Erreur de débutant


Comme un défi aux temps, la vie est un parcours entre vents et marées, et non contre. Rien n’est lisse, rien n’est morne, rien n’est ni tout à fait durable, ni tout à fait éphémère, et surtout, rien n’est anodin. Si l’on ne prend pas le temps de comprendre et d’apprendre, la vie se poursuit et l’air de rien, elle s’en vient placer sur notre parcours une autre forme de la même embûche, de la même leçon à intégrer. A la manière des cahiers de calligraphie, sur lesquels la plume d’un illustre sergent major a commis ses boulettes, ses tâches laborieuses, ses accroches, ses glissades incontrôlées, avant d’assurer dans les pleins et les déliés les contours des lettres de l’alphabet. Et si l’alpha et le beta symbolise le début de la leçon de lettres grecques, c’est bien de l’alpha à l’oméga que se déroule nos vies, en sommes, nous n’en sommes qu’à nos débuts !

Le débutant débute donc souvent par des erreurs…de débutant, pléonasme certes, mais vérité essentielle qu’on ne doit jamais oublier, nous ne sommes que des éternels débutants, le droit à l’erreur nous est donc acquis, libérons-nous donc du poids et de la contrainte du plus que parfait. Certes, c’est un temps du passé, plutôt dépassé et semblant tomber aux oubliettes d’une langue si vivante qu’elle court comme si elle s’était endormie trop longtemps. Encore eut-il fallut la réveiller au bon moment, mais nul n’est parfait, nous sommes tous débutant, nous commettons des erreurs, tous, chacun, alors acceptons le, acceptons les erreurs des autres comme nous devons accepter nos propres erreurs, il n’y a pas de barre placée trop haut, la vie n’est pas un concours, le monde n’est pas un terrain de compétition. « Errare humanum est » l’erreur est humaine, c’est bien connue, pourtant, combien de reproche, combien d’accrochage, combien d’intolérance devant ce qui n’est qu’un principe humain ? Il ne faut pas confondre « tromper » et « se tromper », peut-être cela apporterait-il un plus de bienveillance et moins de croustillance aux débats et si les débats sont long, les débits fusent, les ébats sombrent, les esprits s’échauffent ce qui finit par jeter un froid, une simple inconstance devient une inconscience, le droit à l’erreur n’est pas une droit à l’horreur, on risque de se tromper et de finir par tromper son monde, chose délicate et risquée lorsque dans son monde, certains ont une mémoire d’éléphant.  Un peu tiré par la trompe. Mais si tromperie il y a, il y a peu de chance que la trompe rit. Du coup, l’alphabet en prend un coup et devient un analphabète, drôle de bestiaire dont les vestiaires s’ouvrent parfois de façon véhémente au grand public qui n’en demandait pas tant. En somme, beaucoup de bruit pour rien ? Le partage a ses limites, l’échange limité ses avantages, la foule se presse peut-être mais la presse n’est pas toujours de bonne augure ni bien informée parfois. A trop se presser, on ne oublie le sens des réalités, on commet plutôt qu’on réalise, un travail bâclé est plus propice à la faute qu’aux erreurs. Le débutant, débute, en cela il avance tranquille, enfin, pas toujours, la pression est présente dès lors qu’il cherche plus à ne pas commettre d’erreur plutôt que d’apprendre à bien faire…. Patience et longueur de temps, le geste s’affine avec entrainement et répétition, on peut toujours s’émerveiller devant la grâce et la facilité de l’artiste, mais de son art, on ne voit que la partie submergé de l’iceberg, les heures de pratiques, de mise en place des gestes, le travail de longue haleine restent sous le niveau de flottaison, bien à l’abri des regards.

De tout cela, il ne faut se souvenir : Nous ne sommes que d’éternels débutants, sujets alpha ou béta, atteindre l’oméga nécessite parfois plusieurs vies, alors apprenons à rire de nos erreurs et prenons avec bienveillance celles des autres, fussent-elles à nos dépens. En guise de fin, je citerais quelques mots lus ici ou là qui sentent bon les vieilles réclames à peine détournées « Pour laver vos pulls, utiliser de la pâte à dentifrice, cela rafraichit la laine et ravive les mailles »

Après tout, c’est si beau un sourire éclatant !      

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