La
diversité des langages sur notre globe est si riche qu’il est pratiquement
toujours impossible de traduire mot à mot une conversation, d’une langue vers
une autre sous peine d’être mal compris et de mal comprendre surtout lorsque
les expressions imagées s’en viennent colorer les échanges. Cela n’est pas sans
rappeler les thèmes et autres versions de nos jeunes années, où au fond, la
complexité de l’exercice était de comprendre le texte dans sa langue d’origine
puis de le traduire dans la langue attendue jusque dans la coloration par les
expressions et les exemples. Combien de simples traducteurs s’y cassent les
dents encore aujourd’hui ? Combien de notice et de mode d’emploi sont
sources de belles tranches de sourires et de rires à leur lecture ? Un
moment d’ennui : prenez un traducteur électronique ou sur le web, tapez
une phrase, lisez-la puis refaite-la traduire… Il est vraiment difficile de
jouer avec les mots, ou plutôt, il est vraiment difficile d’avoir le bon sens
en jouant avec les mots.
Pourtant,
c’est tout con un mot, ça fait quoi, trois lettres, deux consonnes, une
voyelle, un mot quoi, mais ça reste à manipuler avec précaution, peut-être bien
aussi parce qu’il y a mille sortes de personne qui vous écouteront, vous
liront, et ….vous comprendront, enfin, donneront un sens à vos mots qui ne sera
pas pour autant le sens que vous avez donné à vos mots. Pas la peine pour
autant de s’en offusquer, de monter sur ses grands chevaux, pas plus que sur
des poneys du reste, inutile de sortir des gros mots, ce n’est pas la taille
qui compte, c’est bien connu…. N’empêche que plus c’est gros, plus ça passe, du
moins pour les canulars et autres tromperies. « Vous aimez ce blog ?
Profitez encore de lectures gratuites et illimitées, bientôt il sera payant, pensez
à vous abonnez… » Non mais des fois ! Des mots dits restent dits, ils
sont mots dits pour l’auteur, parfois maudits pour le lecteur, et si ces mots
sont lus ils ne sont pas pour autant moulus ni vermoulus, ils sont encore bien
verts, tout frais du jour, tout chaud sortis du stylo, verts et moulus ce n’est
pas compatible même si l’on dit vermoulus…. Quel non-sens ! Un non-sens au
fond, c’est un sens qui n’a pas de sens bien qu’il n’existe que peu de sens
unique dans la langue française, un mot vide de sens, c’est triste comme un
jour sans soleil, une tasse sans café, ou bien un soleil sans jour , un café
sans tasse… Allez savoir !
Il
est si facile d’être incompris dans sa propre langue, imaginez un peu lorsque
vous vous risquez à d’autres langages… Suivant le degré de maitrise, votre
vocabulaire sera plus ou moins riche, les mots vous viendront plus ou moins
facilement, et d’approximation en approximation l’écart de langage se pointe et
s’en vient faire fourcher votre langue, un mot à la place d’un autre, une
locution mal comprise et c’est le début de la fin, les sourires hilares
répondant à votre phrase sévère, la perte de votre sérénité, les palpitations
qui s’emballent, non, sincèrement, pourquoi avons-nous cesser de parler occitan
sur terre ? Hein ? Comment ? Vous n’y aviez pas songé, mais
l’occitan c’est plus fort que le latin, moins déclinant, plus joli sous la
langue et tellement imagé, imaginez, « un
coucut fas pas d’agasso » c’est quand même plus joli que de déclamer
qu’un coucou ne fait pas de pie, non ? Et si les peuples du monde se
mettaient à l’occitan, ils y prendraient plaisir, et puis, nous, nous
prendrions plaisir à converser, à entendre ainsi parler et bien sûr, à
s’entendre…. Au fond, c’est simple la
vie, il suffit d’accorder ses violons, de se mettre au diapason et d’ensemble
jouer en mesure, chacun sa partition, non ? Et oui, l’occitan est sonore,
riant et chantant, il illumine chaque instant de la vie, il colore à façon les
plus banales des choses, il redonne aux mots un sens, le bon sens paysan,
celui-là même qui simplifie les choses, reliant un mot à sa nature, osant être
léger sur le trait, juste ce qu’il faut de guirlande pour ne pas
s’enguirlander, trouver le mot juste qui qualifie le mot, voilà, un mot pour un
mot, concept simple s’il en est, on pourrait presque lire mot à mot.
Les
mots sont des pièges, une lettre suffit à les transformer, et ce, dès leur plus
jeune âge, dès leur plus petit nombre de
lettre, qu’un « la » devienne « le », il perd là la clé de
sol, une lettre suffit à changer le bon en con, ça marche aussi à l’envers,
tout comme à Anvers d’ailleurs, un poisson devient boisson, là, c’est de la
soupe, un put devient un but, c’est déjà plus sportif, il n’y a pas de raison
d’amener le vélo chez le véto, mais si le droit de veto opère tout aussi bien,
non d’un chien ! Comment ? Les chiens ne font pas de chat ? Et
c’est comme ça que vous traduisez « un coucut fas pas
d’agasso » ? Diantre, le coucou devient chien là où la pie devient
chat, mais que va devenir la pie qui chante ? Le chat qui miaule ? Le
chat qui rat ? Euh…. Simple fatigue de l’auteur, reprenons un peu de
hauteur, la pie niche à la cime d’un grand arbre, ça je sais, nous le chantions
en colo….. Et puis, niche pour chien, ça
reste une anagramme, une autre façon de jouer avec les mots, une façon de
définir cruciverbisquement parlant
l’anagramme, de la même élégante façon qu’un facteur devient un homme de
lettres….
Il
faut jouer avec les mots…
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