Rêve blanc

Nous voilà de nouveau chahutés par les caprices du temps… Après quelques matinées ou le thermomètre s’en est allé visiter la cave à mercure, d’abord par un petit moins un, puis gaillardement par un moins quatre et enfin, tout plein d’élan un joli moins sept, froid sec et piquant, pour couronner le tout, donc après ces matinées suivies de journées fraîches et sèches, ne voilà t-il pas que de nouveau nous avons du plus quatorze dès le matin… Pas le temps de s’acclimater au froid que déjà la douceur revient… Surchauffe presque : Vingt et un degré d’écart en deux jours ! Décidément, ce temps est fou. L’an dernier, nous avions connu quelques matinées froides voire très froides en novembre, arrivant jusqu’à moins neuf degrés, puis plus rien, plus de gelée de tout l’hiver. D’ailleurs, nous n’avons pas eu d’hiver ! Pas plus que de printemps, ni d’été ni même d’automne… Le temps s’est perdu en route. J’avoue que la douceur hivernale de l’an dernier me convient bien dans mes activités domestiques et professionnelles, mais tout de même, nous avons manqué de neige pour nos sorties raquettes !

C’est là un plaisir de l’hiver. Ces belles randonnées en raquettes, à la découverte de paysages immaculés, à observer les traces animales dans la neige vierge, à écouter ce silence régnant dans ces paysages désertés. Ces sorties raquettes, placées sous le singe de la bonne humeur et du partage, tellement nous nous connaissons presque tous, guides et sortants, réunis autour d’une même passion. Une boucle à la découverte de paysage, d’un sommet, d’un lac gelé ou non, d’un lieu de repas en fait ! Une autre boucle en supplément pour ceux et celles qui ont trop de sang et pas assez à manger, en quête de dépense physique supplémentaire. Quel bonheur de s’asseoir dans la neige pour partager ce merveilleux moment de convivialité que les hommes ont su inventer ! Chacun tire du sac à dos ses provisions, liquides ou solides, chacun apporte un bout de soi et le partage commence, les blagues foisonnent, du moins, dans notre petit groupe. L’an dernier, des soucis dentaires ont écourté ma saison. Je compte bien dès cette année y remédier. Pas aux dents, ça c’est fait, non, refaire le grand chelem du raquetteur : effectuer toutes les sorties proposées, profiter de chaque moment. Hiver, cette année, n’oublie pas nos Pyrénées !

A ceux qui n’ont jamais essayé les raquettes, du moins, les vraies sorties, pas les bords de pistes de stations alpines ou de fond, sachez que c’est là un réel moment de bonheur, parfois physique car en raquettes, point de repos, qu’on monte ou qu’on descende, il faut marcher, soulever ces poids supplémentaires accrochés à nos chaussures, mais émerveillement à chaque trace de pattes, surprise des images poétiques du givre entassé sur les branches frêles des arbres dénudés, paysages gommés par ce blanc pur, éloignement de l’agitation et du monde entassé dans les stations. Retour à la nature, retour aux sources, défi de l’homme face aux éléments parfois instables et face aux pièges que dame nature nous tend quelque fois. Respirer cet air pur et frais qui nettoie nos poumons et vide nos neurones usés de la semaine, marcher et discuter, marcher et écouter, marcher et photographier… Essayez, vous verrez ! Essayez c’est l’adopter !

En tant que randonneur j’y trouve la prolongation de la marche, la découverte d’autres paysages et d’autres personnes, le plaisir de la nature. Je suis aussi skieur alpin, mais j’avoue que même si j’adore le ski et ses griseries, j’apprécie de moins ne moins le monde sur les pistes et les queues infernales aux remontées. Sans compter bien sûr le manque de maîtrise de certains fanas de vitesse… C’est sûr qu’il est plus facile de faire le malin sur une piste bleue ou verte que sur une noire… Enfin, autre sport ou nous avons bien besoin d’une belle et bonne neige, vivement cet hiver ! J’irais aussi, je pense, dégourdir mes skis, retrouver cette sensation de glisse, ce plaisir d’affronter la difficulté, si possible dans ces petites stations qui m’ont vu débuter…


Ça y est ! J’imagine déjà la saison qui m’attend… D’ailleurs, j’espère vraiment y goûter pour de bon, pour de vrai, et puis, respirer le grand air des sommets, qu’y a t’il de meilleur ?

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