Les premiers frimas de l’automne jettent un coup de
froid en rappelant combien hier devient hier et combien demain sera…un autre
jour. L’été s’enfuit quand bien même il eut prolongé son automne dépourvu de
sonotone, la jeunesse des beaux jours laisse place à d’autres jeunesses, le
froid, parait-il est un excellent conservateur. Hier la pluie dans ses gros
nuages noirs a noyé les paysages et le moral des noceurs, puis, d’un malin
plaisir, Eole s’amusa a bousculé les choses, colorant de bleu les cieux,
éclairant de soleil les premiers tours de roues et s’exerça à maintenir ce
climat propice durant toute la fin de journée. Voilà, c’est la magie de mon
pays, ce comté toulousain qui se forge le caractère sous les assauts des
pressions et des dépressions venues d’Espagne, d’océan ou de mer, se cognant
aux reliefs des Pyrénées ou bien du massif central jusqu’en montagne noire,
deviner ce qu’il va advenir du temps nécessitent non pas des sacrifices
sanguinaires mais une culture et une lecture de tous ces petits indices
fortuits qui d’ici ou de là, laisse quand même transparaitre ce qu’il sera.
Sous le soleil, la mariée était belle, le marié aussi
et la noce tout autant. Une pause dans la course du temps, des instants forts,
des moments uniques et intimes d’une intimité partagée à une trentaine, un
espace clos dans la coque d’une péniche voguant au long cours sur le canal du
midi, c’est un repli sur les autres, une communion de conversations, une
découverte des autres, une découverte de soi. L’eau verte du canal du midi
chantait Nougaro, oui, par endroit elle est même mordorée, de ces couleurs d’automne
que les feuilles de platanes flottant sur l’eau donne au parcours aquatique. Un
moment fort sympathique, mais d’ailleurs, quand dans la journée cela ne le fut
pas ? De belles images, de plaisantes conversations et des larmes d’émotions,
parce que la joie, parce que les fleurs, parce que les rires se traduisent
aussi en pleurs, parce qu’il y a un vécu avant d’avant ce moment-là, parce que
partager, exprimer, s’est aussi ce rappeler ces moments où nous fûmes. Cette magie fut prolongée jusque dans la nuit
qui danse son heure à l’envers, repos mérité et accordé, fraicheur du temps et
temps de couette, flambée de chêne en cuisinière de fonte, avant de repartir
prolonger la fête, dire au revoir à tous ceux qui de loin viennent et prolonger
les rires, les belles tranches de vie, oui, c’est cela la vie.
Le vent souffle et fait craquer les branches, novembre
se profile déjà en octobre moribond, il va être le temps de s’accorder de
belles balades, non pas en sommets pyrénéens mais en courses maritimes ou bien
campagnardes, la parka en protection, le sourire toujours face aux éléments,
aimer n’est pas qu’un verbe, c’est un état d’esprit, une philosophie. J’aime la
vie dans ce qu’elle m’apporte, les rires et les chants, les pleurs et les
fleurs, le temps qu’il fait comme celui qu’il fera, le soleil de l’été comme le
froid de l’automne, ce froid qui n’est pas encore en hiver et du coup montre
peut-être plus les dents, à moins que ce ne soit notre chair trop tendre et
trop faible, mais dieu que la chair est faible et le cœur encore plus, l’âme
navigue parmi ces éthers, que serions-nous si nous n’étions pas ?
1 commentaire:
Les émotions sont faites pour être partagées.
Aimer, c'est aussi cela
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