Vivre ses envies

Un petit tour de rollers ? Encore ? C’est vrai que nous sommes mardi, et qu’hier soir j’ai goûté, usé et abusé de ces soirées rollers, ou en plus des exercices physiques, des cours magistraux dans une ambiance conviviale, se tissent des liens, s’échangent des regards puis des mots, naissent d’autres choses qui parfois meurent aussitôt ou mourront demain, qui parfois s’installent dans des vies écorchées. Plaisirs des échanges, des discussions, plaisir d’être vivant tout simplement. Toujours le même attrait, sportif et ludique, des courses rapides sur le pavé toulousain. Toujours la même envie d’aller plus loin, la même joie de sentir la forme revenir, d’avoir envie d’aller plus loin, de donner le maximum et d’en faire plus, toujours plus. Activité physique ou ludique suivant la pratique, l’agilité à rouler ainsi surélevé, activité bonne enfant, ou chacun évolue sans tenir compte de son âge, de sa maîtrise, de sa vie. Nivellement par les roues, convivialité de cette atmosphère détendue qui tranche avec les phases de nos vies. On s’y retrouve, on parle, on roule, on bosse le virage décalé ou le freinage en T, on apprend, on tombe, on se relève dans un éclat de rire et on repart…

Combien sont-elles agréables ces pauses de la vie, ces moments de répits dans nos emplois du temps chargés, combien cela devient indispensable d’aller se détendre, se défouler, apprendre et rigoler un soir par semaine au moins… Récréation de nos vies, il est amusant de mesurer tout ces destins croisés dans une soirée. Chacun arrive avec sa vie, ses soucis, ses emmerdes, chacun y prend un plaisir différent, parle ou non, discute ou observe. Il y a les chasseurs ou les chasseuses, qui arrivent et scrutent les évolutions plus ou moins gracieuses des patineuses ou des patineurs, c’est selon, il y a les couples déjà formés, arrivant ensemble ou se retrouvant là, il y a ceux qui y mettent les pieds pour la première fois et observent ces gens hilares et semblant proches… C’est plaisant à observer ces manèges, de rouler en notant tel ou tel comportement, toujours mon instinct de chercheur en sociologie, analysant les oiseaux de proie, scrutant de leur regard perçant, fondant sur leur proie et posant leur griffe dans un discours d’approche… Il y a les amitiés scellées autour de je ne sais quel pacte, les amours anciennes se croisant en regard de défiance ou lueur d’envie, les envies de prise de contact étouffées par la timidité, les joyeux lurons comme les affreux jojos, les rolleristes venant pratiquer le roller et rien d’autre… Mini représentation de la société, parcours virevoltant d’individus aux recherches et aux attentes diverses, mais par dessus tout, le jeu, ou plutôt les jeux…

Vous donner envie de pratiquer le roller ? Non, cela reste personnel, en terme de choix, d’envie, de volonté. J’ai découvert cette activité et ce groupe il y a un peu plus d’un an, après quelques mois d’arrêt, j’y retourne avec plaisir et envie, sorte de drogue indispensable au bon fonctionnement de ma vie. Dire que cela aura les mêmes effets sur d’autres serait un pas que je ne saurais franchir, nous sommes tous des individus différents et bien plus différents que nos similitudes veulent bien parfois le cacher. Le tout est d’être soi, d’avoir envie de roller ou de danse, de peinture ou de musique, de se retrouver dans un groupe, de partager, d’échanger en toute convivialité.
Alors, à chacun sa voie, à chacun ses envies, soyons libres d’en discuter et de vivre ses envies et ses passions, l’essentiel est de vivre ses passions, de s’en donner le temps, les moyens et l’occasion. De superbes structures existent un peu partout, dans les villes, les communes, et même sur le net. Servons-nous en pour y trouver ce petit truc qui nous fait avancer, plutôt que plus tard regretter de ne pas avoir fait ce qu’on aurait aimer faire…

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