Vivre, tout simplement

La vie nous réserve toujours des surprises, bonnes ou moins bonnes, elle déroule son ruban dans lequel elle nous enserre, nous serre jusqu'à l'étouffement final, elle nous prend à la gorge, nous étreint, nous asphyxie, au point de parfois n'y voir qu'obscurité, se sentir défaillir par manque d'air, avoir envie de s'arrêter là, mais le ruban relâche sa pression, desserre les liens et voilà le bol d'air, la bouffée d'oxygène qui saoule parce qu'avaler trop vite, la tête qui tourne, les pensées qui bourdonnent joyeusement, et le sentiment de devenir très léger. Et la vie repart, dans ces étreintes, ses coups de cœurs et ses coup au cœur, et au gré des étreintes, des contraintes, des relâchements, nous nous construisons, si nous sommes aptes à entendre les leçons, nous avançons toujours, quoi qu'il en soit, les leçons non apprises reviendront et mordront une seconde fois s'il faut qu'elles mordent, et ainsi va la vie et nous.... Le couple, notre couple.... Dans cette vie de couple, on croise d'autres couples, d'autres personnages plus ou moins empêtrés dans leur vie ou dans leurs vies, emmêlés, car on est toujours emmêlés, et cela, on n'y peut rien. De ces rencontres nait des phases de vies, des discussions, et toute cette alchimie qu'on nomme relation.


Relation. Mot simple et si complexe, mais au fond, ne passe-t-on pas son temps à complexifier les choses simples? Comportement humain si paradoxal, forme d’auto flagellation, sans partir dans des considérations judéo-chrétienne, cherche-t-on à expier une faute inculquée par des générations et des générations de croyance plutôt que vécue pour à ce point concentrer son énergie à se compliquer la vie? La discussion est un outil tout aussi complexe, bien plus qu'il n'y paraît, car pour fonctionner, elle nécessite d'avoir deux personnes, aptes et volontaires à cet exercice, il faut savoir écouter, entendre, argumenter sans juger, faire progresser le débat d'idée par la formulation, la reformulation, amener l'autre à mettre lui-même en lumière ses propres zones d'ombres, à exprimer le vrai ressenti des choses et non le ressenti que peuvent avoir les autres, car on ne change pas les autres mais on change soi. A cet exercice là, combien se cache derrière des boucliers, des armures, combien ne se livre pas, par peur d'avancer dans la vérité? Par pudeur? Par peur d'être jugé? Décidément, nous portons très loin les gènes d'une pseudo morale, les gênes qui empêchent la réalisation de soi, tout simplement. Mais même sans armure, même en osant se livrer, parce qu'on est bien, parce qu'on est à l'aise, parce qu'on a envie de se lâcher avec cette personne-là, pour je ne sais quelle raison, sixième sens ou autre, l'exercice n'est pas abouti pour autant, pour discuter, il faut être deux, dans une relation bijective, de l'un vers l'autre et de cet autre vers soi.... Complexité supplémentaire, combien de dialogue ne sont que relation à sens unique? Aider l'autre à grandir est une grandeur d'âme, une richesse offerte, pour laquelle il faut être fort, et ne pas avoir besoin d'écoute. Le jour où le ruban de la vie nous oppresse, comment voir la lumière si personne ne se soucie d'apporter un rayon de soleil, une étincelle, une flamme de bougie, cette lueur qu'on nomme parfois lueur d'espoir?


Fausse relation. Cet ainsi que ce baptise ces débats à sens unique, ces tourments qu'on apaise, ces messages jetés à la mer d'un oubli. Fuis-moi et je suis, suis-moi et je te fuis.... Coucou de spleen cherche réconfort parce que je sais qu'il est bon de parler avec toi, coucou sans retour parce que je vais bien et que je n'ai pas besoin de toi aujourd'hui.... Aucune amertume, juste un constat, une évidence sortie de l'ombre de la foi dans les autres, une phase qui s'achève, des pages qui se tournent, la richesse de l'amitié ne s'exprime pas par le nombre, mais par la qualité des discussions, dans un mode désintéressé, dans une simple envie de savoir, comment tu vas, que j'aille bien ou pas..... On apprend à tout âge, et rien ne sert de relancer, entendre ce qui n'est pas dit, respecter ces non-envies de relations, souhaiter bonne route, bonne chance et poursuivre sa route. Les étapes du chemin ne sont que des étapes d'un chemin qui n'est jamais une marche forcée, d'ailleurs, on ne force jamais les gens à marcher..... Les vacances ont du bon, on a le temps d'affiner ses esprits, de mesurer le parcours, de prendre du recul sur les choses, de trier le bon du moins bon.


Et un jour la lumière. Connexion improbable, discussions à étapes, chaque étape est une marche vers une évidence, évidence que les rêves les plus fous ne sont que prémonitions de réalité, le ciel sombre qui obscurcissait la vie se déchire et laisse briller un soleil éclatant, beau, chaud, bienfaisant, donnant cette énergie que rien n'arrête, ce confort de vie jamais égalé, cet envie d'aller plus haut, toujours plus haut, parce que la relation est vraie, parce que le ciel n'est jamais plus bleu que lorsqu'on le voit à deux, que parce qu'on le vit à deux et plus si affinité, et parce que les affinités sont multiples, et parce que la vie s'éclaire d'un coup au phare tant lumineux qui manquait, alors, merci ma douce lumière, et merci aux vrais amis qui restent présent, bonne route aux autres, la roue tourne toujours, la vie étrangle toujours de son ruban nos vies, sachons vivre, sachons aimer, sachons entendre et comprendre, là sont nos clés d'éternité.

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