Il n’est pas de vague à l’âme lorsque on cueille l’âme des vagues

A voir le temps, on en oublierait presque que nous sommes au mois d’août ! après un dernier jour de juillet en canicule, voici la grisaille comme pour dire attention, voici venu le temps de la rentrée, mais que nenni, bien au contraire, soufflons de ce temps plus frais, ne visons pas les accus il faut encore tenir avant les congés ! Les juilletistes sont revenus, encore quelques jours à profiter de nos retrouvailles avant de s’en aller gouter aux joies du farniente ou du sport, c’est selon, l’important est dans le changement de rythme, et surtout, de se retrouver soi. On a beau se dire qu’on va se bichonner, prendre du temps à soi, rien ne vaut la coupure d’avec le quotidien pour se remettre en question, se donner l’occasion d’aller au-delà de soi, de repousser ses limites, pour renforcer ce dont on manque toujours de trop : la confiance en soi. Qu’on soit en couple ou célibataire, qu’on soit parent ou non, se retrouver dans d’autres décors, d’autres rythmes ne peut qu’enrichir notre capital bien être. Déjà, ne plus composer avec la montre, ne plus entendre les heures égrenées par le vieux carillon, ou bien les sempiternelles informations, horoscopes, bref, tout ce qui durant le trajet maison-boulot nous donne les tops de la matinée, puis ce sont les pauses, les réunions, qui prennent le relais, puis le repas, et rebelote dans l’autre sens. Il y a les vies scolaires, il y a les vies agraires, il y a les devoirs quotidiens, la logistique, les repas, les émissions télé, et tant de poussière du temps qui viennent encrassées nos vies. Mais Stop ! Pause vacances ! Arrêt sur image du temps, prendre le temps devient la chose la plus importante. Lire, peindre, écrire, dessiner, glander, bronzer, discuter, voir, revoir tout son petit monde, se délecter d’avoir le temps de parler jusqu’à l’aube naissante, prendre le temps d’expérimenter de nouvelles cuissons, de nouveaux plats, de ne plus se prendre le chou de peur de rater telle ou telle série, et puis, au bout du compte, mesurer combien rien ne manque, si ce n’est que l’essentiel, ces personnes qui brillent à nos cœurs, même si parfois on ne se donne pas le temps de mesurer combien ces soleils-là sont les plus importants au monde….

Encore quelques jours avant de retrouver les cachettes maintes fois explorées mais ô combien secrètes, protectrices, nécessaires au repos de l’âme. Et même si les couleurs sont reconnues parmi tant d’autres, chaque instant qui passe apporte sa touche de magie, chaque moment loin d’ici me rapproche encore plus d’ici, il n’est pas de vague à l’âme lorsque on cueille l’âme des vagues. J’ai passé bien du temps dans cet endroit, j’ai passé bien du temps ailleurs. Pourquoi suis-je attiré ? Quelle est donc ce magnétisme qui s’en vient attiser la flamme d’un cœur et d’un corps pour qu’une trop longue séparation donne soudain le vertige ? J’ai grandi ici, et là. J’ai partagé le monde, sans qu’il n’y ait du bon et du mauvais. Rien n’est jamais tout noir ou tout blanc, il y a tant de jours avec qu’on comprend un jour sans. Le repos de l’âme est comme le sommeil qui repose le corps, alternance de cycle de récupération, de sommeil profond, de vrais bonheurs et des périodes d’agitation, d’éveil, de réveil, d’angoisse ou de résignation. Il n’y a rien d’anormal, juste des cycles naturels, qui font que chaque instant devient unique, ce qui brille, brille encore plus sur le sombre que sur un fond trop clair, ce qui intensifie le bonheur c’est de naitre au lendemain de douleur, ce qui contraste le plus, renforce l’éclat. Aucun jour n’est pareil, aucune lumière n’est de même clarté, nos yeux s’ennuieraient de trop d’homogénéité, nos êtres seraient bien démunis dans des vies trop lisses. Plongeons, descendons dans nos abimes, fouillons notre corps jusqu’au bas des talons, puis, prenons l’impulsion tout au fond du tréfonds, d’un seul coup remontons à la surface, en prenant le temps d’intégré le parcours de la remontée, où étions-nous, qu’avons-nous parcouru comme chemin pour qu’enfin nos poumons brûlent de cet oxygène de vie, combien cette brulure est bonne, bénéfique, combien elle réchauffe le cœur, et qu’importe si on la partage ou pas, qu’importe le parcours, il ne faut jamais avoir mal d’être descendu bien bas, bien au contraire, c’est du fond de la vallée que se contemple le mieux les sommets, c’est du haut des sommets, que se dessinent le mieux les vallées, qu’on mesure le mieux les crêtes, toutes ces rides des paysages qui donnent le relief au décor, tout comme nos propres rides renforcent nos traits et anoblissent le portrait de parcours bien mesurés.

Allez, moment de délice, abandon de soi à son propre corps, profitons de la pause quel que soit le temps pour redonner l’élan qui semble manquer à nos vies. Parcours à faire, et à refaire, a chaque fois, le chemin est différent, alors, en avant !

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