L'été était

L'été en fin d'été, après des périodes plutôt mitigées, voilà que le soleil pointe ses dards brulants sur nos corps pourtant déjà foncés, l'eau est chaude, peu de vagues, tant pis pour les amateurs, on va laisser le body board au repos, c'est si bon, si agréable de profiter des plaisirs de la baignade, océan et piscine, de profiter du soleil, sable et transat, de lire, respirer, se détendre, écrire, oui, quand même, ça arrive encore, les journées de vacances sont bien surchargées, ce n'est donc pas de tout repos. Le pays d'ici est encore sous la pression des vacanciers venus pour nombre pour participer aux ferias, joyeuse population qui se colore de blanc et de rouge, qui s'abreuve d'alcools et de joies, qui donnent une couleur, une tonalité, une ambiance unique sur nos terres en bord de nature. La grande migration qui opèrera demain, sera celle qui videra de ses globules rouges et blancs les artères saturées d'un pays qui relient plages et centres de rétention volontaire. Encore et toujours, le même rythme, les même à-coup, mais il est bon de connaître, de vivre ces facettes, festives, bruyantes, puis vacancières, plus calmes, sous ce soleil qui réchauffe les jours, avec ces nuits qui apportent la fraicheur bienfaitrice au sommeil, parmi cette nature, changeante, présente, océane.


A chacun ses vies et ses envies, il faut savoir composer avec les flots automobilistes, savoir patienter en ces journées de bouchons, se régaler plus tard des voies dégagées et se reprendre à rouler, visiter l'Espagne et ses boutiques, aller tutoyer les sommets débarrassés des hordes de touristes, la sacro-sainte période 14 juillet – 15 aout se prolonge ici de quelques jours, histoire de boucler les férias de Dax, et c'est un régal de profiter de l'ambiance bonne enfant, de voir ces oppositions pacifiques entre Paris et le reste du pays, entre supporter de tel ou tel club et supporter du club ennemi héréditaire, ici, on se chambre, on se hue, on boit et on construit la fête avec une logique tellement rugby, qu'on comprends mal cette bêtise et ces comportements malsains qui peuplent le monde du football. L'époque, les lieux sont propices à la détente, à la réflexion, plus surement au retour à l'humanité, cette noble chose qui pourtant disparaît chaque jour un peu plus de notre monde d'humains. L'école de la vie est dans tous ces liens qui se tissent, se brisent, se nouent, se délient, qu'ils soient amours ou amitiés de vacances, l'époque certes est dotées de bien plus de moyens de communications pour garder le contact bien après, les rencontres sont belles, enrichissantes, surprenantes, on apprend tellement sur soi en apprenant les autres, changer de cercle d'amis, de discussion procure des sensations uniques, presque magique, une sorte de mise en danger qui se révèle un coup gagnant, l'été 2010 prend de très belles couleurs. Avancer sans rien attendre c'est avancer en prenant du plaisir à chacun de ses pas car le cerveau n'est pas occupé à scruter les alentours en quête de, mais il se déconnecte, se concentre à chaque dialogue, chaque échange. De mené la vie nous fait meneur, une panne, un coup de main, un sourire, une nouvelle voiture et voilà mille occasions d'engager la conversation, de découvrir de nouvelles idées, de s'ouvrir au monde. Nouveau et novateur, riche et enrichissant, j'aime ma vie et j'aime la vie, chaque chose est bonne, qu'elle m'enseigne l'art du bricolage tout comme la reconnaissance d'un monde englouti, mais surtout, celle qui m'ouvre à tant de monde sans quête de quoi que ce soit.


On ne peut être et avoir été? Que nenni! On peut être en été, on peut être après avoir été, il n'y a jamais de fin, il y a toujours des débuts, des renouveaux, des renaissances, des nouveaux départs, il faut accepter et intégrer bien des choses pour savoir avancer, le fardeau qu'on porte n'est jamais que le bagage qu'on a soi-même chargé. Il n'y a pas d'idéal surtout pas si on passe son temps à le mettre sur un piédestal et à s'agenouiller devant, plutôt que de le prier, il faut le bâtir, se donner la foi en soi, croire en soi, bâtir sa personne, sa personnalité pour avoir les meilleurs armes en main et affronter le monde, sans le regard du défi, mais avec le regard d'envie, celui de vivre, de partager, de recevoir tout comme de donner, et là, la roue se met à tourner, le monde se met à danser, et nous avec, et nous dedans, il n'y a rien d'illusoire là-dedans, juste une simple méthode à s'approprier pour être. Être, tout simplement, quoi dire d'autre?

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