De la mort, de la vie, du vivant, de l'esprit

C’est assez drôle au fond cette manie des humains de chercher à savoir ce qu’est la mort dans son après vie par tous les moyens possibles, des expériences de mort imminente aux questionnements sans fin mais tellement fin qu’ils finissent par conduire les pseudos témoins à répondre dans le sens attendu du grand tunnel et de sa lumière blanche au bout… d’autant plus étrange en fait qu’il faudrait mieux chercher à comprendre la vie tant qu’on en a plutôt que de vouloir connaitre la mort sans y aller. C’est un naturel humain sans doute de chercher ce qu’il y a derrière, derrière la porte, derrière le mur, derrière la montagne, derrière la vie sans peser ce qu’il laisse derrière lui. Non pas qu’il faille laisser une trace dans le grand continus de l’espace-temps, non, plutôt qu’il serait bon d’éviter de laisser certaines traces de son passage, mais cela, c’est une autre histoire.

Peut-on parler de la mort ? Doit-on parler de la mort ? Certains esprits s’offusqueront de la question, pensant sans doute que parler de la mort fait mourir, et il faut bien reconnaitre qu’ils ont raison, malheureusement, nous sommes tous mortels dès lors que nous sommes vivants : la vie est une maladie mortelle qui s’attrape à la naissance, n’est-il pas ? Etant donné la continuité du thème dans ce qu’il va suivre, autant que ceux se sentant mal à l’aise dès à présent cesse de lire ici pour ne pas aggraver leur mal ou pire, pour éviter d’en guérir, l’être humain vit dans une bulle invisible, que l’on pourrait appeler « zone de confort » dans laquelle il se complait tellement qu’il ne souhaite pour rien au monde en sortir quand bien même cela serait pour être mieux, encore mieux. Fascinantes personnes que ces êtres humains-ci, il n’en est pas deux semblable, pour peu qu’on veuille bien ne pas les observer par le petit bout de la lorgnette, pour peu qu’on veuille bien apprendre qui ils sont vraiment. Là. Dernière station avant l’enfer, ou le paradis sinon le purgatoire, bref, toutes ces notions bien étranges et étrangères du monde des vivants. Merci, au revoir et à bientôt sur d’autres lignes.

Les portes se referment, la vie continue, fidèle, elle se battra jusqu’à son terme pour échapper à la mort, c’est ce que nous pourrions appeler l’instinct de survie. Ce terme, d’ailleurs, nous l’appelons fort explicitement l’agonie, qui, selon son origine latine « agonia » se traduit par « combat ». Amusant, non ? Comment ? Pourquoi ne pas en rire ? Ce n’est pas bien ? Cela heurte nos vieilles sensibilités inculquées par nos traditions et éducations judéo-chrétiennes ? Mais, mis à part si quelques leçons de catéchismes furent oubliées, il semble bien que la chrétienté soit construite sur la vie après la mort, sur la résurrection et sur un paradis qui se veut bien plus beau que la vie, non ? Allons, sortons donc de nos zones de confort, cessons de vivre comme des vivants, ôtons nos œillères et osons voir sur trois cent soixante degrés notre vie, notre personne dans cette vie, notre monde jusque dans ses mondes invisibles. Partons d’un constat simple, il y a la vie, elle s’arrête un jour, qu’on le veuille ou non, puis il y a la mort, puis ….c’est une autre histoire. La vie, il y a tant et tant de chose à en dire, à en faire, tant et tant d’occasion de se réjouir plutôt que de s’appesantir, tant et tant d’histoires, de cultures, de vécus différents qu’il ne peut y avoir un seul mode d’emploi, non, il y a un mode d’emploi, par personne et comme chaque personne est une grande personne, elle se doit d’écrire son mode d’emploi et de s’atteler à accomplir sa vie. Ce mode d’emploi, on peut aussi l’appeler destin, destinée, par facilité sans doute, beaucoup pense qu’il est écrit d’avance, en négligeant les efforts quotidiens effectués pour l’écrire. La mort, pour en parler, rien ne vaut le témoignage de ceux qui l’ont vécue, c’est certain, mais un témoignage libre, non soumis aux questions, forme plus moderne de ces temps moyenâgeux où l’on appelait cela « la question », les termes changent, les tortures restent…

La mort. C’est froid, c’est sinistre, c’est horrible selon nos cultures et éducations. Pourquoi donc alors tant et tant de personnes souhaitent en finir en se jetant dans une situation pire que leur vécu ? La mort serait délivrance ? Trop facile et de même nature que de s’en aller brouter l’herbe du pré voisin sous prétexte qu’elle est plus verte, l’humain est un éternel insatisfait, il s’emploie à ne jamais approfondir une situation en plongeant rapidement dans une autre aux eaux plus bleues, plus chaudes et tellement plus sexy. Non, la mort n’est pas plus sexy que la vie, elle est la mort, un passage obligé entre deux états, une vie de vivant, de chair et d’os, un mariage de raison entre ce que l’on pourrait appeler l’esprit ou l’âme et ce que nous appelons un corps, l’enveloppe charnelle de l’être humain. Mariage de raison car on ne nait pas par hasard dans telle ou telle famille, dans telle ou telle situation, dans telle ou telle époque, dans tel ou tel lieu. C’est un long parcours, initiatique et constructif qui pourrait ressembler à notre système éducatif : crèche puis maternelle puis primaire puis secondaire, puis d’autres ramifications selon une somme de paramètres plus ou moins maitrisables. La différence entre la Vie (la majuscule étant pour bien différencier la Vie de ses composantes « vies ») et notre système éducatif est que les périodes de vie ne sont pas nécessairement de même longueur, par contre, si l’on rate une vie, tout comme à l’école, on redouble, chaque niveau doit être vécu, compris, gravi et validé. Dans certaines cultures, cela s’appelle le karma. La mort est donc cette étape de transition entre deux vies, là où cela pourrait se compliquer, c’est que, tout comme dans notre système éducatif, parfois, on change d’école, si certaines vies sont terrestres, d’autres ne le sont pas ou plus ou pas que…. Disons pour essayer de faire simple, qu’il y a des vies purement visibles et d’autres qui le sont moins ou différemment,  disons que certaines personnes peuvent les voir et communiquer avec, d’autres moins, jamais pas du tout, on a chacun nos petites voies dites intérieures qui ne le sont pas tout à fait, on a chacun nos intuitions, nos messages d’ailleurs, on a chacun nos vibrations, qu’on les appelle « ange-gardien », « esprit », « guide », comment ne pas mesurer cette part d’invisible vivant autour de nous ? Bien sûr, toutes ces formes ne sont pas visibles telles des « Joséphine ange gardien » ou bien encore « Samantha, ma sorcière bien aimée » mais il n’empêche qu’il existe des formes de communication, de soulagement, de soins voire de guérison échappant à toute la rationalité de notre espèce humaine, ou plutôt, se situant en dehors des limites que nous nous sommes fixées, ces braves limites bases de notre zone de confort et devenant limite de nos certitude. Chacun véhicule en lui sa propre histoire, qu’il le sache ou non, qu’il l’admette ou non. Des leçons apprises dans les classes inférieures, les vies antérieures, certains s’en souviennent, parfois des éclairs arrivent, mais il n’y a pas de hasard dans sa forme la plus hasardeuse. Les exercices, les leçons viennent et reviendront tant que nous n’aurons pas la clé pour leur ouvrir la porte, et si cela est nécessaire, cela prendra la vie entière, parfois plusieurs vies, il n’est nul cancre laissé pour compte sur le bord de la vie, chacun se doit d’apprendre, de comprendre et de grandir, telle est notre Destinée. Lorsque le parcours terrestre est accompli, la grande université de la Vie nous conduit dans son amphithéâtre supérieur, un espace de vies invisibles au commun des mortels, mais invisible ne doit pas signifier incompréhensible, ni secret. Les leçons y sont différentes, on y apprend l’aide, l’aide vers les autres, le soutien, le conseil, la bienveillance, on y apprend à guider, à éclairer, à encourager, parce que tout comme dans notre monde visible, rien ne se bâtit jamais sans amour, l’amour inconditionnel, l’amour dans sa forme la plus pure, la plus intense et la plus vraie, l’amour absolu, celui qui n’attend pas de retour, celui qui ne calcule rien, celui qui irradie ce qui le reçoive sans jamais appauvrir ce qui le donne, tel un phare puissant éclairant les flots et guidant sans faiblir les embarcations à la dérive perdues sur les tumultes de la vie, une lumière guidée, un guide de lumière.

Parfois la communication est si difficile entre ces espaces de vies que les guides de lumière ont besoin de relais, des miroirs invisibles cachés dans des êtres à peine visible. Par eux arrivent les mots, les énergies et les soins, les soutiens et les soulagements quand bien même l’esprit humain refuse d’entendre les petites voix, refusent de voir les messages inscrits sur leurs chemins. Etranges êtres au pays des humains peuplé d’étranges manières : on bloque devant ce qu’on ne comprend pas, on réfute ce qui échappe au rationnel, pire, on conspue, on détruit, on brûle et on casse ces miroirs, il n’est pas bon de communiquer au-delà des zones de confort. Cela n’est hélas pas nouveau, à lire l’Histoire du monde, tout au long sont parsemées ces actes destructeurs, chasse aux sorcières, fermeture d’un sixième sens, attitude résolument étanche envers ce qui échappe non pas au bon sens mais au sens humain. Pourtant on croit ou on espère en des vies extra-terrestres, pourtant on reste subjugué devant les miracles accomplis par un prophète, devant les miracles s’accomplissant dans des lieux désignés comme « saints ». Pourtant, enfin, en dernier recours, lorsque la médecine a usé de ses pouvoirs chimiques, lorsque la peur de la mort se fait étouffante, on essaie, on s’en remet à ces mondes parallèles, ces médecines parallèles, ces croyances pourtant si décriées et si bannies… On s’appuie sur ce qu’on a haï. Heureusement, l’amour absolu n’a cure de ces griffures, il aime par-dessus tout, il donne et donnera son amour pour soulager, pour apaiser, pour aider à combattre, sans s’attarder sur le passé. Aimer est plus fort que tout, cela est bien connu des humains…


La mort. Etape étonnante dans cette suite de vies. La mort est semblable à ces vacances entre deux années scolaires, il y fait bon, il y fait chaud, au cœur surtout. Peut-être bien parce qu’elle est l’étape après les souffrances, l’esprit (ou l’âme) lorsqu’il était autrefois chevillé au corps a vécu les tourments, les peurs, les désarrois, les maux et soudain, tout s’arrête, le voilà libéré, allégé de ce poids mort, l’esprit s’envole et contemple une dernière fois ce costume de chair qui fut sien. Il parcourt la demeure, il voit parfois les êtres qui furent sa famille d’accueil lors de cette vie terrestre. Puis tout va très vite, sans vraiment réaliser si c’est un tunnel sombre ou lumineux, un tourbillon dans l’eau ou dans les airs, il est rapidement aspiré, extrait d’un contexte qui n’est plus sien, cela est nécessaire et à vrai dire respecté, même si ce n’est pas facile, les vivants autour qui ne sont nullement des survivants doivent comprendre que la mort est la séparation du corps et de l’esprit et qu’elles que soient leurs cultures, ils doivent travailler selon leurs rites, à quitter ce corps physique tout en laissant s’éloigner l’esprit, ne pas le retenir par des plaintes, des pleurs, des appels incessants, bien au contraire, demander à leurs dieux, à leurs saints, à leurs prophètes de bien accueillir et prendre en charge l’esprit du défunt, de l’aider et de le guider avec bienveillance dans les étapes futures qui l’attendent dans ses futures vies. L’esprit s’en trouvera ainsi libéré et aura moins d’appréhension dans ses premiers pas, tout comme l’enfant que l’on encourage à accomplir ses premiers pas. Les séparations ne sont jamais vraiment joyeuses, ni faciles, le corps reste présent pour aider au travail de deuil, l’esprit lui se doit de poursuivre avec la bienveillance des ceux qui l’ont connu sur terre, avec la bienveillance de ceux qui l’accompagne dans les autres plans. Quel est son parcours ? après la phase d’extraction, cette aspiration rapide et indolore, il se retrouve dans un plan de conscience particulièrement agréable, il n’est pas seul, il est entouré de plein de visages connus, amis, famille, personnages vivants ou bien décédés, tous bienveillant et souriant, comme à une grande fête, une grande communion, même les amis des amis sont là et sont connus, même les parents des parents sont là et ils sont connus. L’ambiance est exceptionnelle, agréable et détendue, on converse, on se salue, on s’embrasse tous sont baignés dans l’amour. Comment penser aux vivants que l’on a quittés lorsque leurs doubles sont ici, présents, avec soi ? La suite ? Il ne peut y avoir de témoignages, parce que cette fête d’accueil est le seuil entre les deux vies, ceux qui en sont revenus ne peuvent se souvenir que de cela, par contre, en revenir donne une toute autre dimension à la vie, une perception bien nouvelle et bien différente de nos mondes, un vrai bouleversement. Lorsque ce vécu survient par deux fois, très rapprochée, il semble que le message soit clair et à graver indélébilement en soi. L’amour absolu tel qu’il est le moteur sur les autres plans de vies, mérite amplement de reconquérir le monde terrestre pour le bien et le mieux-être de l’espèce.

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