L’annonce de l’automne met en joie le mercure, le voilà qui
fait des bons dans le fin tube de verre, cinq petits degrés le matin pour
vingt-huit degrés l’après-midi, une belle humidité matinale à faire croire
qu’il a plu, c’est fou. Il a fait si chaud et si soif depuis si longtemps que
la Garonne ressemble à un cours d’eau perdu dans un lit trop grand, tandis que
les arbres jouent à chauve qui peut, les feuilles déshydratées craquant au sol
sous nos pas. Sécheresse ? Le mot me parait faible cette année, cela fait
depuis très longtemps qu’il n’a pas plu vraiment, depuis l’été précédent en
fait. Le dernier automne fut sec et chaud, le printemps fut neigeux et un brin
pluvieux mais dans une époque où la végétation démarre, l’eau qui tombe est
aussitôt bue sans qu’elle puisse atteindre et venir renforcer les nappes
phréatiques. La neige est venue en abondance tardivement, et là aussi, ce ne
fut que fonte rapide, grossissement des cours d’eau et rejet à l’océan. Cet
état de sec nécessiterait des jours et des nuits d’eau, des fleuves de pluies
en continu pour que remontent nos réserves, mais cela, nous aurions du mal à le
supporter. Pourtant, hier fut l’occasion d’aller randonner sous la pluie, dans
un joli coin de nos belles Pyrénées, à marcher sous le parapluie, à cueillir
les premiers champignons aussi, à rentrer trempés puis à voir au bout de cinq
kilomètres de route, du ciel bleu et la route sèche, tandis que nous avons
passé la journée à patauger dans la gadoue… J’aime cette magie du temps et des
temps, des lieux si différent en tout même relativement proche, curieux et
toujours aussi bluffant.
La nature est grande et sait nous montrer combien rien n’est
jamais écrit d’avance, pas même au prix de savant calculs par les plus
puissants ordinateurs comme tente de le faire la météorologie nationale, il
reste toujours cette part d’impondérable, ce libre arbitre qui rédige nos
destins de façon bien plus puissante que l’on ne veut bien le croire, il est si
facile d’imaginer un belle histoire écrite d’avance quitte à se voir comme une
marionnette dont les fils du destin nous font avancer sur notre destinée. Non,
les choses ne sont pas si basiques, les fils de notre marionnette, même s’ils
étaient tenus par le destin, ne sont pas attachés à nos membres, c’est nous qui
les tenons en main, nous qui décidons de les lâcher pour prendre une autre
voie, traverser la route ici plutôt que là, juste pour marcher au soleil, juste
pour se mettre à l’abri, juste par colère, par envie et par omission. C’est
cela la vie, des milliards de possibilités, des milliards de combinaison, des
choix en permanence, attendre et voir, agir dans la foulée, agir sans
réfléchir, réfléchir sans agir, paraitre plutôt qu’être, c’est puissant, c’est
même puissamment beau. Quelle autre étoile a le droit de choisir sa course, de
briller ou non, à chaque bout de seconde de sa vie ? Ouvrez les yeux,
mesurez votre chance, il est désormais temps de vous en apercevoir, prenez
conscience, vous êtes les maitres de votre destin. Et non, le destin n’est pas
le synonyme trop facile de fatalité tel qu’on l’entend que de trop. « Il
m’est arrivé cela, c’est le destin »
Non, non et non ! Vous êtes vivants, vous êtes arbitre
de vos vies, alors motivez-vous à choisir votre vie et même, à choisir de ne
pas choisir, mais de grâce, faite-le en conscience. Le temps est venu d’ouvrir
les yeux, le temps est présent, le présent est lumière même pour les plus
aveugles, même au cœur des ténèbres, la lumière brille devant vous et même sur
vous, alors soyez ! Il y a trop d’années de diktat, d’isolement,
d’obscurcissement volontaire, trop d’école de l’obscurantisme pour que de
génération en génération, la conscience s’est endormie, elle s’est même terrée
au plus profond de chacun. Il est temps d’en prendre conscience, il est temps
de la réveiller, il est temps de la révéler, enfin, ouvrons nos yeux, nos
cœurs, nos âmes, nos chakras dirait qui de droit, c’est l’heure de l’éveil, la
lumière en automne, la plus belle partie de nos vies qui commence. Maitre de
votre jeu, pas maitre du jeu. Votre choix n’est pas nécessairement mon choix,
de même que mon choix n’a ni besoin, ni vocation à être le votre. Il ne s’agit
pas de convertir les autres, mais de s’ouvrir soi à sa propre lumière. Il est
temps, maintenant. Quels que soient vos choix, ils sont vôtres, ils guideront
et surtout, ils traceront votre chemin, ils feront que vous serez vous. Là est
l’essentiel. Soyez.
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