En avant la musique !

Soirée musicale hier soir. Par une belle soirée d’été, dans un parc agréable et frais, un concert était donné. Musiques sud-américaines jouées par un orchestre plutôt cuivré, voilà qui sonnait bien dans cette fin de journée copieusement ensoleillée. Hélas, les sonorités épicées n’ont pu faire oublier le manque de rythme, que dommage… Soirée sociologique ou le public clairsemé se groupait sur les pelouses offertes, alangui à même le sol ou le séant posé sur des chaises offertes… Ambiance détendue et bon enfant, chacun discute et se raconte, d’autres se rencontrent, discussions parfois sonores pas forcement en accord avec les notes s’envolant mollement du kiosque à musique, nous sommes loin des ambiances de concert dans le Zénith surchauffé ou les décibels trop poussés empêchent les discussions ou encore, loin du calme feutré des opéras ou autres salles acoustiques… Autre mal de notre époque, les nuages nauséabonds de fumées aux odeurs plus ou moins prononcées… Voilà, le décor est planté, vous êtes assis sur l’herbe ou sur une chaise en plastique, face à un kiosque à musique ou jouent 8 musiciens tout de blanc vêtu, la sono mollassonne poussant faiblement ses watts dans ce jardin ouvert en plein cœur de la sous préfecture. Les accents sud-américains donnent des fourmis aux jambes, et déjà quelques-uns uns et quelques-unes s’essayent à accrocher leurs devoirs de salsa aux rythmes faiblards joués.

Car voilà, depuis quelques années déjà, une salsaïte aiguë a envahi la France et les dispensaires ne se dispensent plus de dispenser des cours aux salseurs et salseuses de tout poil venus apprendre à compter la cadence et poser le pas dans une géographie savamment distillée. Après les années rock, voici venues les années salsa… Au diable l’écrevisse, la danse n’est plus un art tribal ou le corps exprime son ressenti aux ondes musicales reçues et perçues, il est de bon ton maintenant de décliner ses leçons durement apprises comme on récitait autrefois une fable à laquelle nous n’avions même pas consacré le temps de la lecture et surtout, de la lecture acquise, c’est à dire, comprendre ce qui est dit, savoir pourquoi cela est dit et pourquoi on le dit ainsi… Est-ce là une facette de notre monde se voulant trop parfait qui fait que désormais on ne peut danser que si on a appris ses gammes et patiemment révisé ? Ou est la créativité ? Dans la reproduction attentive de gestes savamment dosés ? Dans une chorégraphie bien orchestrée, alors que dans le même temps, il est de bon ton de se moquer des cours de la « star academy » ? Comprenez bien, je ne rejette pas cela, puisque la majorité y trouve son bonheur, et il suffit de lire les CV reçus ou les fiches des sites divers, pour mesurer combien la salsa est devenue incontournable… Non, de mon œil d’extra terrestre observant le genre humain, je suis plutôt amusé de ces phénomènes de mode… Il y a eu la génération rock, il y a celle de la salsa, les danses de salon reviennent tambour battant, ça c’est pour nous, les vieux… Les jeunes ne sont pas en restent et s’inventent leur propre totem. La tektonik a débarqué pour fédérer cette génération. Nous restons toujours à la recherche de mode, comme si nous ne pouvions exister que dans l’anonymat de la multitude. Faire partie d’un groupe, d’une bande, s’identifier aux autres plutôt que de porter et d’assumer sa propre personnalité. Le clan, l’identification du groupe, se reconnaître perdu dans le nombre. Nouvelle forme d’uniforme quand dans un même temps, il est de bon ton de rejeter l’uniforme de se vouloir différent. Paradoxe de notre monde, oubli d’être soi pour devenir à l’image de l’autre. Fraternisation par la danse, décodage des pas déjà connus par l’autre…

J’ai un peu de mal avec cet alignement d’expression, ce refus de personnalité exprimé dans la volonté de disparaître dans cette foule bougeant du même pas. J’ai un peu de mal dans la disparition de ces bals et des ces boites ou nous nous trémoussions sans autres soucis que de s’amuser dans le rythme soufflé par les haut-parleurs… Autre temps, autres mœurs… Il paraît que la mode est cyclique, alors attendons que la roue tourne, régalons-nous des sons toniques et ensoleillés, des chorégraphies offertes multipliées par le jeu de miroir de chaque individu, et puis, respirons, vivons, apprécions la vie même si nous n’en comprenons pas toujours les formes et le sens…

4 commentaires:

Anonyme a dit…

10000ème visiteur ! Tous les internautes sont invités au champagne chez Mr le blogueur afin de fêter l' évènement !

Didier a dit…

et je suis le 10001e lecteur et 1er auteur ce ce blog !

Merci à tous de vos visites et aussi de vos commentaires...

Le champagne? Hum! J'adore !

Anonyme a dit…

Nous aussi ! Ca tombe bien ! ;-)

Anonyme a dit…

moi, je sais que le blogueur en a du bon... ;)