Objet usuel

Objet pratique de la vie quotidienne, objet basique, parfois trop évolué, doté de mécanismes compliqués qui invariablement se détraquent et finissent par casser, objet indispensable, j’avais rarement vu un design aussi sobre et aussi efficace jusqu’à mon dernier achat. Simple, efficace, sobre. Je reconnais là toute la façon de penser de ses créateurs habitués à faire simple et non coûteux, sobre et plaisant à la fois. Il n’y avait que des scandinaves pour penser à cela.

Cet objet qui tira son nom et sa noblesse de son promulgateur de préfet, car c’est bien Eugène Poubelle qui généralisa sa diffusion et son utilisation dans sa mandature parisienne, cet objet, alors connu sous le sobriquet de boite à ordure, devint donc présent et poubelle donc. Oserais-je vous fredonner : « Ce soir tu sortiras la poubelle avant d’aller danser »… Non, je ne le ferais pas. Et pourtant.

A l’autre bout du pays, loin de la capiteuse capitale, dans notre région de contestation, c’est un édile toulousain qui lui donna son surnom. Albert Bedouce, devint donc le père non pas adoptif mais subjectif de notre locale bedoucette. La bedoucette kesako ? Et bine la bedoucette, est le nom affectueusement donné à cette boite à ordure au couvercle maintenu solidaire du corps par une anse métallique faisant office de poignée de transport et sachant, courtoise facilité, autoriser quelques libertés au dit couvercle afin de faciliter, le remplissage, le vidage et le nettoyage du corps. La bedoucette est née en fer blanc, puis évoluant avec son époque, elle goûta aux joies du plastique avant de laisser sa place à cette snobinarde de poubelle vous saluant en levant la tête dès lors que vous lui écrasez le pied. Ainsi, les bedoucettes ont disparu. Seuls quelques irréductibles en possèdent encore. Dois-je vous préciser en posséder une ? Et oui, mais elle coule des jours heureux à l’océan…

J’ai donc un jour cédé aux charmes bien carénés d’une belle suédoise… Je l’avais vue au milieu de ses sœurs, son côté simple et robuste, sa facilité à accomplir les tâches demandées, sa capacité à absorber le travail m’ont de suite plu, au point de céder à la tentation par deux fois… Rassurez-vous, elles ne vivent pas, du moins pas encore, côte à côte. Toute de blanc vêtue, plutôt carré avec la tête bien sur les épaules, coinçant parfaitement l’habit que vous voudrez bien lui glisser, elle est dotée d’une articulation on ne peut plus simple et vous facilite la vie par son maintien bien d’aplomb en toute position. Facile d’entretien, trouvant de par ses formes, aisément sa place dans la maison, elle séduit de jour en jour de par sa conception et son efficacité. Elle porte un nom imprononçable, tout comme chaque élément de sa nombreuse tribu, et, s’il faut faire tout un labyrinthe pour l’atteindre, elle finit toujours par séduire et vous prouver, une fois dans vos murs, que vous avez bien fait de vous laisser tenter.

Je ne vous ferais pas l’article, enfin pas plus que cela. Un texte en hommage ? Non, n’exagérons pas ! Car si je lui offre ce texte, je sais déjà ou il finira, je la connais bien, c’est moi qui la change ! Simple amusement, un soir promis, simple défi. Et, si vous voulez la voir et l’avoir, feuilletez le catalogue de sa famille, ou bien rendez-vous au cœur du labyrinthe peuplé de noms à consonance sonnante. De temps en temps, faite-lui prendre l’air, elle adore ça et vous aussi, vous ne vous en sentirez que de mieux !


Un texte en sourire, de temps en temps, ça ne fait pas de mal, non ?

2 commentaires:

Didier a dit…

chose promise, chose due !
Un texte à la poubelle...

Anonyme a dit…

joli texte à ne pas jeter à la suédoise !!

belle amie