De bas en haut...

A contre courant, je navigue sur les flots de la vie. Tantôt clairs, tantôt opaques, ils me portent ou m’emportent, c’est selon. Vivre pour vivre n’est pas l’absolue nécessité, non, loin de là. Nous traversons tous des périodes variées dans nos vies, des hauts et des bas, montagnes russes de notre existence, et sans cela, nous ne serions pas ce que nous sommes. Doit-on ne retenir qu’une partie de ce parcours chaotique ? Les hauts n’existent que par rapport aux bas, et les bas ne font que mettre un peu plus en valeur les hauts. Bien sûr, on rêve tous d’un parcours linéaire, toujours vers le haut, jamais de bas, jamais de débat et peuplé d’ébats… Mais la ligne droite n’est-elle pas le signe de la monotonie ? Suis-je donc le seul à penser cela ? Les longues autoroutes m’ennuient, les périphériques rectilignes ou du moins, aux courbes bien trop effilées et gainées de glissières tendues à l’extrême, me fatiguent, encore plus depuis que des ronds de cuirs enfermés dans leurs bureaux climatisés en ont décidé la limite mortelle du 90 km/h. Paradoxe de notre société : Nos voitures sont plus sécurisées, plus puissantes d’année en année alors que dans le même temps, nos possibilités d’utiliser ces jouets s’éteignent…

Je ne fais pas l’apologie de la vitesse, loin de là, même si j’ai eu goûté aux joies qui peuvent être mortelles et hautement répréhensibles, de la recherche des limites de mes bolides, non, mais en dehors de la limite pour la limite, il conviendrait que les règles soient adaptées aux contextes. La densité du trafic, le type de revêtement, la largeur des voies, les accès, la météo, sont autant de facteurs qui devraient être pris en compte. J’ajouterais aussi, l’expérience du conducteur, l’âge du véhicule et son état, ainsi que l’intégration et la logique dans le réseau. Sur notre belle région toulousaine, le périphérique ou plutôt, les périphériques sont limités à 90 Km/h. Soit. Au nom de la pollution, cette mesure a été prise d’abord durant la période estivale, puis, comme dans beaucoup de ville, appliquée à l’année. Notre réseau routier local, comporte deux périphériques ceinturant la ville, eux-mêmes raccordés et raccordant des autoroutes limitées à 130 Km/h, mais bon, un péage sépare les deux types de voies, et des rocades qui elles, bizarrement, sont restées à 110 km/h… Ou est la logique dans tout cela ? Pollue-t-on moins sur ces rocades là en roulant à 110 plutôt que sur le périphérique à 90 ? Comment peut-on relier aussi simplement une voie à 110 à une voie, d’un même aspect, d’une même qualité de revêtement, qui elle, est limitée à 90 ? Mesdames et messieurs les touristes, les distraits, les perdus dans la lecture des panneaux, merci de bien vouloir verser vos dons au grand racket étatique ; Souriez pour la photo, nos appareils automatiques ou autres véhicules banalisés vous traquent et vous flashent avant que vous ne réagissiez…
Des effets sur la pollution ? Je n’ai pas vu d’étude sur le sujet… Par contre, les tours de bureaux continuent de se construire, toute de verre vêtues, au lieu d’être toute de vert vêtues, ce qui ferait par exemple, que les murs végétaux les habillant, brûleraient la pollution sur son lieu de production, et climatiseraient les bureaux ainsi protégés… Il es aussi vrai que dans le même temps que les vitesses baissent, les consommations et la pollution de nos véhicules diminuent. Des mesures écologiques ? Croyez-vous que brûler de l’huile de friture suppriment les polluants rejetés dans l’air ? Une combustion reste une combustion, et depuis ce cher Lavoisier, le principe est le même : Rien ne se perd, tout se transforme, et si un moteur à un rendement inférieur à 80% avec le carburant pour lequel il a été longuement étudié, croyez-vous que d’y rajouter de la poudre de perlimpinpin va vous faire gagner les 20% perdus ? Allez, ouvrez les yeux et réagissez avec tout le bon sens qui sied à notre espèce et que nous ne savons déployer que lorsque nous sommes poussés dans nos derniers retranchements… Cessons de croire les bonimenteurs, et gardons les pieds sur terre. Quittons le long ruban rectiligne pour redécouvrir les quartiers, les villages, retrouvons la vie qu’il y a malgré tout sur cette planète. Sachons apprécier ces moments-là, meilleure médecine contre les coups de blues consécutifs aux redescentes parfois vertigineuses que la vie nous réservent. Regardons en bas, pour mesurer combien il existe, hélas, des conditions autrement plus basses que la notre, sachons relever la tête pour viser le sommet et repartir à l’ascension de ces pics de nos vies. N’ayons pas peur de flâner en chemin, construire et se reconstruire prend du temps. Rien ne sert de brûler les étapes, construire sans fondations ou avec des fondations trop faibles revient à démolir ou à regarder se dégrader l’ouvrage au fil du temps… Griller ces étapes nécessaires, revient à précipiter la chute au lieu de l’atténuer. Avoir la richesse de prendre son temps, dans notre époque folle de course aux temps, c’est sans commune mesure, c’est aussi un investissement à long terme qui évitera le crash… A chaque jour, chaque heure, chaque seconde, nous construisons notre vie, nous choisissons notre parcours. Arrivé à l’intersection des routes, il convient de souffler un peu, regarder la boussole et se servir de notre instinct, ce bon vieux 6e sens que nos sociétés policés ont su sacrifier aux profits de doctrines et autres croyances manipulatoires. Redevenons nous-mêmes, là est la seule clé de nos vies. Entres bas et hauts, je marche, à contre courant. Voyage en aparté aux travers de tourbillons sporadiques, j’avance, pas à pas, et j’ai foi en demain…

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Sur l' autoroute de la vie S' accrocher aux choses éphémères et matériel de ce bas monde ne sert à rien !
On emporte rien avec soi là haut, on emporte que ses oeuvres et sa foi !

Anonyme a dit…

Bonjour !
Je n'ai pas encore eu le temps de lire tous vos textes mais je les trouve vraiment très beau.
Je voulais savoir si je pouvais en publier quelques uns sur mon blog mais en mettant bien sûr un lien redirigeant vers votre page en indiquant qu'ils viennent de vous ???

Je vous laisse mon adresse e-mail :

kwykwy@hotmail.fr

Merci A bientôt

Didier a dit…

oui, c'est juste, mais encore faut-il s'en convaincre à apprendre à vivre ici bas...

Anonyme a dit…

Ce n' est pas de moi bien sûr :-)C' est un RAP : Algérino L' autoroute de la vie.
Moi j' en suis convaincue Mais bon nos esprits sont plus ou moins pollués Il faut juste doser un peu Rester simples. Profiter et respecter la nature C' est notre plus bel héritage à tous !