Buée

La semaine se termine, le week-end arrive enfin. Oui et non. Oui pour souffler d’une semaine difficile d’un point de vue professionnel, non car c'est le retour à la solitude après des jours de tourbillon des activités. Me voilà donc seul face à mes vieux démons. Impression de vide dans une maison vide. Les amis ? Occupés ou trop occupés pour répondre ne serait-ce qu’à un mail. C’est là la désolation de notre vingt et unième siècle. On vit dans le virtuel, on finit par penser virtuel et on oublie de trop le réel. Des soirées passées à pianoter sur le clavier, à répondre, à discuter à virtualiser les relations....

Terrible éloignement, ou la moindre sonnerie virtuelle réveille de terribles démons et des vieilles peurs qui n’ont pas lieue d’être. Sans équivoque. Des sorties ? Oui, bien sûr. Pour aller ou ? Faire quoi ? Seul ? Non-merci. La famille ? Oui, ils sont là, mais sans être là. Mes amis sont occupés dans leur vie comme je l’ai été de par le passé. Aujourd’hui mon temps est libre et vide tandis que le leur est précieux. Le monde tourne ainsi. Les piliers solides s’ébrouent sous le vent léger, et mon cœur recommence à vaciller. Mon moral lui est plus chancelant.

Je n’aime pas cette vie vide, ces soirées vides, ces absences. Personne à la maison pour parler, échanger, sourire, partager ne serait-ce qu’un repas. Qui ne vit pas cela, ne peut pas comprendre, à moins d’être un pur et un dur de la vie en solitaire. Excusez-moi mais de cela je ne veux plus. D’amourettes en amours, d’amours en histoires, ma vie a été ponctuée de ces silences. J’y ai souvent fait face, mais là, j’avoue être un peu trop ballotté, la nausée me gagne.

Je n’aime pas, je n’aime plus cette vie en solitaire, ces moments, ces sorties seul. Je n’ai jamais vraiment aimé le monde de la nuit, sauf dans mes jeunes années ou nous sortions en bande et encore, pas souvent. Ce n’est pas aujourd’hui que je vais aller traîner mes guêtres et tromper mon ennui dans des ambiances enfumées, ni noyer mon vague à l’âme dans des décibels toniques et métalliques.

Que reste t’il ? Une plume, un cahier, des textes. C’est vrai, même si par manque de temps, j’oublie un peu le blog.

De la lecture ? Certes, là, j’ai du retard ! Mais les livres en cours demandent beaucoup de concentration et d’énergie pour s’y consacrer.

Mes chères autos à bricoler ? Hum ! Mon garage est froid. Par contre, dimanche, une virée à un rassemblement de 2CV est prévue.

Mon train ? oui, lui aussi prend la poussière en attendant son installation prochaine… Ah là, là, quand les budgets s’en mêlent, rien ne va plus.

Le jardinage est au rayon des souvenirs, la télé m’abruti, le cinéma seul m’ennuie, le pc me sature le neurone, j’aspire à la réalité.

Un petit tour en ville aujourd’hui, une virée dans mes lieux de ressources habituels…

Saint-Ferréol, Ariège, Cauterets... l’océan aussi me manque, j’avoue.

Oublions un peu cette buée aux yeux, cette angoisse au corps, cette pression me serrant la gorge. Avancer, c’est notre but. Même si le temps paraît long, à l’échelle de la vie ce n’est que peu, alors, ne le gâchons pas en terreurs non fondées même s’il est plus facile de douter que de croire et d’avancer. Comme je le dis souvent, il faut parfois s’asseoir et regarder dans le rétroviseur, d’où on vient, voir et mesurer le chemin parcouru, voir et savoir, savoir et comprendre. Il n’y a pas si loin, un soir très noir, il y a très peu, de beaux arcs-en-ciel.... C’est ça, rien que ça, qui fait avancer.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

pas ce genre de nostalgie appelle moi je n'aime pas savoir une telle buée dans tes doux yeux

belle amie