Arrêt sur images

Place à la pause, la coupure tant espérée, et même si la météo fut hurlante avant le départ, il est un endroit où le ciel bleu gagne les combats, l'océan se font en mer d'huile pour des bains détentes, et des instants piscines à profiter des transats comme des toboggans, et bien sur de la baignade, sans oublier les parcours sur ces routes connues et pourtant à chaque fois enchanteresse. Moment de mise au point aussi, sur les plus belles images de ma vie, mais non, je vais pas remplacer Jackie Quartz, la soirée karaoké de ce soir nous a suffisamment irrité les tympans, mais il est vrai qu'en écoutant les paroles même interprétées d'une façon magistralement digne des plus belles casseroles, l'image rejoint la réalité, la pause et l'analyse c'est bien ce que nous faisons, non? Repos du corps, de l'âme, du coeur, repos nécessaire, période de régime pour mieux effacer les traces d'excès tout comme celles de manque, allez savoir qui de l'un ou de l'autre est à associer à tel ou telle partie de notre entité, à la manière d'un devoir de primaire, sur un cahier de vacances pour après-midi studieuse.


Mon cahier est bleu, bleu comme le ciel, bleu comme le vert de l'océan, bleu et plein de bleus, bon, c'est vrai que ce fut pas l'année des bleus, mais là aussi, l'exemple reste bon, il faut oublier les bleus amers pour donner la chance à d'autres bleus purs de vivre et de porter les espoirs de vies placées en eux. Qui suis-je? Où en suis-je? Qui sait? Éternelles questions posées aux vents légers qui rafraichissent l'air de notre littoral, réflexions personnelles, recherches personnelles, qui mieux que soi peut et doit savoir les réponses à ces questions-là, la réponse à ses réponses, il suffit de se poser les questions, de se donner le temps de la réflexion pour que s'offrent les réponses que nous n'avons pas su voir lors des étapes précédentes. Au final, le parcours de l'homme n'est qu'un parcours initiatique, puisque chaque jour porte une ou plusieurs nouvelles épreuves, parce qu'apprendre au final, reste la marche pour la progression, parce que non apprendre est régresser, parce qu'enseigner nous donne nos propres leçons, savoir donner de son temps à l'enfance en devenir reste au fond, la plus grande des introspections. En essayant d'éviter au petit homme de tomber dans ce qui fut nos propres pièges, on les revisite avec ce recul lié à l'âge, on les visite de loin pour mieux en discerner les contours, les abords bien plus piègeux que le centre, alors que nos yeux ne cherchent que le centre des choses, se focalisent sur un point quand la vie est multiple. L'horizon n'est pas un point mais une ligne, ce qui selon mes leçons de géométrie euclidienne représente une ensemble de points, une infinie de points, d'arrêts sur image, d'arrêts sur des images qui sont autant de reflets de nos vies, des éclats de vies, des points d'inflexions dans la pente de l'homme. Oui, j'écris, et oui je lis, et oui, je vis, j'explique la vie en laissant œuvrer dans ses pas de pas tout à fait adulte et plus du tout enfant, mon petit homme. Instants complices qui renforce toujours plus des liens étonnamment fort et serrés, et oui, j'apprends d'apprendre sans apprendre. La lecture d'un livre de mon maitre Paolo Coelho sur son parcours initiatique au travers des chemins de Saint Jacques de Compostelle, me renvoie au delà de ce qui paraît si aberrant une fois lu, on apprend soi en apprenant aux autres.... Et encore une fois une surprise, on choisit un livre pour son thème, passion de la randonnée et des Pyrénées oblige, et la philosophie si pure, si belle, si naturelle intervient, des écrits simples qui laisse des interlignes en écho à nos questions personnelles, comme quoi, qu'elle que soit la difficulté du parcours, il y a toujours sur le chemin le bras de levier pour la faire sauter.


Arrêt sur des images, pause pour analyse, pause pour se nettoyer, et si j'étais au bout d'un chemin? Et si j'étais allé trop loin? Et si, et si, et si..... Et si la vie me donnait l'occasion de repartir, non pas d'une page blanche, d'ailleurs, on ne part jamais d'une page blanche, les vertus du recyclage font qu'avec du vieux on fait du neuf, mais hier aussi, dans nos années de gaspillage nous faisions déjà pareil : avec du vieux bois, impropre à la menuiserie, on faisait le blanc papier, à partir de vieux chiffons, on créait de nouvelles feuilles.... Nos vies sont pareilles, à partir de vieilles vies, nous en bâtissons de nouvelles, nous foulons nos vieilles épreuves pour en tirer matière à repartir. Simplement, ce que Lavoisier a mis en lumière : « rien ne se perd, tout se transforme » encore une chose évidente, dite avec simplicité, qui rebondit dans nos cerveaux trop vide comme un simple bon sens, mais au fond, la vie ne se résume-t-elle pas à du bon sens? Nous passons notre temps à chercher les complications avant d'ouvrir grand les yeux et de mesurer combien les choses sont simples dès lors qu'on prend la peine de les regarder bien en face, avec la concentration qu'il y sied, avec l'envie de résoudre l'énigme, avec la volonté d'avancer. Les mots paraissent simples lorsqu'on les énonce, pourtant, la construction de phrases passent par des phases parfois bien tortueuses pour exprimer l'idée, rebondir sur le mot qui saura donner l'éclat au verbe. Pour l'heure, les images défilent malgré les arrêts sur image, le temps est venu de prendre des décisions, clore des chapitres, repartir en arrière peut-être, vivre d'autres choses en d'autres lieux, retrouver le chemin qui conduit à l'autoroute de la vie, non pas pour sa vitesse, mais pour l'apaisement d'un tracé défini, pour avoir aussi le temps de souffler et de décider jusqu'à quelle sortie rouler ainsi.....

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