Des virus au cirque?

Au grand cirque de la vie, nous sommes tous tour à tour spectateur ou acteur, clown ou équilibriste, jongleur ou dompteur, acrobate ou saltimbanque, évoluant ainsi d’un personnage à l’autre, d’une humeur à l’autre, d’une envie à l’autre. La vie et ses facettes, ses tourbillons, ses changements, la vie ou les vies devrions-nous dire tant nous vivons tant de choses différentes et opposées, tant nos émotions travaillent sur un grand registre. Que d’étapes vécues, que d’étapes à vivre, des numéros tous plus éblouissants les uns que les autres, des tracs ressentis à chaque entrée en scène, le vertige qui nous envahit lorsque nous voilà sur la piste, les moments d’hésitation à franchir ou non le rideau : entrer ou pas en scène, y aller ou pas ? Toute notre vie est là, résumé dans cette valse hésitation, cette valse hésitante aux notes sucrées, trop sucrées même au point d’avoir peur d’y trouver le fiel au lieu du miel. Comme le saltimbanque, nous ne sommes jamais rassurés, jamais complètement inconscient des dangers de la vie, avec toujours au corps, cette peur chevillée.

Et puis, le rideau s’ouvre, et nous entrons en scène. Des lumières aveuglantes, la musique de l’orchestre, des applaudissements, des encouragements, toutes ces choses-là qui nous poussent en avant, nous regonflent, nous enivrent, nous aident à avancer, sortir des ténèbres des coulisses de notre vie. Nous sommes tous cabotins, heureux de tous ces signes reçus, heureux d’être finalement là, prêt à défier encore une fois, les lois de l’apesanteur, les forces du rire, la grâce et les émotions emprisonnées dans la toile du chapiteau. Clown triste ou joyeux, farces grossières ou moments féeriques, que de rêves, que d’étoiles allumées au fond des yeux de tous ces enfants, petits et grands, de sept à soixante dix sept ans comme dit l’adage. Enfin, nous y voilà. D’abord ravaler sa salive, réaliser que nous sommes là et bien là, que le premier pas, celui qui coûte tant, est déjà loin derrière, et que notre public est là au rendez-vous.

Rendez-vous de la vie, de nos vies, instants magiques de la rencontre, découverte belle et bien réelle cette fois de l’autre, cet autre tant rêvé, tant idéalisé qu’on a peine à avancer, à se jeter dans les bras de la vie. Histoire parfois répétée, histoires différentes et jamais rejouées, histoire un jour enjouée, ce jour là, Histoire. Et là tout s’accélère. La musique et les lumières, les rires et les cris, au point de chavirer complètement. Et là, le clown triste se métamorphose, et là, la vie devient très belle, et là, le numéro devient un duo. Duo de duettiste, solo à deux, fusion sans étincelle si ce n’est celle profonde qui brillent de mille feux au fond de ces quatre yeux-là. Tourbillon de la vie, spectacle à jamais joué et rejoué, toujours avec cette pointe de tract qui se cache là au fond de l’estomac, émotions trop difficiles à décrire et écrire, trop fortes, trop bonnes à vivre. Ce numéro là, ces émotions là, je souhaite les vivre un jour. Si autour de vous, quelqu’un ou quelqu’une vous raconte vivre cela, sachez que cela existe, et que, même si cela paraît difficile à croire, cela est bel et bien vrai.


Un virus ? Une épidémie ? Je ne sais pas. En tout cas, je connais plusieurs personnes victimes de ces chamboulements qui plus est, dans la même période… Actuellement en phase d’incubation, il se pourrait que le microbe mute et que la maladie s’aggrave sérieusement. A discuter de nos symptômes, l’explosion de bonheur semble bien amorcée et imminente. Radiations à prévoir, de quoi être radieux, non ?

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