Juste une pause, un break,
un arrêt du temps le temps de prendre le temps et de profiter de cette pause,
cette respiration, pour recharger ses énergies auprès du meilleur allié en
cela, l’océan. Un début d’été encore tout tremblant, si peu remuant, tout est
calme et pas encore bien installé, les terrasses semblent peiner à vraiment
être estivales, les plages sont bien vides malgré l’eau déjà chaude et plutôt
calme. Cette année, nouvelle surprise : ils ont fermé la route de la
plage, du moins, ils l’ont fermé aux automobiles et autres camions délabrés
servant de repères et d’habitat à une drôle de faune peuplée de molosses pas forcément
très rassurant. Exit les parkings
sauvages, exit les haies d’honneurs de véhicules entassés rendant difficile la
marche ou le pédalage, au fond, les Hommes n’ont que ce qu’ils méritent, et à
force de scier la branche naturelle sur laquelle ils vivent, ils courent
eux-mêmes à leur propre perte. Se garer au plus près du bain, quitte à écraser
les plantes, déverser ses mégots, jeter ses papiers, ses cannettes et autres
excréments, c’est dire merde à la nature, c’est se cracher à la gueule, mais
voilà, à trop pisser en l’air, on finit par être mouillé et se punir soi-même.
Je n’applaudis pas les moyens radicaux pris, il est dur de marcher entre deux
barrières puis de gravir la dune entre deux clôtures de grillage, mais au fond,
quels choix l’humain offrent-ils lorsqu’ils oublient les règles de base de la
vie en communauté ? Terminé les quelques pas pour accéder à la plage
depuis la portière de son carrosse, désormais c’est cinq cent mètres de marche
tranquille et paisible, seul au monde, à pouvoir lâcher les enfants, à ne pas
se soucier des bolides en quête de vitesse. Voilà qui impose le rythme des
vacances, mais quelles seront les prochaines étapes ? L’accès à la plage
se rétrécit, les coins de montagnes se parquent et se ferment, je sais combien
il est important de laisser la nature se ressourcer mais tout de même,
sommes-nous donc si inconscients, avons-nous donc tant coupé le cordon
ombilical qui nous lie à notre mère nature pour que nous nous punissions
nous-mêmes ?
Marcher. Simplement
marcher. Le plaisir de marcher. Enfin. Faire un bout de sport, un brin de
sport, ça parait con, idiot, banal, mais quand on en a été privé durant de trop
longues et trop nombreuses semaines, ce retour à la vie sonne comme un grand
éclat de soleil, alors, quand en plus c'est sous le soleil et en bord d'océan,
là, évidemment, il y a de quoi être radieux et non plus en rade.... Les gestes
les plus banals restent d’une banalité sans nom dans nos vies, on avance sans
se rendre compte, on marche sans mesurer son pas, pourtant, il suffit d’en être
privé pour redonner un vrai sens à ces choses banales, anodines et anonymes. Savoir
apprécier, savoir relativiser. Une clé dans notre monde fermé par trop de
serrures. Faut-il aider les autres, oui, doit-on leurs ouvrir leurs serrures,
non. Celui qui est aidé pour sortir de l’ornière ne se rappellera ni de l’ornière,
ni de l’aide offerte, c’est terriblement humain. Celui qui sortira par lui-même
de l’ornière se souviendra de l’ornière mais aussi de la façon dont il en est
sorti, leçon offerte par la vie et, si une personne est là à l’attendre de l’autre
côté du trou, qui l’encourage, qui l’apaise, qui le rassure, alors peut-être se
souviendra-t-il de cette main tendue, sans forcément y poser un nom dessus.
Combien de fois entend-t-on des appels à l’aide et au secours, combien de fois
il serait bien plus judicieux de dire « attends-moi, encourage-moi mais
laisse-moi faire ». Nos sociétés deviennent trop assistées, elles vivent à
crédit et non plus par elles-mêmes. Redonnons le courage, l’envie d’avancer, éveillons
la curiosité, donnons la motivation de chercher soi-même ses propres clés, le
succès sera là, pour tous.
Un guide n’est pas un
tire-corde, ni un ouvreur de porte, il doit éveiller, encourager, solliciter la
prise de conscience, il doit être là, invisible et présent, tels que sont
présents nos anges gardiens, nos guides de lumières, nos âmes conseils, nos
elfes, nos prémonitions, nos visions, nos rêves, …. Tellement d’apparence pour
un monde qui ne cherche que de trop à mettre des étiquettes sur tout en
oubliant toujours que mettre en conserve bien étiquetée c’est focaliser sur le
contenant plutôt que sur le contenu, notre essentiel…. Essentiel.
2 commentaires:
Attitude typiquement actuelle que de ne penser qu'à son confort personnel.
Tout est écrasé sitôt l'Homme passé.
Sans limites imposées à l'Homme, c'est vite l'anarchie. Comme pour les petits enfants, il faut cadrer. Parfois , pas d'autres choix.
Et on parle de monde civilisé...
Natacha
C est quoi l essentiel dans la vie pour un homme . Pensons a cette idée . L essentiel c est avoir la commodité de tout sans bouger . ? L essentiel c est de grignoter la nature ?
Ah non l essentiel c est que la nature grignote sur la vie du monde .mais ce n est pas demain ni après demain que l on va voir ça . Si peut être car enfin le monde pense que c est la nature la vie qui permet de faire tourner ce monde alors s il vous plaît respectons la . ÉCOUTONS LA Car la nature se met en colère parfois pour justement nous donner des leçons .
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