Parce que la vie n’est pas toujours rose, ni bleue, ni
noire, ni verte, elle fluctue et nous fluctuons avec elle, à cause d’elle,
malgré elle, contre elle, c’est ainsi. Parce qu’écrire se fait avec le cœur, l’âme,
les états du cœur, les états d’âme, les mots, les phrases, les textes, les
livres ne peuvent être perçus de la même manière, selon aussi l’état du cœur, les
états d’âmes, la culture, le vécu du lecteur. Parce que l’auteur de ces mots n’est
pas un marchand de guimauve ni un bonimenteur ou bien encore un marchand de
rêves, tout cela en dépit des considérations propres à chacun, ceux qui n’aiment
pas lire autre chose que du sirupeux, du doux, du suave, du sucré s’arrêteront
ici. C’est ainsi, merci, au revoir et à la prochaine prose. Ceux qui poursuivront
au-delà, devront comprendre que personne n’est tout à fait la même personne, un
jour puis l’autre, ni même la même personne que son voisin, c’est notre
avantage d’humain de n’être pas des robots reproduits à l’identique. Croire
connaitre quelqu’un en se rappelant comment il fut, comment il était, c’est
fermer la porte à l’évolution, c’est se mettre les œillères et se démunir du l’étendu
des sentiments face à celle ou celui qu’on croit connaitre.
L’année n’est pas finie, pourtant le bilan est dur, des
amitiés perdues, victimes de la route, victimes de la vie, victimes de la
maladie, victimes de ce foutu crabe. De cela, que mesure-t-on ? Un vide,
certes, mais surtout, des actes manqués, des rendez-vous jamais pris pour n’être
jamais tenus, et au bout du compte, cette grande leçon : NON, nous n’avons
pas toujours le temps ! Alors, s’il vous plait, parlez-vous, vivez, n’attendez
pas, ne remettez pas, foncez ! Que vous soyez seul ou en couple, que vous
soyez en amitié ou en amour, je citerai Khalil Gibran dans son livre « le
Prophète » :
« Vous êtes nés ensemble et ensemble vous resterez
à jamais. Vous resterez ensemble quand les ailes blanches de la mort
dissiperont vos jours. Oui, vous resterez ensemble jusque dans la mémoire
silencieuse de Dieu. Mais laissez des espaces dans votre unité. Et laissez les
vents célestes danser entre vous. Aimez-vous l’un l’autre, mais de l’amour ne
faites pas des chaines : Qu’il soit plutôt une mer se mouvant entre les
rives de vos âmes. Remplissez vos coupes l’un pour l’autre mais ne buvez pas
dans une seule coupe. Donnez-vous du pain l’un à l’autre mais ne mordez pas
dans le même morceau. Chantez et dansez ensemble, et soyez joyeux, mais que
chacun puisse être seul, comme sont seules les cordes du luth alors qu’elles
vibrent de la même musique. Donnez vos cœurs mais pas à la garde l’un de l’autre.
Car seule la Vie peut contenir vos cœurs dans sa main. Restez l’un avec l’autre,
mais pas trop près l’un de l’autre : car les piliers du temple sont
éloignés entre eux, et le chêne et le cyprès ne poussent pas dans l’ombre l’un
de l’autre. (…)
Je pars avec le vent, mais non pour m’enfoncer dans le
vide ; Et si ce jour n’est pas l’accomplissement de vos aspirations et de
mon amour, qu’il soit alors la promesse d’un autre jour. Les aspirations de l’homme
changent, mais pas son amour ni le désir qu’il a de voir son amour satisfaire
ses aspirations. (…) Vous mesurez à l’aune de votre action la plus infime c’est
évaluer la puissance de l’océan à partir de la fragilité de son écume. Vous
juger sur vos échecs c’est reprocher aux saisons leur inconstance. »
Je pourrai citer et citer, encore et encore, peut-être
aurez-vous juste envie de lire et de découvrir ces écrits, non religieux au
sens folklore du terme mais philosophique et vrai, du moins tel est mon
ressenti. Pour le reste, je vis, sans fantôme, sans peur, sans regret, ni à l’écart,
ni au milieu, à la place qui me semble mienne, de moins en moins virtuelle
parce que tout se joue en réel, sans combat, avec amusement sur des aigreurs et
des révoltes du passé, parce que prendre du recul, c’est mesurer la futilité
des choses, on ne rejoue pas son passé, on ne revit pas ses lumières, ni ses colères,
ni ses troubles, parce que derrière chaque lumière, derrière chaque colère,
parce que derrière chaque trouble, il y a une réaction qu’on nomme évolution,
qui passe par des cycles qui pourraient s’appeler digestion, intégration,
compréhension ou bien encore leçons, qui fait que celui d’aujourd’hui n’est pas
celui d’hier, ni tout à fait le même, ni tout à fait différent, juste un être,
ici et aujourd’hui.
Ne me juge pas sur hier, ne me juge pas sur aujourd’hui,
contente-toi d’aujourd’hui plus que d’hier, vis aujourd’hui car hier est mort,
sois toi aujourd’hui, bien plus qu’hier.
Un principe de vie, un mode de vie, une vie….
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