Un mot, une lettre....

Un mot qui prend l’air, ça devient la mort mais la mort par privation d’air devient un mot. Au fond, ça ne tient pas à grand-chose, magie des mots, rôle des lettres, c’est assez marrant de voir comment une lettre peut changer le sens d’un mot et encore plus amusant de voir comment un mot peut changer le sens d’une lettre… Ces deux-là sont indissociables, que seraient les mots sans lettres ? Que seraient les lettres sans les mots ?

Quelle tête feriez-vous si vous receviez une lettre sans mot ? Voilà qui serait surprenant, un rien étrange et dérangeant, une lettre qui ne dit mot, qu’est-ce que cela pourrait-il vouloir dire ?  Ni mot, ni signature, c’est une lettre anonyme, ça tombe sous le sens, pourtant, elle n’a pas de sens à moins d’en traduire un quelconque par le choix du papier…

Un mot sans lettre, là, pour le coup, j’ai bien peur qu’il finisse par disparaitre bien que des mots finissant pas « disparaitre » à première vue, je n’en connaisse pas, ce qui semblerait bien vouloir dire qu’il n’en n’existe pas, chose somme toute normale du fait de leur manque de lettre. Un peu comme le passage du facteur, les jours sans lettre, on ne le voit pas, par exemple le dimanche. Etrange, « dimanche » contient bien huit lettres pourtant…

S’amuser des mots est un divertissement comme un autre et s’il excite les neurones il finit par exciter la vue, cette vue si coupable de lecture trop rapide, presque à saute-mot, quand ce n’est pas à saute-lettre. Des dernières remarques reçues, diantre, que d’air là-dedans, j’ai pu percevoir combien « la peine de mot » a flirté avec la guillotine dans quelques esprits encore ancré semble-t-il de « la peine de mort » d’où le départ de cette page. Pour une fois que l’auteur n’y était pour rien, sauf à penser que la volonté lui jouât des tours, c’est là le cadrage d’une construction non aléatoire d’un mot sur un autre dans nos esprit cartésien et nos yeux exercés à la lecture représentative des associations de lettres ce dont l’auteur décline toute responsabilité. Non pas qu’il soit irresponsable, non pas qu’il décline, mais disons que c’est par ce biais-ci qu’il exprime sa non préméditation à écrire entre les lignes. Cela dit, il a déjà assez de mal pour remplir les lignes sans vouloir en plus écrire entre, non, là, faudrait voir à pas pousser. La page est assez grande, on pourrait même dire, assez grande pour son âge, plutôt bien droite et très blanche, elle patiente devant l’auteur, dans le sens de la hauteur, elle attend en mode « lâcher-prise », elle laisse glisser sur son dos la plume délicatement encrée qui voudrait bien y ancrer quelques mots ou autres onomatopées ou bien encore graffitis. Sur son dos, oui, il semblerait que l’usage veuille qu’on écrive sur le recto d’une page, étymologiquement parlant de par ses ancêtres latins « rectus, recta, rectum » dont je ne déclinerai pas ici l’arbre génial et logique, dont la seule importance afin de ne pas laisser glisser ce passage vers d’autres compréhensions est de se traduire par « droit », voilà, tenez-vous droit, le dos bien droit. 


De là à dire que la page a bon dos, il n’y a qu’un pas….


   

1 commentaire:

Fabienne a dit…

Pétillant surprenant j'adore ce texte. Pas de ponctuation car ce sont mes premières impressions à chaud, bien qu'il fasse assez frisquet...