Ciel pur

La pluie est venue cette nuit rafraichir les ardeurs du temps, redonner un peu de vie aux plantes desséchées, et si le ciel reste gris sans être bas, si aujourd'hui les couleurs font penser à l'automne, et si les campeurs mal équipés se dépêchent de replier leurs matériels et de clore là l’expérience camping, il est bon de cueillir la fraicheur du matin, le temps d'un petit déjeuner sous la tonnelle, le temps de redresser quelques branches des lauriers roses revenus d'un coma provoqué par les gels hivernaux à répétition, il est bon d'apporter la nourriture aux plantes, à la haie, car ici le sable est maigre nourrice. Un jour non pas sans, un jour différent voilà tout. Quel serait l’intérêt de jours toujours pareils? Si le temps n'est pas à la baignade, ce n'est pas la faute de l'eau, au contraire, elle est si chaude en cette pause estivale, ce n'est que parce qu'on n'a pas envie d'aller s'y mouiller. Profitons donc pour aller visiter la ville et ses commerces, un adolescent qui grandit ce sont des achats permanents, et puis, oublier le sable quelque temps c'est avoir le plaisir de le retrouver plus tard, demain lorsque le soleil reviendra de son jour de repos. Une pause dans la pause, un moment aussi pour songer aux proches, amis, relations, toute cette tribu qui vit et avec qui je vis, tout mon petit monde qui ne se connait pas, paradoxe des vies parallèles, de toutes ces droites qui ne se rejoignent jamais, de ces droites qui s'éloignent, s'arrêtent, disparaissent, de ces intersections qui donnent un relief à la vie, et puis, et puis, et puis.....


Non, ce n'est pas l'automne et non, mon coeur n'est pas monotone.... Oui il fait très beau, et les couleurs de la vie rendent l'arc en ciel bien pale, comme la devanture d'un magasin de peinture qui a trop pris le soleil. Oui, la vie est ailleurs, et les rêves les plus fous sont réalités un jour, oui, l'impossible n'est pas réalité, il brille toujours une étoile quelque part, une lumière plus douce, plus forte, mais qu'on ne sait voir que lorsque les yeux de l'âme se posent dessus et prennent le temps de lire, de voir, de regarder, et lorsque l'écho devient si évident, lorsque les miroirs des âmes se renvoient les images d'un présent chargé de futurs, lorsque la connexion n'est plus connexion mais fusion, alors il fait très beau, la météo aura beau jouer les troubles fêtes, le ciel aura beau pleurer toutes les larmes de ses nuages, rien ne pâlit les couleurs d'une vie retrouvée. Comprenne qui pourra, là n'est pas l'essentiel, il est de part et d'autres, des amitiés vraies qui savent s'exprimer quand d'autres préfèrent s'effacer, c'est ainsi que fonctionne la vie, un train omnibus, des passagers qui montent et descendent de gare en gare, et au fil des arrêts, on repère plus facilement les voyageurs qui nous accompagnent jusqu'au bout du voyage, avec qui on lie amitié et plus si affinité, ces sacro-saintes affinités qui provoquent bien des choses, modifient la trajectoire de nos vies. Le train roule sur les rails de se qu'on appelle pompeusement le destin, mais pour moi, le destin n'est pas fatalité ou facilité, ce n'est pas des rails vissé une bois fois pour toutes sur lesquels il suffit de se laisser glisser, non, le destin, c'est nous qui l'écrivons en avançant, le destin pour moi, c'est un peu les parcours de reconnaissances des randonnées que j'ai pu tracé en terres inconnues. On part sur un sentier, on décide de prendre celui-ci à droite, on rebrousse chemin, on repart sur nos pas en retenant la leçon d'un relief trop escarpé, on avance, on progresse et une fois arrivé au but, lorsqu'on se retourne sur le tracé effectué, on ne voit plus que les pas qui ont mené au bout, on oublie les demi-tours improvisés, les fausses-routes, les marches trop hautes, et pour celui qui vient marcher sur nos pas, même constat, il refait une randonnée facile et facilitée par l'ouvreur, il ne peut imaginer combien de questions, combien d'errements ont permis d'être là où on en est.


Le destin s'écrit au fil du chemin, la réalisation passe par l'action et non par la passivité. On peut aimer un jour, on peut aimer toujours, on peut prendre sans aimer, on peut refuser d'avancer, quitter la route pour une autre route, on peut aussi, compter et apprendre à compter, sur soi, d'abord, sur les autres, ceux qui tendent des mains sans bâton, ceux qui n'attendent rien de vous, ceux qui ne se posent même pas la question de savoir si vous avez besoin ou pas. Il n'y a pas que dans les moments de troubles qu'on compte ses amis. C'est en fait dans tous les moments, faibles ou forts, qu'on voit, qu'on mesure, qu'on comprend la qualité de la relation. A l'aube d'une vie nouvelle, il fait déjà très très beau, la lumière brille d'un éclat sans pareil, la richesse des hommes n'est pas celle qu'on croit, rien ne s'achète, rien ne se vend, rien ne se négocie, être humain n'est pas si facile même pour l'être humain, vivre et être présent, de quelques mots, de quelques écrits, de quelques larmes qui glissent le long d'une joue, tout est complice, tout est malice, tout est joie qui brille et donne encore plus de brillance à nos jours.... Il suffirait de presque rien..... et, il a suffit de presque rien, mais chut! C'est une autre histoire.....

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Mammie t'avais bien dit que la vie n'est pas que douleur...

L'auvergnate

Didier a dit…

et oui, mais il est toujours d'y croire lorsqu'on ne regarde que le mauvais côté de la route....

Bizz

Anonyme a dit…

Si ravie de lire que tu es enfin heureux, biz

L'auvergnate

Didier a dit…

merci !