ça passe ou ça casse

Ça y est ! Les premières gelées sont arrivées, les premières gelées sérieuses… -4 degré cette nuit, suffisamment froid pour que les dernières feuilles quittent définitivement leurs branches perchées, pour atterrir par paquets précisément à l’endroit précis ou j’avais tout ratissé et nettoyé le week-end dernier… Faire et refaire…. Du boulot en perspective donc. Pas pour de suite, je suis gelé, formation encore, trois jours dans une vieille demeure pleine de courant d’air glacé… Je ne sais pas encore si j’aurais échappé aux microbes éternuant, mais bon, là, je suis lessivé, gelé, envie juste d’une bonne flambée, d’un bon thé vert à la menthe exceptionnellement sucré, recharger mes batteries avant la suite de la semaine… La nature en a donc profiter pour se nettoyer, finir de déshabiller ses arbres et afficher des paysages d’hiver : squelettes aux bras filiformes sur tapis de feuilles pas encore jaunies et herbes blanchies… Ce matin, mes petites routes de campagne prenaient des airs d’autoroute lunaire : ruban d’asphalte légèrement brillant entouré de paysage vide et couvert d’une fine poussière blanche…

J’adore ces paysages d’hiver, même si je suis toujours surpris par ces rapides variations climatiques. J’espère que cette année le dieu hiver sera nous gratifier d’une bonne neige afin d’aller user un peu les raquettes voire même les skis, à condition que les dents me laissent aussi tranquille cette saison-ci. Enfin, nous verrons bien, la météo est bien là seule chose que les hommes ne maîtrisent pas et cela étant dit, ce n’est pas plus mal ! Nous aurions des technocrates pour décider à notre place du temps qu’il devrait faire, alternant beau et moins beau histoire de faire varier les cours des actions sur les parapluies ou sur les crèmes solaires ! Que voulez-vous notre époque est devenue monétaire et le dieu capital est devenu le seul maître à bord de notre monde de plus en plus chavirant et chavireur. D’ailleurs, je ne comprends plus rien à la façon dont ce monde est dirigé, de la façon dont on est manœuvrés. Les informations données ne servent qu’à masquer la réalité, tout est prétexte à museler l’opinion, l’appauvrir, lui faire miroiter des lendemains troubles et pesants, lui faire faussement comprendre qu’aujourd’hui ce n’est pas si mal…

Quand nous prendra t’on vraiment pour des adultes capables de comprendre, d’analyser, de recevoir des mauvaises nouvelles ? Certes, il est trop facile de nous embrouiller, de nous faire croire n’importe quoi. Dans mon métier, nous connaissons cela. Un jour le dollar est trop bas par rapport à l’euro et nous perdons de l’argent, un autre jour, le dollar est trop haut par rapport à l’euro et là, nous perdons aussi de l’argent… En résumé, le dollar n’est jamais au bon prix, et comme cela, pas question d’augmentation ou de redistribution des bénéfices. Quand on sait que le dollar est la seule monnaie ne reposant sur aucun étalon or, il suffit d’imaginer que les états unis fassent marcher la planche à billet pour dévaluer le dollar par rapport aux autres monnaies et ainsi couler l’économie mondiale pour ensuite, tout récupérer à leur compte à vil prix… Simpliste. Et pourtant, la terreur est bien répandue dans nos milieux, entretenue à coup de messages, de tableaux plein de chiffres incompréhensible pour le lecteur lambda. Ces quelques jours de formation nous auront au moins ouvert les yeux sur une toute autre réalité que celle commentée par nos dirigeants, industriels ou politiques, redonnant ainsi un peu de lueur à nos lendemains bien éteints par nos bourreaux.

La période est difficile mais là aussi, la roue tourne, les lendemains s’annoncent un peu plus brillants, et nous voilà galvanisés par ce soudain baume au cœur. Certes, nous avançons sur un fil bien tendu, mais tant que nous préserverons l’équilibre, nous réussirons à atteindre l’autre côté de cette crise pénible et étouffante pour tout un secteur d’activité, une ville, une région, un pays aussi, une Europe encore bien jeune. Bien sûr qu’il y aura des réglages, des séparations difficiles, des ventes d’usines, des choix stratégiques pas toujours bien compris par tous, mais nous voilà dans une montgolfière bien lourde à présent et il nous faut lâcher du lest pour retrouver les sommets… Préparons-nous à cela, car le décollage pourra être brutal. Ça passe ou ça casse…

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