Actualité oblige

Actualité oblige, et comment échapper à cette actualité, l’élection du nouveau président des Etats-Unis, l’élection d’un premier président de couleurs dans cette première puissance mondiale. En dehors des clichés que ne manqueront pas d’évoquer tel ou tel journaliste, c’est aussi la victoire d’un président jeune face à un plus ancien, un élan vers un grand espoir, national et mondial, espoir mis dans la jeunesse, le dynamisme d’un homme, bien au-delà de sa couleur de peau. Une nouvelle fois, la jeunesse de ce pays, a su innover et sortir d’un conservatisme dans lequel bien des états dits modernes continue de s’engluer, par peur d’un trop brusque changement. Pour autant, doit-on attendre Obama comme le messie ? Ben sûr que non, la gestion d’un pays, la gestion des affaires du pays se manœuvre aussi facilement que la barre du Titanic devant l’iceberg. Les espoirs placés dans le vote d’un président, sont l’expression d’un rêve d’amélioration et de changement. La réalité par la suite est quelque peu différente. Il suffit de regarder quelques mois en arrière, dans notre tout petit pays, les hourras, les bravos, aux lendemains d’une élection ayant fait naître le rêve d’un grand redressement. C’est oublier que parfois, pour redresser le métal, il faut le frapper, le tordre à l’inverse, et que c’est après plusieurs coups, plusieurs chauffes qu’on arrive à donner une forme un peu plus droite à la matière.

Combien d’espoirs sont nés hier dans chaque bulletin de vote ? Et même, qu’y avait-il derrière chaque bulletin de vote ? Un vote pour un changement, une grosse bulle d’air dans un pays se dépêtrant dans ses difficultés capitalistiques et iraquiennes ? Un refus de prolonger un parti au pouvoir ? Un refus de voir un vieux bonhomme affublé d’une sulfureuse colistière prendre les rennes du pays ? C’est quoi une élection ? Un vainqueur ou un vaincu ? Ceux qui me connaissent, connaissent mes sentiments à l’égard de cette puissance mondiale, cupide et arrogante, habile à écraser le monde, à diriger l’économie planétaire et interplanétaire, j’ai déjà eu l’occasion de l’écrire ici. Néanmoins, au-delà de ma perception états-unienne, je me réjouis de ce vote, non par sa couleur politique, je suis très mal placé pour la juger en bien ou en moins bien, mais par l’image de modernité qu’elle affiche, le signal fort qu’elle adresse au monde, et parce que derrière, il y a l’espoir d’un peuple gouverné, mais aussi de peuples du reste du monde, espérant là le dialogue, la justice et la paix.

L’espoir fait vivre, c’est ce qu’on dit, mais l’espoir fédère aussi, et ce resserrement peut-être salutaire au commerce mondial, à l’économie, à la fraternité des enfants du monde. L’Amérique a fait rêver, du temps des conquêtes, de la ruée vers l’or comme des premiers pas sur la lune. Le spatial fut terrain de jeu réservé des supers puissances URSS et USA. Timidement les Européens ont essayé de s’immiscer sans trop marcher sur ses plates-bandes gardées. Aujourd’hui, les Chinois y volent, bientôt les Indiens, dans toute la fraîcheur et l'audace qui sied aux peuples qui n’ont rien à perdre. Aujourd’hui, la technologie galope et se développe dans ses pays maladroitement qualifiés d’émergeants. Qu’avons-nous fait, nous autres, gens en avance sur tout cela, que nous soyons d’un côté ou de l’autre de l’atlantique ? Nous avons dormi sur nos lauriers, nous nous sommes contentés de maîtriser une technique sans chercher à l’améliorer, à voir au-delà, comme si le plus dur étant fait, il suffisait de sortir de temps en temps de l’atmosphère pour recueillir un peu de lueur de nos anciennes gloires. Nous autres, vieux continent, avons toujours œuvré pour ne point troubler la quiétude ou ombrer l’auréole de ce puissant voisin. Chinois, Indiens, Japonais, Russes, et d’autres encore, avides de technologie, de savoir-faire, apprennent patiemment, rêvent en silence de nos exploits, non pas pour les approcher ou les égaler, mais pour les dépasser. Beaucoup rigolent de cela, mais il faudra attendre pas si longtemps avant que l’aviation mondiale ne découvre de nouveaux constructeurs, de nouveaux avions, non pas exotiques, non pas pâles copies des productions américaines ou européennes (les meilleures !) mais bel et bien des produits innovants, conçus sans le frein qui désormais nous anime. Il y a presque 40 ans, naissait Airbus, sous les ricanements des constructeurs d’alors, essentiellement américains…. Depuis, certains de ces ricaneurs ont disparu, d’autres ont fusionné pour qu’aujourd’hui le gâteau se partage en deux parts plus ou moins égales suivant les années, entre Airbus et Boeing. Mais, pour combien de temps encore, si nous ne nous mettons pas dans la peau de challengers, plutôt que de notables établis ?

Remake moderne de la fable du lièvre et de la tortue, le monde englué dans ses carcans économiques et conservateurs, rigolent des tortues certes travailleuses mais forcément dénués de notre intelligence créatrice. Gare au réveil, il risque d’être douloureux. L’élection de cette nuit, est peut-être positive en cela, elle devrait apporter un peu de fraîcheur, un peu de dynamisme, et secouer nos machines endormies. L’avenir le dira, si on laisse le temps à l’homme de mettre en place sa politique, intérieure et internationale. Par les temps qui courent c’est une chose à ne pas négliger, en espérant que de mauvais esprits chagrins n’aillent tenter de stopper ce symbole.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

c'est tout à fait ce que je pense !
trop fort!
moi,je vote pour toi..;)

une amie

Didier a dit…

Tu ne crois pas si bien dire, moi, mes élections sont pour bientôt, en décembre....

Prochaine étape pour la puissante Amérique,rendre le pouvoir aux indiens...