« Doit
pouvoir mieux faire », « doit s’appliquer », « écriture
illisible » … Que de belles leçons perçues dès l’enfance, de quoi
apprendre à mieux visualiser le verre à moitié vide plutôt que d’encourager et
de mettre en avant le verre à moitié plein, pourtant, c’est bien dès le départ
qu’il faut guider les jeunes pousses, leur montrer la vie, les diriger vers la
lumière plutôt que vers l’obscurité. Le manque de lumière génère l’acidité,
comment dès lors s’étonner devant certaines réactions épidermiques mais ce
n’est pas propre à l’éducation durant l’enfance, cela perdure tout le long de
la vie, dans chacun de nos cercles, familiaux, amicaux, professionnels,
sociaux, ce qui au fond semble normal puisque dès le départ chacun a reçu sa
zone d’ombre plutôt que sa mise en lumière. Reste que l’individu est capable
d’adaptation et donc, il peut de lui-même apprendre à voir la partie pleine du
verre et au pire, trouver l’aide nécessaire pour y parvenir, par la lecture
d’ouvrages dédiés, par des formations, par des conférences, par tout un tas de
chose toujours à notre disposition et dont on ne soupçonne jamais l’existence
et la facilité d’accès. Le seul inconvénient de cette méthode, c’est qu’elle
requière de changer soi…
C’est
si facile de se positionner en référence absolue amenant les autres à changer
pour coller au plus près de nos visions, « l’enfer, c’est les
autres » écrivait Jean-Paul Sartre, c’est clair, surtout lorsqu’on préfère
voir son côté « ange » plutôt que « démon », les démons
peuplent l’enfer, c’est bien connu mais au fond, les démons ne sont que anges
déchus, peut-être bien des anges déçus, allez donc savoir ! De toute
façon, avec un peu de bon sens, de la ficelle et un couteau, on arrive à
tout…ou presque, c’est là la faconde paysanne dans ses expressions les plus
simples, résumé poétique de la vie dans son expression la plus réduite, proche
de la survie, mais tellement plus pleine que plein de vies trop dorées. On
choisit tous sa prison, et mieux, on prend bien soin d’en fermer la porte à double
tour, de peur d’en sortir. Le bon sens n’est certes pas en vente libre, il ne
se trouve pas sur les étagères des meilleures quincailleries, drogueries et
autres bazars de nos anciens quartiers, pas plus que sur les étals blancs
laqués des grandes surfaces du bricolage où tout semble si facile, vous ne le
trouverez pas non plus sur les pages écrans des grands sites du web où l’on
commande en un clic, non, le bon sens, c’est cette espèce de graine enfouie en
chacun d’entre nous, qui parfois germe et développe un bel arbre, d’autres fois
s’étiole, d’autres encore se sèche et se rabougrit. C’est vrai que c’est con
une graine, ça demande juste de l’amour, de l’attention, un peu d’eau, un peu
de matière nutritive pour pousser, sans cela, il ne se passera rien, juste la
perte d’une graine, devenue trop vieille pour enfanter. Ces graines-là ne
poussent pas sur des terreaux acides, elles ne poussent pas non plus à l’ombre.
De
l’amour ? De l’attention ? De la lumière ? De l’eau ? De la
matière nutritive ? Et pourquoi pas une cage dorée avec une roue à hamster
pour faire de l’exercice ! C’est là la fuite dans le détail avant même
d’avoir semé et réuni les conditions pour que pousse la plante, un peu comme
choisir luminaires et tapisseries avant d’avoir bâti les murs…. Commençons par
le commencement, l’amour. Aimez-vous d’abord vous-même, pour aimer, il faut
s’aimer, pour être aimé, il faut s’aimer. Cessez de vous lamenter sur vos
manques, cultivez vos richesses, découvrez vos forces, soyez votre plus belle
rencontre, partez à votre découverte, peu à peu vous ferez attention à vous,
vous vous mettrez en lumière, vous deviendrez fertile à tout plein d’idées, et
votre graine aura alors l’envie de croitre et de se développer. L’eau de vos
larmes lui apportera ses premières boissons, puis ses racines profondément
ancrées en vous ne vous demanderont plus de pleurer. Il n’y a aucune raison de
pleurer, pas plus que de s’en priver, les émotions ont mille formes, sonores,
humides, éclatantes, souriantes et communicantes, alors oui, un peu de bon sens
que diable ! Après, c’est sûr, on
peut toujours mieux faire, on peut s’appliquer davantage, on peut mieux écrire,
mais au fond, l’humanité a besoin d’humains et non d’élites, ce sont les
humains qui feront le monde de demain parce qu’ils tissent les liens de base,
les relations, ils tressent le nid de notre planète, ce même nid que les élites
cherchent régulièrement à briser et morceler selon la vieille loi séculaire du
« diviser pour régner »…. Ne soyons pas otage de notre monde, soyons
au contraire acteurs, moteurs, metteurs en scène de nos vies, là sont nos vies,
vraiment. Faisons tous pousser nos graines de bon sens, le monde n’en sera que
meilleur, absolument.
1 commentaire:
Ah les "doit", les "qu'on doit (laisser)",et les doigts...Les doigts qui blessent à jamais.Le mouchoir sur la plaie et hop, on est reparti ! Mais non ! Tôt ou tard, la blessure refait surface. Le coussin hémostatique est trop effiloché et le saignement jaillit.Mais aujourd'hui,l'enfant devenu adute a décidé de mieux faire. S'occuper de cette blessure avec beaucoup d'amour, de patience et de tolérance. Bannir tous les doit et les doigts pour des "doux ah".
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