De l'air !

Le dernier des quatre, et pas le moindre, l’air. Le seul à être invisible, inodore, discret mais sachant être tout de même vif ou piquant, sachant se charger de senteurs marines ou fleuries, ne supportant pas d’être enfermé au risque de devenir vicié, l’air est un être pur et sain. Elément incontrôlable à l’état naturel, il arrive toutefois à être conditionné par l’homme, qui le climatise, le comprime, le réfrigère ou le réchauffe à des fins personnelles, le tout…d’un air serein ! L’air, essentiel à la vie, à notre vie, nous avons grand besoin d’air. Des quatre éléments, c’est bien celui dont l’absence nous ôte le plus rapidement toute vie. C’est aussi un compagnon de jeu, que ce soit en faisant danser les cerfs-volants ou bien encore dans ces refrains, cet air qui nous trotte dans la tête, au point de parfois être tête en l’air. D’où vient-il ? On ne sait pas, certains parlent de l’air des montagnes, d’autres de l’air de la mer ou bien encore de l’air de la campagne. Produit de luxe encore non taxé, produit pollué par nos activités, avec lequel on joue : On le respire, on l’expire, on en remplit des ballons, on le charge de vapeur ou d’impuretés puis on s’évertue à le filtrer, le nettoyer, le purifier….

Malgré sa relative transparence, beaucoup s’en serve, sans en avoir l’air, pour, sans en avoir l’air, se donner l’air, prendre un air de supériorité au point de finir par nous pomper l’air… Que voulez-vous, dans notre monde, il y a deux sortes de gens, ceux qui brassent l’air et ceux qui nous le pompent. Voilà bien une idée de mouvement perpétuel : installons côte à côté et l’un et l’autre et nous pourrons placer entre les deux un moulin à vent munit d’une génératrice…. La première station électrique bio ! Une idée en l’air ? Hum, qui sait, l’air de rien, ce sont ce genre d’idée qui font progresser la science, pas besoin de s’envoyer en l’air pour avoir du bon sens, et le bon sens, pour l’air, c’est affaire de courant…. Courant d’air ? Vous voyez que cette idée de station électrique fonctionne ! On pourrait même parler de centrale électrique, puis qu’elle serait située entre les brasseurs et les pompeurs…. Nous revoilà en pleine période des shadoks ! J’aurais pu même dire, par un mauvais jeu de mots, en pleine ère…. Mais j’ai trop de respect pour le plein air, j’y puise mes ressources, je vis au grand air, et je navigue au hasard, profitant de l’air du temps… Une bouffée d’air frais dans la vie, des activités qui permettent de s’enivrer de cet air pur et vivifiant, cet air qui pénètre la moindre cellule de nos poumons, savante oxydation oxygénante redonnant vie aux cellules endormies, nettoyant de fond en comble notre sang pour s’en trouver ragaillardi.

L’air a aussi ses métiers, meunier, pilote, musicien, chanteur et même hôtesse…. Oui, je sais, celle-là était facile, mais bon, un peu de douceur dans ce monde de brutes, et puis un peu de charme tout de même, l’air de rien, ça égaye un peu le texte et fait s’évader le subconscient. Bon, ok, vous voilà égrillards, vous pensées s’envolent, normal s’agissant de l’air, en d’innommables parties de jambes en l’air, autres moyens de transport ou bien encore, autres transports…. Pas besoin d’avoir les fesses à l’air pour cela, l’imagination vagabonde bien plus que le conscient, et j’imagine déjà votre air à lire ces lignes qui ne sont que paroles en l’air…. Récréation nécessaire dans un monde en asphyxie, de temps en temps, prenons l’air, évadons-nous, jouons les filles de l’air, partons et envolons-nous. Pour qui n’a jamais volé, effectuons le baptême de l’air. Comme l’oiseau, laissons-nous planer, imaginer l’air s’engouffrer dans nos vêtements, glisser entre nos doigts, en en totale apesanteur, sentons les écoulements d’air nous envelopper. Voler, faire corps avec l’air, être en suspension dans l’air et regarder le monde tourner sans nous…. Une bulle dans la course du temps, le temps de voir s’envoler les soucis, se calmer les tensions, lorsqu’il y a de l’orage dans l’air. Ne pas redescendre trop tôt, sous peine de tout ficher en l’air…. Vol nécessaire lorsqu’on manque d’air, imaginer un instant les situations vues d’en haut, le temps de se ressaisir, de se donner de l’air en quelque sorte, avant de retrouver le sol, la terre, ou l’eau, suivant l’endroit et le temps, de retourner au feu de l’action, l’air détendu, les pieds sur terre, pour que découle les solutions comme de source….

Rondes des éléments de la vie, interprétation libre comme l’air, en quatre actes de cette pièce sans cesse jouée qui récite et anime nos vies. Histoire d’eau, de feu, sur terre ou en l’air, rien n’est dissociable, tout est lié dans un subtil équilibre qui rythme le cycle de la vie. Un thème comme un autre, pour écrire et redire des choses sans importances, des choses anodines, des morceaux de vie ramenés à leur forme élémentaire. Quadrature du cercle, opposition mathématique entre le lisse du cercle, symbole du mouvement, et la dureté du carré, ces quatre chemins reliant les quatre éléments, comme si chacun n’était qu’à deux autres relié. Le carré s’inscrit-il dans le cercle, ou le cercle s’inscrit-il dans le carré ? Vision personnelle des arrangements célestes et planétaires, à chacun sa vision, si encore il n’y a qu’une seule solution, traduisant là une certaine raideur, une forme d’immobilisme auquel je ne souscris pas, j’aime trop à imaginer que la vie n’est pas rigide et fermée, déjà écrite par avance, mais plutôt que nous sommes chacun en train d’écrire notre propre destin, pas de le lire et d’avancer sur des pas prédessinés….

Allez, je file, de l’air !

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