Amour toujours

Retour au boulot après cette interruption pour formation et bien entendu ce week-end rafraîchissant. Des températures bien basses d’un seul coup qui ont fini de nettoyer les arbres de leurs dernières feuilles tout en blanchissant nos belles Pyrénées… Voilà, le râteau pour les feuilles et la tête aux raquettes et au ski… Justement ce week-end, les journées ski se déroulaient et, comme chaque année, j’y ai passé du temps à tenir le stand de la randonnée. Pourtant cette année, pour la première fois depuis longtemps, il y a eu désertion des visiteurs. Peu de monde, très peu de fréquentation. Est-ce là l’effet du froid soudain ou encore les bouchons systématiques du matin et du soir, ou encore, la maigreur du porte-monnaie qui ont eu raison du moral et des envies des visiteurs ? Toujours est-il que cela fut bien vide et bien triste. La morosité s’installe, sera t’elle suivie ou non d’une récession ? Il serait tout de même temps que nos politiques et nos économistes regarde la vérité en face. Sans injection de revenue, point de relance. En attendant, cette journée fut triste et sans âmes, presque sans visiteurs. Retour au bercail par la froide soirée, cheminée à fond, douceur du foyer même si…

Compétition de judo dimanche. Non pas moi, mon neveu. Ambiance froide, même longueur dans le déroulement, combat gagné, combat perdu, médaille d’argent tout de même. Bravo ! L’important est de participer, d’y croire et de se battre tout en sachant tomber en souplesse, amortir sa chute et savoir se relever bien vite. Synthèse de la vie et bonne philosophie. Complicité de l’oncle et du neveu, comme toujours. Après-midi passée ensemble. Ça fait drôle de voir grandir un peu plus chaque jour mon petit bonhomme. Ça fait drôle et parfois ça inquiète aussi, c’est vrai. Les liens évoluent et je les espère toujours aussi solides sinon plus entre nous, même si je sais et je comprends que d’autres sirènes sont et seront plus tentantes.

Age ingrat de l’enfance ou nous grandissons dans notre monde sans savoir encore que certains liens ne sont pas éternels. On oublie sa famille, ses parents, grands-parents préoccupé par tant de choses existantes en pensant qu’ils sont là et bien là, qu’ils seront toujours là, qu’ils nous aiment et qu’on les aime… On grandit sans leur dire à tous ces vieux là qu’on les aime fort et très fort, et puis un jour, c’est une pierre froide qui recueille nos pleurs. La vie est ainsi. On aime et on se quitte, on aime et elle nous sépare. Les regrets comme l’amour sont éternels. Sachons les éviter en laissant un peu de notre précieux temps à dire l’amour qu’on a pour les siens. Hélas, ces choses là, nous les savons lorsque les blessures sont là, lorsque vient le temps des « si j’avais su »… Difficile de comprendre cela lorsqu’on est encore enfant, difficile de ne pas avoir compris cela lorsque nous étions encore enfant.

Qu’il est bizarre de s’entourer ainsi de pudeur à l’aube de sa vie d’adulte ! Enfant, nous savons dire notre amour à tous nos êtres chers. Lorsque nous franchissons la grille des premières amours, il devient soudain plus dur de dire « je t’aime » à d’autres personnes, fussent nos propres parents. Séquence nostalgie ou je revois mes grands-parents, je repense aussi à tous ces amis, copains, collègues qui s’en sont allés… Les regrets eux sont restés. Comment dire à ces apprentis hommes que la vie n’est pas éternelle ? Seul l’amour l’est. Mais l’amour silencieux, même s’il est partagé n’est pas complet. L’amour doit être déclamé. Dans notre course folle, nous avons toujours le temps. Nous verrons bien demain, oui, c’est ça ! Demain, j’aurais le temps. Et puis… Un jour se lève sans être ce demain là, un jour de tristesse et de regrets… J’en ai eu comme cela. Ce que je sais de la vie, c’est elle qui me l’a appris. J’ai toujours été sourd aux bienveillantes personnes qui ont essayé de me faire gagner du temps sur ces savoirs là. Ah ! Si j’avais su…


Les blessures de l’âme sont de bien vilaines blessures. Elles ne se referment jamais tout à fait. Des dates régulières viennent les gratter, les refaire saigner. La vie est une chienne mais c’est à nous de la diriger. Savoir ménager ces pauses, ces instants d’amour, ces phases essentielles qui nous renforce lorsque nous les faisons mais aussi plus tard, lorsque nous nous rappellerons ce que nous avons fait. Bien sûr, la peine sera là, mais derrière la buée aux yeux, brillera la tendresse d’avoir été là. Rappelons-nous d’ou nous venons, de qui nous sommes et grâce à qui nous sommes et serons. Pas la peine de déplacer les montagnes, des gestes, des mots suffisent à anoblir le cœur, celui qui reçoit comme celui qui donne. Il n’y a pas meilleur échange.

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