Sur un nuage

Petite pause assis sur un banc de nuage à regarder tourner la terre, tourner les gens, tourner les horloges, regarder vivre les autres, fourmis travailleuses ou cigales chanteuses, observer, mon jeu favori, voir l’agitation de ce monde de plus en plus fou. Assis sur un banc de nuage ? Oui, ça m’arrive, au cours de mes envolés, ces longues escapades à survoler mes coins préférés, ma région ou plus loin…. Sentiment de liberté, visualisation tridimensionnelle observé de haut, jouant avec les hauteurs comme on joue avec le zoom d’un appareil, je plane, je plonge, j’accélère en piqué pour mieux ralentir dans le vol plané…. J’aime ces pauses hors du temps, ces instants où l’esprit divague, les pensées s’endorment, le rythme ralentit, le vol reprend ses droits, une folie douce…. N’allez surtout pas le répéter, c’est vous qui passeriez pour fou, moi, je m’en fous, je vole et m’éloigne à tire d’ailes, peu de risque d’être rattrapé, à part par les plombs des chasseurs, mais j’ai l’œil et le bon ! Un regard d’aigle, scrutant l’horizon, à la recherche de sa proie, innocente victime qui passe par-là, oh ! Non point pour des buts non avouables, avouez tout de même que ce n’est pas une chose à avouer, et je me dévoue à vous le dire, sans soucis, j’observe la mal nommée victime, simple élément déclencheur d’un esprit fertile ne demandant qu’à se mettre en route. Imaginer les situations, les vies, les destins d’anonymes croisés, traduire les gestes, les regards échangés, voilà le jeu plaisant que j’aime, dans l’intimité de ma cervelle de moineau, sans prolongement extérieur, les idées bien au chaud.

L’observation des autres d’un endroit stratégique, regarder le monde envahir le monde, l’affolement général pour des raisons à chacun personnelles, paradoxe du mouvement, tous dans la mouvance, dans un même sens mais pour des motifs différents. Vu d’en haut, on focalise sur des similitudes qui ne sont pas, la conséquence des longues années passées à chercher à tout étiqueter, trier, regrouper dans un même ensemble, sans se poser de question quant à la vraie nature de chaque élément du grand ensemble, finalement constitué pour des raisons de simplification personnelle. L’être humain existe en tant que soi, et non au nom d’une communauté, quels que soient les critères de détermination de cette communauté, et c’est bel et bien à cet être humain là qu’il faut s’intéresser, sans le prisme communautaire, sans les à priori inculqués ou encore les mauvais ressentis. S’intéresser à la nature de la personne, apprendre à lire à cœur ouvert, au-delà des carapaces dont nous nous parons tous, au-delà de notre propre vision somme toutes assez aveugle des choses vraies, lire, sentir, ressentir, parler, discuter, donner plus que prendre, tel est le challenge. Exercice périlleux et difficile peut-être, mais pourquoi ? Peut-être tout simplement parce que nous manquons de pratique, d’entraînement à le faire, déformé par une société trop occupée à courir qu’elle ne sait même plus pourquoi elle court….

Stoppons de temps en temps la machine, posons-nous un peu et profitons-en pour se poser les bonnes questions, sur nous, sur nos vies, sur les autres, le regard sur les autres, le regard des autres, le sens de nos vies. Pause longue, peut-être bien, mais pause utile dans un monde tourbillonnant, ouvrir des portes, sortir de carcans dans lesquels on étouffe tant, s’en forcement s’en apercevoir. La vie peut-être un piège, parfois doré mais un piège tout de même. Mais la vie est sous notre contrôle, jamais écrite à l’avance, jamais vécue à l’avance, elle se déroule selon nos impulsions, selon la direction que nous lui donnons, éclairée des couleurs que nous choisissons d’utiliser, rien ne sert de regretter les côtés sombres de nos vies, c’est à nous et à nous seuls d’en modifier la lumière. Essayons simplement d’aborder les choses en ce sens, piquons-nous à ce jeu, et nous verrons bien l’influence sur le cours de nos vies. Je n’ai pas foi en l’avenir comme en quelque chose d’écrit, mais j’ai foi en l’avenir comme en quelque chose dont je maîtrise le cours, dont je suis le seul maître, et non la victime expiant ses erreurs et ses fautes d’anciennes vies. Oser le changement, c’est aller vers l’avant, prendre le risque non pas d’un échec, mais d’une nouvelle chance de grandir, de mûrir, de renforcer son expérience. On ne vit pas dans le passé, pas plus que dans le futur, on vit au présent, dans le présent, et quelque part, cela dirige note futur. Il ne faut pas focaliser sur demain, mais sur aujourd’hui, profiter de chaque instant, cueillir la quintessence de chaque instant, profiter de chaque minute, chaque heure, non pas comme si c’était la dernière, car cela traduirait une image de fin, une sorte d’explosion de profit dans le seul but de vivre intensément sa fin, non, profiter du moment car c’est le moment, se poser les questions et donner les réponses dans l’instant, laisser parler son cœur, laisser fonctionner sa vie, parce qu’il est temps d’ouvrir en grand les portes pour qu’enfin pénètre la lumière qui éclairera à jamais nos corps célestes. Philosophie de vie et non désespoir, loin d’une fuite en avant, c’est un départ à chaque instant, un nouveau départ, une nouvelle vie, une nouvelle étape dans la vie, le passé est fini, terminé, rangé, l’avenir bien loin, bien futur, le présent est un présent du présent, profitons-en !

Belle journée à vous, en plus il fait super beau !

1 commentaire:

Anne a dit…

Si avec tout ça, on y arrive toujours pas !!!
Merçi à toi ... !