Respect

L’être humain et ses semblables, voilà qui représente un vaste sujet tant nous sommes tous semblables et tellement différents à la fois, par nos cultures, par nos vies, par nos parcours, aussi il est bien difficile voire impossible de comprendre qui est l’autre, de mesurer ce que vit l’autre. Les psychologues, les psychiatres, les psychanalystes ont chacun ou presque leurs méthodes, leurs faisceaux de présomptions, leurs interprétations de chacun de ses faisceaux selon des courants différents, des concepts, des théories, bref, l’humain ne se résume pas à un diagnostic établi en trois questions. Si cela reste difficile pour des professionnels, comment cela pourrait-il être si simple pour un particulier ?

Le piège de l’être humain est de n’avoir pour référence que surtout lui-même. Il se connait, il vit bien, il est heureux, donc les autres, pour vivre bien, pour être heureux doivent se comporter comme lui, c’est évident. Cela marche tant et tant de fois : je branche mon ampoule entre un plus et un moins et elle s’allume…. Mais voilà, l’humain n’est pas une ampoule, pas un objet, par un être binaire qui ne vit qu’en état de « zéro » ou de « un »… Les conséquences d’une éducation de masse, d’un lissage des personnalités, d’une croyance du moule unique ou bien une culture du « premier », toujours est-il qu’il est bien difficile pour bon nombre de savoir prendre le recul nécessaire et surtout, de ne pas s’approprier la vie de l’autre, de ne pas se croire professeur lorsque les leçons n’ont pour but que de réduire l’autre en son double. Non, nous n’avons pas le même vécu, la même personnalité, les mêmes visions des choses simples et complexes à la fois que chacun peut nommer « bonheurs ».

Combien de fois a-t-on entendu « tu ne peux pas être heureux ainsi » alors que la pensée vraie serait plutôt « dans ta situation, moi je ne serais pas heureux ». Simple inversion des sujets, on ne peut penser à la place de l’autre, on peut éventuellement s’imaginer soi dans la même situation et en imaginer sa propre sensation, mais elle n’a pas lieu d’être énoncée puisque qu’elle nous est personnelle, qu’elle est le fruit de notre imagination et surtout, parce qu’elle n’apporte rien à l’autre. Parler pour ne rien dire, dicter sa loi n’aident pas. Le plus grand des conseils est l’écoute. Silencieuse. Interrogative en questions ouvertes, parce que chacun, aux travers de ses propres réponses trouvera ses clés personnelles. Sans compter que notre langue est pleine de mots à double sens, à contre sens, ainsi dire « Je ne partage pas ton bonheur » devient fortement ambigüe, comme de toute façon tout ce qui se rapporte aux jugements. Chaque être est libre, libre de ses choix, libre de sa vie, libre de sa route, de son parcours. L’amour, l’amitié ne sont pas des liens étranglant, étouffant, ce sont des liens de constructions, pour épauler, pour aider à grandir, tout comme ces raphias utilisés en culture qui guide la branche dans une direction mais s’efface devant la puissance de l’arbre à grandir autrement.


Ce n’est pas parce qu’on partage une même route durant quelques temps que l’on atteindra le même but au même moment. Si les voies des cieux sont impénétrables, celles de la vie le sont d’autant plus et ne peuvent être vues qu’en les parcourant, non pas d’une voie parallèle. C’est un sentiment louable que de s’inquiéter et de vouloir guider l’autre, c’est plus difficile d’admettre que les trajectoires soient différentes et les parcours forcément influés. En même temps, un guide n’est pas celui qui impose le nombre de pas plus que l’endroit où poser impérativement ses pieds, non, le guide définit le point d’arrivée, le point de départ et les principales caractéristiques du parcours, puis il s’efface tout en restant disponible à toute sollicitation. Le chemin ne se fait qu’en chemin et en cheminant, seul et à son rythme, nous ne sommes pas tous marathoniens ou sprinters, marcheurs ou coureurs, nous sommes tous un, unique, un être semblable mais différent, dans son être comme dans son parcours. Chacun a sa vision, son mode, sa vitesse d’exécution. Tous mérite le succès et le respect, notre respect.

2 commentaires:

Unknown a dit…

Parfois quand nous aimons (Amour platonique) il nous est difficile de voir l’être cher souffrir. Qui peut prétendre être Guide dans la vie d’un autre… Celui qui peut-être pense bien faire, mais comme tu le dis cela est impossible car il faudrait avoir vécu la vie de l’autre dans tout son ensemble (donc être l’autre) pour « comprendre et percevoir ». Nul guide possible donc, mais il y a des mains tendues, des sourires bienveillants, des silences accueillants et des mots encourageants. Il y a pire que celui qui par trop de sollicitude se trompe et étouffe au lieu de réconforter. Il y a l’indifférence, le mépris et l’orgueil. Il y aurait tant à dire…

Didier a dit…

entre deux maux il faut savoir choisir le moindre.... entre deux mots, il faut savoir choisir le plus... étouffer ou délaisser, mépriser ou étreindre... étreindre et éteindre... chacun porte sa flamme, trop de souffle tue le feu, tout comme le manque d'air, diantre, que ces humains sont compliqués!