ça roule...

Retour aux sorties rollers hier soir, et, malgré la période estivale, ce fut une centaine de personne présentes pour cette activité alliant à la fois ludisme et sport. Bien sûr, les mois d’été permettent aux gens de venir avec les enfants, et hier, le thème de la soirée était aux jeux d’eau et autres jets d’eau. Bon nombre de pistolet et autre bazooka à eau furent de sortie pour des plaisirs humides, bienvenus par les chaleurs actuelles. J’avais laissé de côté ce moment ludique de la semaine, pour tellement de raisons mais aussi par manque de temps pour concilier toutes ces choses qui viennent enrichir un emploi du temps… C’est toujours bizarre de retourner ainsi à des activités que vous avez quittés il y a un certain temps, d’y débarquer en cherchant des marques effacées par le temps, d’y chercher des visages familiers, des repères du passé. Point de Mikado, les vacances et les destins ayant œuvrés, place à de nouveaux visages, de nouvelles personnes, avec toujours quelques piliers de l’activité qui vous saluent avec plaisir, viennent discuter avec vous de cette interruption dans la longue série des sorties…

Après quelques tours de mise en jambes, quelques discussions et quelques présentations, voici venu le temps de la ballade, d’abord celle des débutants, 35 minutes de parcours urbain tranquille, pour se remettre les genoux en ligne, puis, après avoir reconduit les débutants au point de départ, voilà la grande boucle, 1h45 de montées, descentes, freinages, accélérations, le tout ponctué d’éclats de rire, de jet de pistolets à eau, d’arrêt pour remplissage des réservoirs dans les fontaines toulousaines… Quel bonheur de parcourir la ville, ma ville, déserte en cette douce soirée du mois d’août, de découvrir à huit roues les ruelles tranquilles de la ville assoupie puis de plonger dans la nouvelle artère piétonne de la rue Alsace-Lorraine, d’y retrouver la foule nonchalante, colorée et joyeuse, d’y rouler de bon cœur en sachant qu’ici désormais l’automobile est absente. Moment de bonne humeur, de convivialité, activité sportive mais surtout ludique, c’est si bon de vivre ces moments-là, de visiter ma ville avec un autre regard, une autre vision sur ces murs connus basculant dans la nuit sous le jour déclinant à la recherche d’un peu de fraîcheur. Retour par le bord du fleuve, la belle Garonne, coulant paisiblement sous les ponts éclairés d’une lumière à chacun différente, ruban scintillant de vert, de rouge, de blanc et de mauve, traversant la ville, la coupant en deux, la reliant par ces pointillés colorés…

Des mots résonnent dans ma tête vidée par ces moments de doux bonheur, les mots d’un homme, d’un poète d’ici, les mots de Monsieur Nougaro. Les paroles de ces chansons rebondissent sur les murs chauffés à blanc, ces mêmes mots qui glissent sur les vaguelettes du fleuve, rides plissées du clapotis de l’eau, venant à peine troubler la quiétude de l’onde. Des mots sur l’onde, à défaut des mots sur les ondes, car aujourd’hui, il est plutôt rare d’entre le poète chanter dans le transistor… Autres temps, autres mœurs, autres poésies, nouveau monde et nouvelles rimes, raptitudes alanguies au son d’un sampling parfois rageur, souvent vendicatif, de temps en temps l’hommage aux anciens résonnent et sonnent, car nous ne construisons jamais que sur les bases de notre passé. Du Jazz à la Java, du bel canto au Tango, du rock à la pop, du rap au slam, tout est prétexte à texte… Dans ces moments là de répit de la vie, quand la tête se vide et libère la place aux idées, les mots jaillissent des profondeurs des tiroirs cérébraux, rebondissent sur le cortex au repos pour rappeler à ma mémoire, ces auteurs du passé, ces verbes du présent, ces mots enchaînés qui se déchaînent et cherchent leur sens sur le pavé de ma ville, sur ces murs brûlants, sur ce bout de vie échappé de l’air du temps, sur une vie somme toute bien anodine et bien anonyme.

Le tout n’est pas de naître pour n’être que vivant et présent, non, le tout étant d’être pour être soi et en paix avec soi. Vivant, car c’est bien là la seule richesse que nous avons tout au long de notre vie, soi, car c’est en étant soi qu’on avance, sans personnage à jouer, sans paraître, sans fard, sans masque, avançons ainsi dans la vie. Qu’attendre de plus dans la vie, si ce n’est de vivre ? A trop chercher le graal, à trop croire aux chimères, à trop vouloir façonner les autres à notre vision, on se brûle les mains et l’âme. Pétrir la glaise pour façonner la statuette d’argile, comme enfant nous modelions nos personnages imaginaires dans nos bâtonnets de pâte à modeler, cela peut-être jubilatoire et créatif, mais le résultat ne sera admiré que dans l’immobilité de l’œuvre ainsi fixé. Les êtres vivants sont par définition vivant et non immobiles. S’il se laisse pétrir un jour, ils reprennent leurs formes peu après. Pourquoi ne pas les prendre comme ils sont plutôt que de vouloir les transformer à l’image que nous avons d’eux ? Entre deux jardins, un aux arbres taillés et pétrifiés dans des silhouettes mathématiques et celui ou seule la nature a œuvré, tissé les branches et étoffé les silhouettes, je préfère désormais la sculpture naturelle, cette douce impression de chose évidente dessinée par le climat et l’espace dévolu. J’ai toujours été admiratif de ces arbres que l’on trouve parfois, isolé au milieu de l’étendu déserte. J’en connais un ou j’aimais poser mon regard lors de mes ballades vététistes. Géant chevelu au milieu de la prairie sommitale, souvent terme d’une virée montagnarde. J’adore ce doux contraste entre prairie sans fin et arbre solitaire planté dessus. Certes, comme beaucoup, j’ai un jardin, j’use et j’abuse du sécateur, je dessine à grand coup de taille mûrement réfléchie la forme des mes fruitiers en mal de fruit. Pourtant, ce ne sont pas à ces arbres que je rêve, mais à mon vieux chêne solitaire élevé aux vents libres de mes chères pyrénées.
Est-ce donc là le poids de l’existence, la vie qui avance, le vécu qui dicte le chemin à vivre ? Je ne sais pas, et je ne prétends pas avoir atteint là la sagesse, peut-être tout simplement abordé cette autre partie de ma vie par un chemin différent, une sorte de paix intérieure qui m’aide à avancer, à reconstruire ou peut-être plus subtilement, à retrouver celui que je suis et non celui que j’étais. Etre soi et en paix avec soi, premier pas vers les autres, car ce n’est pas là un repli sur soi, un enfermement autiste, non, c’est bien cette envie d’être bien, à l’aise, pour évoluer parmi le monde, prendre les gens comme ils sont et non comme on voudrait qu’ils soient et être pris tel qu’on est, tel qu’on naît, et non tel qu’on devrait être. On ne redresse plus un vieil arbre que diable !

9 commentaires:

Anonyme a dit…

c'est vrai que ça doit être bien ces sorties rollers... ;)

Anonyme a dit…

des sorties rollers qu'es que j'aimerais en faire faut t il encore s'avoir en faire lol ,j'ai essayé mais bon.
donc c plutot vélo ont y découvre aussi pas mal de chose et pour les balades dans les bois rien de tel qu'un bon vtt pour ce prendre des pentes mais j'avoue j'aurais aimé s'avoir faire du roller j'ais pas 60ans donc encore du temp pour m y mettre lol

Anonyme a dit…

Oh mais je crois qu' il va falloir donner des cours Ou bien organiser des sorties bientôt !

Anonyme a dit…

Tout à fait! Au début c' est clair ça roule pas tout seul avec des novices comme nous ! Mais une fois bien appris (avec quelques chutes et bobos) ce doit être génial Mais éreintant !

Anonyme a dit…

le mieux, ce sont les cours particuliers... ;)

Anonyme a dit…

OoH ! J' attends vos propositions avec impatience ! ;)

Anonyme a dit…

j'espère ne pas que la liste d'attente pour les cours particuliers n'est pas trop longue afin que mon tour ne tarde à venir


la grenouille

Anonyme a dit…

Eh ! Chacun son tour ! Non mais ! J' ai pas encore commencé moi !

Anonyme a dit…

perso j'ai eu droit à mon premier cours particulier : avoir des rollers !!

la grenouille