Une fleur, deux fleurs, trois fleurs, un champ de
fleur, c’est la nature qui reprend des couleurs, c’est le promeneur qui reprend
vigueur, c’est la vie qui survit à la chimie, ou, plus simplement, c’est
l’arrêt d’une trop grande utilisation de pesticides, engrais et autre
anti-machins diaboliquement chimiques qui font que la nature reprend ses droits
et étale ses coquelicots jusqu’au plus près des zones cultivées, et c’est tant
mieux ! Cela faisait quelques années que ces fleurs de nos souvenirs, coquelicots,
œillets, grandes marguerites, peuplaient le champ de nos mémoires plutôt que
les champs alentour. Un pas, deux pas, trois pas, une balade, c’est du bonheur
en couleur pour les yeux en goguette, de la joie plein les mirettes pour que
s’irrigue d’énergies nos corps abrutis par la ville, les bouchons, la
répétition des jours et des heures dans les jours, ce rythme laborieux qui use
lentement mais surement nos corps d’êtres. Etres humains, bien sûr, mais êtres
avant tout, de même rang que les autres êtres vivants, quel qu’en soit le
règne, végétal, animal, nous sommes tous des habitants de notre terre, y
compris les martiens, mais là, j’ai des doutes, enfin, passons. Enfin, quand
même, c’est vrai que parfois on se sent à part, c’est vrai que parfois on ne
comprend pas nos contemporains, c’est vrai que dans ces moments là la question
fuse « mais pourquoi ? Suis-je réellement
différent ? » Et la réponse trop facile coule de source
« je suis un extra terrestre, je dois être un martien » et on se met
à rêver, à s’idéaliser, à refermer sa soucoupe pour voyager dans sa propre
galaxie, en oubliant de simplement se dire, qu’être différent ne rend pas les
autres différents ni soi-même différent des autres, juste qu’il y a une plage
de chose commune aussi étendue que le passage à gué vers le Mont Saint Michel à
marée haute. C’est aussi le meilleur moyen de faire fausse route, de refuser de
voir ce qui ne marche pas dans la communication, tout simplement, de se
remettre en question. Soi. Soit.
Etre soi, parce qu’être humain, parce que gens de la
terre, parce qu’être vivant, parce que la fuite n’est jamais la réponse, parce
que parmi les combats à mener, le principal mais aussi le plus dur est celui
qu’il faut mener contre soi-même mais surtout, pour soi-même. Pourquoi est-ce
un dur combat ? Parce qu’il nécessite de remettre en question une personne
qu’on n’ose pas affronter : soi-même. Parce qu’il nécessite de savoir
entendre et de tenir compte des critiques, des remarques, des choses qui font
mal quand bien même c’est pour notre bien ; C’est là le raccourci de
l’humanité, vouloir le bien, son bien et mieux, sans avoir mal, alors vous
pensez, un mal pour un bien, celle-là, on n’est pas enclin naturellement à l’entendre
ni à se l’appliquer. Et pourtant. Combien de fois avons-nous vécu ces maux qui
nous ont fait du bien ? Combien de pas de travers nous ont enseigné le bon
chemin ? Combien de rupture ont fait naitre la vraie relation ?
Sortir de sa zone de confort, ouvrir son capot et plonger dans ses entrailles,
trier le bon grain de l’ivraie, se donner le temps d’être bien, d’être mieux,
même si cela fait mal. Ne comptez pas sur moi pour donner la méthode, il n’y en
pas qu’une j’en suis persuadé. Ne me demandez pas non plus de vous expliquer
comment faire, nous sommes tous dans notre propre cuirasse, fermée à double
tour d’une serrure unique dont chacun de nous avons la clé, notre clé. La clé
de l’un ne convient pas nécessairement à l’autre, pire, elle pourrait bloquer
la serrure à tout jamais. Un serrurier de l’âme ? Oui, cela existe, mais
là encore, le professionnel pour l’un n’est pas celui qu’il convient à un
autre. Psychologue, psychiatre, psychanalyste, groupes de discussions,
écriture, peinture, sports, ami, repos, voyages, retraite, spirituel,
surnaturel, retour aux sources, abandon, séparation, nouvelle vie…. Il doit y
avoir autant de raison, d’outil, d’aide que de combinatoire
ADN-culture-ethnie-lieu de vie-température corporelle-maturité-humeur….. Que
j’aime cela, loin d’être des machines, des robots, chacun de nous porte en lui
sa flamme, son étincelle, sa raison de vivre et cela est la source de la
richesse de nos échanges, de nos partages, même quand on s’appelle machin,
machine on est un être humain, pais quelque chose de froid, d’identique, de
reproduit à la chaine dans une même réplication d’un grand tout. Nos
réplications sont sismiques, elles tremblent, s’agitent, donnent le vertige,
provoquent des remous, sculptent nos paysages, mais elles sont uniques dès leur
naissance. Alors quoi ! Oui, je suis humain et oui j’aime l’Humain avec un
grand H comme Homme, dans ce sens si spécifique que dresse la calligraphie,
L’Homme, somme d’hommes et de femmes, de femmes et d’hommes, l’Homme, l’humain,
l’espèce. Nous.
Un homme, une femme, deux êtres, un champ de possible,
une vie d’infini, une infinité d’affinités, une terre de promesses, il
suffirait que l’Homme le comprenne, l’apprenne et ose.
2 commentaires:
1965. Claude Lelouch écrivait "Un homme et une femme". Chabadabada....
47 ans plus tard, sans prétention, un texte rassemble "Un homme, une femme...",
Encore et toujours, de très belles histoires de vie.
flatteuse comparaison.... mais non, ça s'arrête là !
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