Randonnées, le retour !

Samedi, retour à la randonnée. Je retrouve mon club, mes amis pour une nouvelle sortie, la première depuis le 1er mai… Inquiétude sur ma forme, sur l’état de mon genou qui m’a longtemps fait souffrir, surtout qu’au programme du jour s’annonçait 1200 m de dénivelé, pour 15 kilomètres de marche, mais bon, j’avais surtout envie de changer d’air, de retrouver cette passion mise en sommeil par changement de vie et d’envies, envie de se tester aussi, de se dépasser peut-être aussi… Petit effectif, petits groupes pour cette randonnée en ligne, ce que j’affectionne le plus car c’est un des privilèges de s’y rendre en bus et de faire des choses que nous ne pourrons pas refaire à titre individuel. Grosse chaleur aussi, mais une grande partie de la randonnée était en sous-bois, ombre salvatrice et petit air des sommet pour essayer de refroidir les mécaniques.

Rapidement, je me suis retrouvé en tête, à marcher avec les plus rapides, avec la surprise de sentir ce corps y être à l’aise… Certes légèrement allégé de différents surplus, l’esprit libre, la volonté aussi d’aller visiter les limites de ma vie… Oh ! Pas de façon idiote et inconsidéré, tester sa mortalité dans des courses rapides à rouler à fond de train sur des rubans bitumés, ou à se lancer dans le vide pour voir si la fin de ma vie est ici plutôt que là, non, juste dans le sport, l’effort, sentir son cœur battre dans une poitrine devenue trop étroite pas l’effort, ou encore sentir sa propre pression artérielle marteler les tympans comme pour les rompre et jaillir hors de ce corps en surchauffe… Envie de tester les limites, de voir jusqu’ou je peux aller avec ce corps finalement pas trop usé, se dépasser, se défouler, utiliser le sport comme le moyen de se vider, de se défaire des bulles d’air usées, de nettoyer ses artères et ses neurones, de le pousser à se vider pour mieux se remplir d’air neuf. Tout au long de ma vie, le sport pour moi est un régulateur. Jamais dans la recherche de performance, toujours dans l’évacuation d’énergie qui sinon aurait fini par sortir dans une explosion violente, verbale, inutile et cruelle, surtout parfaitement imbécile. Cette vie-là, je la sens bien en arrière, presque oubliée, enfin, pas complètement car il est important de la garder en mémoire pour mieux en rire aujourd’hui, pour mieux en apprécier aujourd’hui la maîtrise.

Dans le sport j’ai toujours été moyen, du genre à pratiquer sans chercher à se dépasser. Aujourd’hui, c’est le sentiment inverse que j’ai eu. Marcher non pour marcher, mais pour gravir ces sommets, toujours devant, toujours volontaires, sans réveiller aucune douleur de protestation de mon corps, et en découvrant au contraire, des sensations nouvelles, une capacité à se dépasser, à marcher au-delà de limites que je pensais bien définies. Le cœur à tout rompre, le corps en chaleur, j’ai parcouru l’intégralité du parcours, dans sa dimension la plus grande, la plus complète, avec ce plaisir infini de l’avoir fait. Certes, les bases diététiques de ma vie ont aussi changé, ce qui non seulement allège le corps et l’esprit, mais deviennent une nouvelle façon d’organiser son existence. Exit aussi les excès durant ces randonnées, point d’alcool, point de charcuteries, retour aux bases saines… Aucune inquiétude, cela ne prive de rien, simplement cela opère une autre vision de soi, de la vie, de ce qui est bon pour soi et pour les autres, car cela rejaillit forcement sur le mental et le moral, et donc, sur les relations avec les autres. Retour à la vie ! Pari réussi, je suis assez fier de ma journée, et, à l’heure ou j’écris ses lignes, les crampes dorment ailleurs que dans mon corps, la fatigue des muscles n’est pas très importante, le sommeil ne gagne pas sur l’éveil…

La phase reconstruction est commencée, la vie nouvelle s’installe progressivement et chasse la grisaille qui servait de costume à ma vieille vie. Nouveaux rapports avec les gens aussi, bonnes surprises dans la facilité à discuter, dialoguer, échanger, exister…

Un esprit sain dans un corps sain, l’opération est en marche, la greffe a pris, encore quelques temps et le printemps fera jaillir de nouvelles boutures… Ce printemps qui est peut-être pour demain…

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