Choix de vies ou vie de choix

Nous revoilà dans la saison des pluies…. Ce week-end le ciel bas et gris a du peser sous beaucoup de moral, et nombreux ont été ce qui sont restés derrière les carreaux à attendre de voir tomber la pluie, puis, à regarder tomber la pluie en maudissant ce sale temps…. C’est oublier, ou refuser de voir, qu’au-dessus des nuages il fait soleil, que quelque part, pas très loin de soi, il fait si beau. C’est vrai qu’il est plus rapide de voir le côté négatif des choses, de maugréer contre cela, au point de presque culpabiliser, mais il est aussi facile de regarder les choses du côté soleil, du côté positif, de voir sur rapidement la météo, s’apercevoir qu’à moins de deux heures de route il fait beau et d’aller s’aérer au grand air plutôt que de se morfondre dans un espace confiné à attendre que le beau temps daigne venir nous voir. C’est ce que nous avons fait ce week-end, nous avons fuit la grisaille toulousaine pour s’en aller humer l’air du large, au soleil d’une belle petite randonnée fort sympathique. Marcher ainsi, en bonne compagnie, entourés des amis proches, intimes, dans un cadre enchanteur, bien protégé des erreurs humaines, au milieu des eaux, entre étangs et mer, le ciel bleu illuminant la frondaison des pins, le vent pas vraiment léger faisant sonner les pignes comme des crécelles. Et oui, l’endroit peut-être fort venté, mais pas toujours en dépit de la mauvaise réputation que d’aucun lui accorde, d’ailleurs, c’était la première fois que je rencontrais pareil vent sur cette randonnée effectuée déjà quelques fois. Peu importe, de toute façon, nous sommes venus pour prendre l’air, et là question air, Eole a du s’y mettre de bonne heure pour souffler ainsi. Mais rien n’arrête les marcheurs, la bonne humeur éclairant les visages, la voiture garée, nous voilà partis en goguette, le temps de franchir l’écluse, empruntant les allées et les sentiers tracés au cœur de l’île, gravissant le relief, jouissant de splendides vues sur les alentours éclairés par le dieu solaire tandis que les arrières plans terrestres disparaissaient sous des chapes de nuages allant du gris clair au gris très foncé. Nous avions bien fait de quitter la plaine intérieure du pays pour venir profiter ainsi de cette échappée. Qu’il est bon de discuter entres amis proches, de disserter sur nos vies et leurs vicissitudes, de profiter tout bonnement de ce temps pris sur le temps, de vivre tout simplement…


Quel que soit l’angle sous lequel on regarde les choses, il n’y a chaque question que deux réponses, oui ou non, le peut-être n’étant qu’une manière différée de choisir entre le oui et le non. Lorsqu’on se retrouve sur le grand plongeoir de la vie, il n’y a que deux possibilités : Sauter, avec ou sans élan, ou bien redescendre l’échelle pour regagner le vestiaire. Sauter procure l’ivresse du saut, le risque de prendre du plaisir durant l’envol et la pénétration dans l’onde, le risque aussi de prendre une gamelle, c’est vrai, mais chaque échec nous faisant avancer, c’est là aussi l’occasion de redresser la situation, de travailler sa course, son saut, sa technique, sa méthode, bref, travailler sur soi pour réussir et atteindre le plaisir. Redescendre l’échelle, par peur des risques, c’est avant tout prendre celui de ne pas réussir, de ne jamais savoir, qui ne tente rien n’à rien. On ne vit pas avec le passé, pas plus que dans le futur, on vit au présent, en profitant de chaque instant, en écrivant chaque ligne au présent, on avance dans le temps présent, sans comparer entre hier et aujourd’hui, en se donnant à fond dans cette actualité, sans calculer car nos propres références sont nos histoires passées. Vivre, accepter le risque d’être heureux, d’être bien et non fuir le bonheur de peur qu’il ne se sauve. Rien d’idéaliste dans tout cela, simplement du bon sens, quelque chose de finalement très réaliste. Vivre en étant soi, pour soi et pour l’autre, c’est si bon de se sentir enfin soi. Alors, franchir ou non chaque étape, c’est répondre oui ou non, ni plus, ni moins. Oui c’est avancer à l’étape suivante, non, c’est prendre une autre voie, c’est surtout avancer, par un chemin différent, avec d’autres acteurs, mais avancer avant tout. Enlevons toute image négative du non, ne calculons pas l’impact sur les autres, mais assumons pleinement nos choix. Dire non, c’est dire oui à autre chose. Choisir un peut-être, c’est tourner en rond sur la case, sans savoir par où prendre le chemin de notre vie. Tourner en rond n’apporte rien d’autres que ses souffrances personnelles trop intériorisées, devenant enkystées et paralysante pour la vie. Notre chemin de vie est ainsi dessiné : Chaque case se poursuit en deux cases distinctes, celles du oui, celle du non, les parcours diffèrent, se rejoindront qui sait peut-être plus loin, seront plus ou moins parallèles c’est selon les successions de oui et de non, mais dans ce vaste jeu de l’oie, la règle première est d’avancer, alors, avançons, en sachant qu’au-dessus du gris, il y a du bleu, du soleil, et ne pas oublier que c’est ce soleil là qui doit attirer nos vies, aspiration vers le haut plutôt que descente infernale, trajectoire ascendante, cap vers aujourd’hui, la vie est là qui nous tend les bras, sans savoir pour combien de temps encore, alors, profitons-en, laissons-nous emportés par ce tourbillon, progressons, oublions hier pour vivre pleinement maintenant, une voie ou une autre, mais choisissons!



Ce week-end fut très beau, il suffisait juste d’aller chercher le soleil, comme chaque jour du reste, et ça n’est pas plus dur de que rester à geindre contre le temps qu’il fait là où on est. Se plaindre et se complaindre est tellement ancré dans la nature humaine, qu’on en oublie l’essentiel : le bonheur est entre nos mains, sachons le voir, le cueillir, le dorloter, le chérir, l’apprécier et l’entretenir. Et si vous en doutez, essayez juste un peu pour voir, comme dans chaque étape de nos vies, il n’y a que le premier pas qui coûte….

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