L’heure
est à l’épuration, au vide, comme un simple retour à l’essentiel. Faire place
nette, retrouver la vraie nature des objets, des lieux et leur ôtant tout ce
qui peut paraitre comme superflu. Une mode zen après des années d’accumulation,
d’empilage et de collectionnites aigües. Une forme de lâcher-prise, une envie
de se désencombrer, une chasse à l’inutile qui devient une nouvelle façon
d’être. Repartir d’une pièce vide, y apporter les meubles, les fonctions qui en
assurent l’usage et la destination, y créer sa touche personnelle puis mesurer
ce subtil écart entre trop juste et pas assez, entre trop et surchargé, ne pas
risquer d’apporter le « détail qui tue » ce simple truc en plus qui
vient briser l’équilibre et faire basculer dans un monde où il y a comme un
quelque chose qui gêne sans vraiment savoir quoi.
Bien
sûr, ce ne sont pas les magazines qui manquent pas plus que les émissions de
télévisions, mais au fond, tout ceci ne sont que courants et que modes, il faut
savoir regarder, lire, mais par-dessus tout, ne prendre que l’essentiel, la
substantique moelle, savoir ôter toute dérive et personnalisation de l’auteur,
savoir retrouver le spectre de ses propres couleurs, et mieux, savoir faire
résonner la pièce dans sa propre harmonie. Rien n’est simple mais rien n’est
compliqué non plus, il suffit de deux ingrédients, du temps et de la patience.
S’exercer sur une pièce occupée est un challenge véritablement difficile, il y
a trop de contraintes qui s’opposent pour s’en sortir sans expérience. Partir dans
la création d’un nouvel espace sans nécessité de son usage le temps des travaux
est la meilleure des choses pour se lancer, encore faut-il bien le visualiser
dans ses futures utilisations. C’est joli un bureau étroit ou traine le temps
d’une photo un livre de poche et une tasse de café fumante, c’est nettement
moins pratique lorsqu’il s’agit d’y poser le pc portable, le gps, une carte de
rando et avoir encore la place d’écrire et d’y travailler.
Les
couleurs, elles, sont encore plus sournoises. Je passe sur les nuanciers dont
les teintes se sont délavées au gré des expositions et des mauvais réglages des
imprimantes, idem pour les pots de peintures aux couvercles inondés de lumière
artificielle en magasin devenant soudain plus sombre ou plus quelconque une
fois appliqués chez soi. Les lumières et les couleurs sont intimement mariées,
sans compter que choisir une teinte sur une pastille d’un centimètre carré en
imaginant vingt mètre carré de mur chez soi relève sacrément du défi. Puis il y
a l’accroche sur le support, il boit ou il refoule, il cloque ou atténue, bref,
tant de plaisirs à découvrir avant d’être enfin content de son résultat. Il y a
la qualité des peintures, certains premiers prix finissent par coûter cher à
force de multiplier les couches, les temps de pose et pour une résultat loin de
la hauteur d’une peinture plus haute en gamme.
Les
accessoires entrent en scène, qu’ils soient rideaux, lustres ou tringle à
rideaux, attention à eux, ce sont des objets de coups de cœur, de premier choix
et de longues hésitations sous peine d’aller-retour fréquent, de
désappointement, le moral chute au fur et à mesurer que les rideaux s’accroche.
Sans compter cette diable de lumière, jour, soir, nuit, été, printemps,
automne, hiver, sans cesse un autre ton, sans cesse une mise en valeur
différente et surtout, un résultat inattendu au mieux, désespérant au pire.
Vient alors le mobilier. Ah. Bon, là encore, visualiser un canapé au milieu de
deux cent mètres carrés puis le voir dans son trente mètres carrés peut faire
un effet bœuf ou bien un effet beauf. La solution du plaid n’est que temporaire
mais il est des temporaires qui durent tellement qu’on ne sait plus à quel
temps se vouer. Puis il y a le budget, les objets déjà en notre possession, les
envies de chacun, les souhaits et les rêves, les discussions et la trêve, les
choix par économie et désespoir, peut-être qu’au final, on devrait aussi se
relooker aux couleurs de son intérieur, non ? Et puis par là-même,
demander à ses amis de venir en couleurs compatibles à défaut d’être
assorties ?
Ça
sert à cela les amis, non ?
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