leur manière de voir, de comprendre, d’analyser et d’aimer. Tant mieux parce que nous ne sommes pas des robots, n’en déplaisent aux tristes sires des épurations ethniques entachant l’Histoire depuis la nuit des temps. Tant mieux, parce que nous sommes différents mais aussi semblables, nous sommes certes différemment semblables mais semblablement différent. Je vous assure qu’il n’y a aucun jongle là-dedans, juste une vérité qu’il convient de bien prendre en considération lorsqu’on s’approche des rapports humains, sans s’éloigner du sujet. C’est pourtant si simple dans la littérature de parler de personnes que tout oppose ; Pourtant, à bien voir les choses, si cela les oppose, c’est bien que cela les réunit, non ? Une opposition serait bancale sans son opposition, non ? Un exemple, qui n’a rien de politique, quoique, vue l’actualité…. On parle de bien de sexe opposé, non ? Alors, doit-on s’opposer au sexe ? Je pense bien que, dans la majorité des cas, les sexes opposés se rassemblent et même parfois s’assemblent. D’ailleurs, même dans les groupuscules de même sexe, je ne pense pas qu’ils soient opposés au sexe….  Vous voyez ? Ok, je ferme la parenthèse.

La seule force véritable qui animera ce monde est l’amour. L’amour de faire les choses, l’amour qu’on met dans notre vie, l’amour au sens le plus large qu’il soit et non la vision trop restreinte que l’on veut bien en donner trop souvent. C’est cet amour qui fait rayonner les visages, qui déclenche les sourires, qui égaye la voix de souriants trémolos, qui plissent le coin des yeux à vous en faire péter les pattes d’oies, cette joie simple et sans calcul, ce sourire attendrissant qui ne demande rien mais reçoit tellement en retour. Dans chaque situation, fut-elle désagréable, il y a toujours deux façons de réagir. Œil pour œil et dent pour dent, c’est biblique et même d’avant, le sang répond au sang, la colère à la colère, les mots aux mots, les maux aux maux. Cercle vicieux sans fin si ce n’est la destruction des deux parties, car dès lors, même le vainqueur ne peut-être que vaincu, trop d’énergies dépensées pour ne s’être que replié, que ne s’être crispé, ratatiné au point d’exploser et de se détruire soi-même. L’autre façon, n’est pas la plus simple, du moins, pas la première fois, ni la seconde d’ailleurs, elle requiert du temps de l’exercice et de l’amour. Elle requiert d’oublier le choc reçu, de comprendre et d’entendre la colère qui s’exprime, d’en poser les bases sur lesquelles la discussion pourra démarrer, se construire, s’étoffer, remettant tout à plat, et par le ciment de l’amour, construire le phare qui viendra apporter sa lumière sur tant d’incompréhensions. En quelque sorte, mettre l’agressivité entre parenthèses, et oser vraiment construire ne serait-ce que des mots, des mots vrais, c’est déjà beaucoup. Lorsqu’on aime les gens, lorsqu’on essaie vraiment, la couleur du monde en devient différente, un autre couleur, une autre lueur, un début de lumière et lorsque le feu prend, une contagion où l’amour devient religion. C’est peut-être pour cela que les religions prêchent l’amour, mais elles ne sont que folklore, elles ne sont que codifications par les hommes pour mieux gouverner les hommes, elles n’ont rien de divin, d’ailleurs, le divin ne serait pas divin s’il n’était en chacun de nous. L’homme prie son dieu pour lui donner la force qu’il n’a pas confiance de se donner directement. Le jour où il aura conscience de cela, ce jour là, la force sera avec lui. Il n’y a pas de blasphème mais simple vision, celle-là même partagé sans doute par Saint Augustin qui lorsqu’il dit « Si vous ne connaissez pas de prière, inventez-la » ne dit pas autre chose :Vous n’avez pas besoin de code pour faire par vous-même ce dont vous avez envie, la prière n’a rien de religieux, c’est une méditation avec au besoin quelques formulations ni secrètes, ni magiques pour mieux vous centrer et vous connecter avec votre guide, votre ange, votre esprit, bref tout ce qui est nécessaire de situer hors de soi par peur de le savoir en soi. Vous doutez ? Un petit exercice simple, qui ne vous prendra que quelques instants. Que vous soyez fatigué ou bien énervé, ce qui est de toute façon une autre forme de fatigue, installez vous confortablement, allongé, debout, assis, sur le sol, un lit, un fauteuil, fermez les yeux, écoutez-vous respirer, comptez vos respirations, jouez avec elles, sur un cycle de quatre, quatre inspirations en comptant un, deux, trois, quatre, puis retenez cet air dans vos poumons, toujours sur un, deux, trois, quatre, puis soufflez lentement, toujours sur un, deux, trois, quatre, puis gardez vos poumons vidés, toujours sur un, deux, trois, quatre, et reprenez cela sur plusieurs cycle, jusqu’à être familier de la chose, et alors, visualisez un paysage que vous aimez, de la chaleur, une couleur comme l’orange… Puis, doucement, laissez partir le paysage et ouvrez vos yeux. Une courte pause qui aura durée une éternité, une courte détente qui vous aura régénérée. Tout cela, par votre choix, par vos choix, celui de faire l’exercice, celui du lieu, de la position, du paysage, des couleurs, en somme, vous êtes mieux parce que vous avez choisi de l’être et de faire….une parenthèse…. Une parenthèse ouverte ? Mais c’est le monde à l’envers !

Aucun commentaire: