Ben voilà, c’est la
reprise, la rentrée, le retour aux affaires, un temps pour tout, après l’action
voilà l’action, éternel recommencement de nos calendriers et de nos vies
calculées selon des rythmes saisonniers, le plus bizarre étant que dans
l’esprit de beaucoup la coupure estivale est à moitié année alors qu’en fait
elle est plus aux deux tiers – un tiers d’une année active dont le dernier
tiers se retrouve amputé d’encore bien des jours de congés, d’absences, et
autres festivités. Du coup, l’envie et la niaque d’attaquer et de rattraper ses
objectifs se retrouvent mis à mal par le peu de temps qu’il reste. Je passe sur
la probable fin du monde au vingt et un décembre deux-mille-douze, ça ferait
beaucoup de fins au final. Moi qui avait enfin réussi à obtenir un rendez-vous
chez l’ophtalmo, je découvre avec stupeur que c’est enfin d’année, la civile,
pas la Maya, c’est quand même ballot, mais bon, ce n’est pas la fin du monde
non plus ! Donc, il semblerait que ces braves mayas aient conclu leur
calendrier au vingt et un décembre deux mille douze, pourquoi pas, mais
pourquoi ? Par manque de place ? Par manque de capacité de
calcul ? Par calcul simple, du genre, tiens, comme ça on va se faire poser
des tas de questions aux générations futures ? Par clairvoyance, ayant vu
dans le foie prélevé à l’autel des sacrifices que les produits à la pomme se
renouvelaient chaque année à coup d’espèces trébuchantes, tout comme bien
d’autres versions logicielles rendant obsolètes les précédentes et que du coup
ils aient eu peur de publier un calendrier obsolète ? Ou bien, ont-ils
prévu à cette date une fin de gouvernance et donc d’un système, ce qui rendait
inutile de continuer de perpétuer cette vieille tradition des jours comptés en
barre quand bien même les barres s’appellent des semaines ou des mois ?
N’étant pas maya et ne voulant pas avoir maille à partir avec les dieux à
écaille et à plume, (on va éviter le « à poil » toujours soumis à
interprétation), j’ai décidé de faire confiance au calendrier de la poste qui
même s’il n’est pas sous forme de cachet fait foi. Comme quoi, à défaut de
foie, ayons la foi, ma foi, des fois que quand même, le solstice d’hiver ne
marque pas la fin complète mais plutôt l’entracte entre deux actes si bien
enchainés que nous n’y voyons que du feu.
A vrai dire, cela
m’arrange, d’abord parce que la période restante est courte et que de plus les
jours qui la composent sont courts. Bon, ok, ils font encore vingt-quatre
heures, mais ils dorment beaucoup et profiter de l’extérieur, des travaux en extérieurs
sans éclairage diurne se trouve compliqué par la durée légale du travail
additionner de la durée létale des bouchons, dans cet heureux monde où tout le
monde travaille au même endroit, à la même heure, y compris les demandeurs
d’emplois puisque soumis aux mêmes lieux en des mêmes horaires. Et dire qu’il
est des zones désertés et par l’emploi, et par le monde, ceci justifiant
peut-être cela, et que peut-être, avec un peu de ce bons sens paysan qu’avaient
nos aïeux, plutôt que de cultiver et de faire paitre les vaches dans le même
espace, on pourrait utiliser mieux les possibilités offertes, surtout que notre
époque toute puissante permet de communiquer très facilement et très simplement
entre deux points très éloignés, imaginez un peu que l’on arrive à filmer de la
poussière sur Mars et d’en voir les images partout sur la Terre ! Sans
partir sur des approches d’horaires décalés, de zones de vacances, simplement,
essayons de décaler les mètres carrés de bureau, les zones d’emploi, d’adapter
l’offre vers l’emploi plutôt que l’emploi vers l’offre. C’est bien la
technologie, encore faut-il apprendre à s’en servir, non pas technique mais
comme d’un levier pour franchir les obstacles, se rapprocher des gens,
reprendre une approche humaine, contrairement à ce qu’hélas nos moyens, nos
méthodes, nos réseaux dits sociaux ne font pas ou mal. Il est quand même
étrange qu’il faille une grande épreuve, catastrophe pour que la communication
retrouve ses schémas humains, pour que l’entraide fonctionne, pour que l’humain
reprenne place au cœur de l’humain, tels qu’on a pu le voir, le connaitre,
voire le pratiquer aux cours des grandes inondations, tempêtes ou bien encore
explosion d’usine, tous ces gros chocs localisés. Le solstice d’hiver
apportera-t-il cette vibration ? Je n’en sais rien, je ne suis pas devin,
mais tout ce qui pourra ramener l’humain dans l’humain ne pourra être que
bénéfique, c’est ainsi que je le pense, les catastrophes ne sont jamais
souhaitables. Notre monde a basculé trop vite dans un mode de mauvaise
communication en dépit des moyens déployés, si internet est un bel outil il
reste trop souvent le mur des lamentations ou du paraitre, hélas pour la
crédibilité des informations. A trop vouloir briller tel un miroir, on se
retrouve telle une glace sans tain, transparent et sans teint, sans éclat.
L’exemple ne fait ni l’exemplarité ni la règle, ma foi dans l’humain me laisse
croire qu’il est exception pour en confirmer une règle d’humanité véritable et
non virtuelle. Il fut un temps où on disait « à la vie, à la mort »,
un temps où la mort ne faisait pas peur, un simple passage obligé entre deux
vies. Encore faut-il l’accepter, accepter de l’entendre à défaut de le
comprendre, ou de l’avoir vécu.
Souvenance.
Résonnance.
Joie.
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