Ying et Yang

Tristesse de l’automne. Ces journées grises et sans âmes après tant de belles journées pèsent lourd sur le moral. Etapes de la vie, étapes nécessaires à l’accomplissement de l’être humain, nécessité d’avoir toujours un contraire, un opposé pour mieux apprécier les choses bonnes. Le bien et le mal, le bon et le mauvais, le blanc et le noir, le ying et le yang, tous ces couples opposés et complémentaires ou l’un n’existe que par l’existence de l’autre. Principe de dualité, et de complémentarité. Le jour et la nuit, le soleil et l’ombre, la pluie et le beau temps, l’hiver et le printemps, l’été et l’automne bien qu’il soit peu évident d’opposer les saisons, du moins pour moi… D’autres oppositions ?

Mars et Vénus ? Un peu facile je trouve. Mars et Vénus sont-ils si opposés que cela ? Sont-ils vraiment complémentaires ? N’y a t’il pas des Mars vénusiens et des Vénus martiennes ? Je sais que c’est là une position fortement utilisée ces derniers temps au rayon littéraire, mais, plutôt que d’y chercher une opposition pourquoi ne pas y voir une réelle connivence, une réelle complémentarité, pire, un absolu nécessité d’exister à travers l’autre, avec l’autre, en soutien l’un de l’autre. A trop vouloir étiqueter, classifier les choses, à trop vouloir les compartimenter, on brise les liens qui auraient pu naître, se développer, s’amplifier, s’enrichir, grandir tel le lierre sur les vielles pierres de la maison, au point que bientôt il remplace le ciment et c’est lui qui cimente et retient les pierres du mur. Parfois, le lierre trop puissant étouffe l’arbre ou déchausse les pierres, mais dans le cas d’une relation, ce n’est pas un seul lien mais plusieurs qui sont bel et bien nécessaire. Les liens comme le lierre s’entretient pour toujours se développer harmonieusement.

Mars. Dieu de la guerre. Beau symbole de masculinité.

Vénus. Déesse de l’amour et de la beauté. Belle exemple de féminité. Epouse forcée du laid Vulcain, elle eut de multiples aventures dont celles avec Mars qu’elle rejoignait le soir en secret.
Ils eurent ensemble deux fils, Deimos et Phobos (la Terreur et la Crainte), et une fille, Hermione (l’harmonie)...


De là découlerait notre humanité ? Nous vivrions donc en couple martien – vénusien ou vénusien – martien, générant ainsi terreur, crainte et harmonie. Jolie vision, n’est-il pas ?
La terreur, la crainte, l’harmonie du couple ? Que de questions en suspens ! Peut-on aimer sans avoir peur ? La vie et ses épisodes du passé, nous force tout de même à avoir peur que tout s’arrête car elle nous a montré que tout peut s’arrêter. Est-ce là une raison suffisante de croire que tout est échec ? L’harmonie naissante renforçant la confiance ne doit pas être étouffée par cette crainte, mais guidée et contre balancée par elle. Savoir que rien n’est jamais acquis est aussi la plus belle façon de toujours garder la volonté de mieux faire et de faire mieux, de ne jamais sombrer dans une routine usante et tuante. Dès lors, l’opposition devient source nécessaire de discussion et d’enrichissement mutuel et non plus source de conflit ou nous passons le temps à chercher ce qui ne nous plait pas dans l’autre.

C’est ainsi et c’est aussi pour cela que j’aime la représentation traditionnelle du ying et du yang. Blanc et noir de même forme, lovées l’une contre l’autre, complémentaires et constituant ainsi un même cercle. Ainsi va le couple, unis, soudés, complémentaires, faisant tourner à deux la grande roue de la vie. Nous n’inventons rien, nous ne faisons que découvrir ce que bien des civilisations ont déjà compris et découvert depuis très longtemps déjà. Servons-nous du passé et de ses expériences pour dérouler notre présent et construire notre avenir. A deux bien sûr.

1 commentaire:

Unknown a dit…

Enfin te revoilà, stylo à la main, ou clavier au bout des doigts !
Un trés beau texte pour ton retour.
Tu as raison... encore faut-il rencontrer ce "un" qui fera "deux", inséparables et complémentaires, tellement qu'on pourra dire qu'ils ne font qu'"un"!
Valérie