Loin

Des instants de vie comme les films de Claude Lelouch : arrêt sur image, retour arrière, plan parallèle sur d’autres époques, d’autres ères, flash-back, l’aventure continue, je ne sais pas dire si c’est la belle histoire, mais le passé n’est pas aussi simple à oublier, à classer, surtout dès que le présent se met à griffer aussi fort et à déchirer ce voile d’espoir qui donnait enfin envie de renaitre. Il ne sert à rien de chercher pourquoi la trahison arrive des personnes qu’on aime, à vrai dire, s’il n’y avait pas d’affection, on aurait cure de la trahison, le mal ne s’exprime encore une fois que par opposition au bien, le bien arrive, s’installe, pas à pas, et le mal jaloux s’en vient démolir ces débuts de bonheurs. Ainsi soit-il. Un coup qui tombe, parmi tant d’autres, la pluie se compose d’une infinité de gouttes sans savoir s’il faut en retenir celles qui mouillent et nous gênent, ou celles qui irriguent, rafraichissent, réhydratent et donnent la vie. Travelling dans les neurones, retour arrière, plan séquence sur aujourd’hui, énergie présente, envie d’effacer, tout, les lieux, les vécus, les vestiges qu’ils soient ruines ou édifices d’apparence solides, il est de partout des arbres en travers, des portes closes, des mousses accrochées aux murs d’ignorance, des lierres qui étouffent et enserrent les troncs des arbres de liberté. Que m’importe, je ne tomberai pas face à l’adversité, je ne m’inclinerai pas devant la trahison, qui me loupe aujourd’hui me loupera demain, au jeu du chat et de la souris, je laisse les tapettes œuvrer, le chat ou plutôt le tchate dans son appellation phonétiques peut enfermer dans ses griffes de bien belles souris, la vie n’est pas là, et tant pis pour les chattes d’humeur câlines ou félines, je range, comme j’ai trié, j’étrille ma vie, loin des griffes, loin des jeux, je remballe et boucle mes valises, destination ailleurs…… après la reconquête de mes espaces, après la redécouverte de ma vie, de mes passions, voilà que l’énergie se dynamise et que soudain les envies prennent tout autres dimensions. Et si…. Et si….. Projets….. Chut ! Secret encore, je n’ai pas besoin d’en dire plus. Dans cette accalmie d’août, où chacun s’en va vaquer à d’autres occupations, au point d’appeler cela les vacances, l’isolement devient une toile tendue non pas créatrice de liens mais au contraire, dévoreuse d’espace vide entre les personnes, toile serrée tendue à l’extrême qui brise la vue, l’échange, les mots.

Une carte postale griffonnée, un bout de soi comme un ruban de soie, une douce pensée qui va s’échange au dos d’images colorées, trop clichées pour ne pas en être kitch pas au fond, c’est aussi cela qu’on aime. Cliché encore de vacance, la mer, mais plutôt l’océan, comprenne qui pourra, le sable, la chaleur, les vagues, les parfums, les odeurs, les cris, les bruits, les saveurs de ce café pris à la terrasse, devant le cahier fidèle, le stylo bleu, les idées qui s’échangent en mots. Pourtant vacance est aussi montagne, vtt, marche, ski, randonnées, vacances est aussi, visite, dépaysement, culture, lecture, farniente, repos, se retrouver, vivre….. A chacun ses clichés, moi, je les prends tous, non pas par peur de manquer, mais par éclectisme, je ne peux me résigner à ne vivre qu’une vacance. Permanence. Présence. Ecoute. Dialogue. Attention avec ce « a » qui soudain me tend l’idée d’un « a » privatif, les attentions sont donc des « non-tensions », c’est clair, et il est vrai qu’il n’y a que l’attention qui compte, comme quoi, on cherche tous à apaiser nos tensions, soit par la fuite, soit par l’échange, soit par la réflexion, soit par l’analyse, soit par un mélange de tout cela, soit, par tout cela. Mes tensions sont apaisées, sans que je sois vidé, bien au contraire, je me sens d’humeur joyeuse, plein d’énergie, à gravir des montagnes, à sauter d’un sommet à l’autre sans peur de tomber, sans peur de l’abime, sans peur de s’abimer. Etrange sensation qui donne parfois le vertige, mais fort agréable à vivre, tant la soif de faire, la faim d’accomplir, tant les résultats sont là, visibles, enrichissants, énergisant. Voilà, je quitte un monde, peuplé de monde dont les visages ont choisi de s’estomper, comme une toile impressionniste, un tableau chargé d’émotion, impressions de vies, de sentiments, peuples obscurs qui s’abritent de la lumière derrière l’épaisseur de la matière chargée au couteau, tranchant vif dans la vie, sombrant dans l’oubli nécessaire et au fond, désiré. Rien n’est éternel, ni l’amour, ni l’amitié, ni la haine, ni les regrets, ni la vie. Chaque point de couleur a sa forme, sa durée, son épaisseur. Certains marquent plus que d’autres, d’autres ne brillent que par l’association d’autres points, d’autres attirent le regard, comme s’ils étaient uniques, puis disparaissent dans la masse, se transformant en de quelconques points. Les visages pales sans grâce, sans expressions, deviennent tâches de couleur fade qui s’estompent dans le fond, se fondent dans le décor, se font oublier et disparaissent tout comme ils étaient venus. On est bien moins trahi par les paysages que par les personnages, et ça, l’artiste l’a bien compris, la toile, l’œuvre, l’impression est bâtie autour de l’horizon, c’est là que le regard finit par se poser après avoir longtemps parcouru le tableau, à la recherche du détail, de l’équilibre ou du déséquilibre, c’est là que se renforce les impressions, c’est au loin que le regard se pose pour avancer, oublier le détail, fixer l’horizon et avancer, loin. Un jour….

5 commentaires:

Anonyme a dit…

On tombe amoureux et comme à chaque fois qu'on tombe, on se fait mal..

L'auvergnate

Didier a dit…

est-ce la peur d'avoir mal qui entraine la peur de tomber? Ou peut-on tomber sans avoir mal? lol

Anonyme a dit…

Joli jeux de mots, bravo! lol

Joker, je passe mon tour pour les réponses lol

L'auvergnate

Didier a dit…

pas cool de ne pas affronter la discussion....

Anonyme a dit…

Moi? Pas affronter cette passionnante discussion? lol
L'amour est une bien étrange maladie que je préfère laisser aux autres "terriens" lol
Je ne connais d'elle que le mal qu'elle apporte alors, je ne peux donc discuter objectivement de cet épineux dossier.
Il y a tant d'âmes qui errent et recherche ce précieux nectar que je suis bien certaine que les réponses vont fuser...lol

L'auvergnate