Camping

Ambiance détente et bonne enfant, la vie en camping ramène à beaucoup de réalité, comme dans toute concentration de population, chaque spécificité de notre population est représenté dans ce qui du coup est donc un échantillon représentatif de la population. Il suffit d'observer, d'écouter, de vivre parmi cette foule qui gravite sur des orbites devenues identiques le temps de séjours croisés, et d'accomplir ce découpage sociologique que j'affectionne. La population de campeurs a bien changé, le confort des mobilhomes ayant entrainé la fuite d'une simplicité de bon aloi, aujourd'hui, de par les tarifs pratiqué, les séjours des classes moyennes ont raccourci, les campings sont devenus terrains de jeux de bobos argentés en quête d'afficher leur paraître dans une fausse simplicité. Au défilé des bagnoles les gros 4x4 sont rois, au bord de la piscine, il faut bronzer doré pour mieux faire briller les ors fins des orfèvres des beaux quartiers. Les belles se promènent en tenues sans cesse renouvelées, les soirées sont l'occasion de s'afficher aux dernières modes, et tout cela se mélange, toute la côte devient Ibiza, la jet-set est ici un doux mélange de notre monde. Monde? Oui car désormais les russes aussi viennent profiter de notre beau soleil, les allemands, anglais, hollandais, espagnols et portugais avaient déjà pris l'habitude de résider ici. J'aime tout cela, un cocktail de bonnes humeurs et parfois d'humeur tout court, des éclats de vies et de joies, des rires, des cris, des bruits, tout ce qui forme la vie !


Une partie de foot ici, ça démarre à deux, mon petit bonhomme et moi, puis voilà un autre enfant qui a envie de jouer, puis deux petits anglais, un maillot de Marseille ici, un du Portugal là, ici le maillot du Paris Saint Germain passe le ballon au Marseillais sans que l'émeute ne naisse, ici on apprend l'anglais par les passes, un tour de passe-passe comme un autre, c'est bien là la dure réalité du terrain, mais avouons tout de même qu'on s'amuse bien. Je me régale à jouer, à assembler tout cela, faire jouer l'un avec l'autre, briser l'égoïsme qui veut qu'on ne donne pas la balle mais qu'on tente de marquer le but, tout comme celui qui fait qu'on intègre pas l'autre puisqu'enfin on a le terrain pour soi. Qu'est ce qu'on devient qu'on quand on grandit, les enfants sont certes cruels entre eux, mais ils sont malléables, et sitôt les règles dictées, les limites données, ils s'expriment sans retenue, joue avec l'ancien adversaire, et garde une fraicheur et une spontanéité qui font que je comprends mieux Peter Pan! Laissons grandir nos enfants, ne les privons pas de limites, ils en ont besoins pour trouver leur voie, tout comme le lierre a besoin de support pour grandir vers la lumière, ils pousseront mieux s'ils n'ont pas à passer du temps à chercher où s'arrête leur monde. Apprendre l'anglais par le foot-ball, est ludique, comique, et passionnant, il en reste plus de mots appris qu'un texte scolaire.


Là où le bat blesse, c'est lorsqu'on fusionne ces deux populations, les parents bobos bling-bling et leurs progénitures transformées en coq de combat dans la grande arène des soirées estivales. Ce soir, c'était l'élection de miss et de mister camping, idée comique, sympathique, bien dans l'idée des vacances, de la chaleur, et de ce culte du beau même si parfois on ne sait le voir tel qu'il est. Au programme, voilà donc que la pièce se déroulera en deux actes avec entre actes, le premier tableau verra combattre les mini miss et les mini misters, moins de dix ans donc, puis on souffle, on boit, on vend, et après, place aux morceaux de choix, les belles miss et les jolis misters. A chacun de s'inscrire et d'inscrire son enfant, a chacun de s'y préparer, choix des tenues, maquillages, coiffures et même perruques....si si ! Jusque là, rien de bien problématique, si ce n'est que là ou des parents ont vu le jeu pour leurs enfants, d'autres ont vu le podium... et revoilà la quête à l'élitisme qui brise si bien notre société, le jeu devient combat d'orgueil par enfants interposés, le déguisement qui se voulait comique et festif devient hors concours parmi les poupées pouponnées par maman.... La comédie devient tragique pour l'enfant, incompréhension pour les parents, lamentable lorsque l'organisateur n'a même pas prévu d'offrir un cadeau aux éliminés, ne serait-ce qu'un tee-shirt, une casquette, une poche de bonbons, pire encore, lorsqu'on invita tout ce petit monde à défiler en maillot de bain pour faire comme les grands, mais par une soirée d'août océane où les parents serrent leurs gilets, et où les petits déguisés pour essayer d'attirer les voix du jury, se trouvent fort démunis pour se dévêtir de leurs grimages.... Le concours était donc pipé, il était vraiment vrai. Tant pis si la mémoire n'a pas retenu le nom des dauphines ni de la reine, des dauphins, ni du roi, place à l'entracte, sus au bar, désaltérons ce peuple ivre d'alcool divers, reprenons le cours de la soirée par la grande élection, celle des grandes et des grands. Et là encore, conflit d'intérêt, il est des jeunes venus s'amuser quand d'autres drôlesses viennent gagner.... Mais où diable trouve-t-elle ces tenues dans des toiles de tentes? Défilé de haute couture, coiffure et maquillage parfait, on se croirait mener de main de maitre par ce cher Jean-Pierre Foucault. Mais au royaume des faux culs, ces charmantes demoiselles ont amené la grâce de leurs jeunes années, et n'en déplaise à la dame au chapeau, ce concours-là fut bien meilleur que le sien, d'ailleurs, j'aurai du parier sur la gagnante lorsque je la vis passer du talon sur mes pieds en début de soirée. Paradoxe entre tenue de campeur et belle maquillée, les férias sont terminées, exit le costume blanc ceint de rouge, voici le retour de la petite robe noire décolletée, mais qui donc parle de rentrée?


Une chose qui dure pourtant, entre férias et soirée de camping, c'est la consommation massive et sans retenue d'alcools. Alcools et non alcool car les mélanges sont de rigueur, non pas sous la forme de coktail, non, mais parce qu'après la bière vient la téquila, qu'après la téquila vient la sangria, ou la manzana, il n'y a pas d'ordre, ni de retenue, il faut boire pour être sûr et non pour être saoul, les soirées seront grivoises, les larmes couleront demain, amourettes de vacances ou baises forcées, combien s'en souviendront, combien y survivront? Les férias ont perdu de leur raison d'être, on ne sait plus ce qu'on y fête, plutôt que les traditions ce sont des abandons, la conscience éthylique brise l'éthique, on peut oublier dans l'alcool bien des choses, mais surtout pas de vivre le long d'un glissière tordue, ni même le respect de l'autre, ni même, d'entendre un non.....

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Il est bien loin le temps du camping des "Flots Bleus" en toile de tente ou caravane tirée par une R12. Les murs des douches en "bleu pétard" avec des baleines dessinées dessus!lol
Et le soir, mon père nous emmenait sur la jetée, admirer le soleil couchant ou à la plage, se promener tout simplement, au calme.
nous racontant des histoires de bâteaux...

Oups! Pardon, je m'égare là!Rire!
C'était un autre monde....

L'auvergnate

Anonyme a dit…

Tout ça donne vraiment envie d'opter pour le camping sauvage...

Anonyme a dit…

fuir la foule et vivre en sauvage? il suffit de parcourir la nature pour voir les excès de la sauvagerie, mais, chacun est libre d'affronter ou de fuir....

Anonyme a dit…

La sauvagerie est partout autour de nous, tous les jours, sous toutes les formes.
Il y a les adeptes du "Club Med", du "Bling-Bling" et des concours de paons et il y a ceux qui se reposent sous les pins tout simplement.
A chacun ses moeurs, ses "modes", son monde, voilà tout.
Camping sauvage ou non, le principal est de respecter ce que l'on foule et l'on touche autour de soi. La nature (comme pour les êtres humains) ne se consomme pas, ne s'achète pas, n'appartient à personne mais du moment qu'on y touche, on la respecte. Ce n'est pas un produit de supermarché.


L'auvergnate

Didier a dit…

on se calme ! lol

tous les goûts sont dans la nature, tous les bonheurs aussi, il suffit d'un peu de respect, de bon sens et d'humanité pour que tout tourne mieux sur cette planète....

Bonne vacances,

Anonyme a dit…

La "sauvage" est calme, pas de soucis.
Les sauvages ne sont pas toujours ceux qui le paraissent.

L'auvergnate.