Vortex cérebral

Compte à rebours ou compte ailleurs, compte à Lleures, charmant village de Cerdagne, compte toujours, compte à jour, contes et légendes, décidément ça jongle fort sur les mots ce jour…. Que voulez-vous, on ne se refait pas et à vrai dire c’est tant mieux ! Se refaire pourquoi ? Comment ? En grand blond, musclé, pectoraux d’acier, la peau bronzée par le soleil… non-merci ! Je suis comme je suis et je suis très bien comme ça ! A quoi sert l’apparence s’il n’y a rien derrière ? Décor de théâtre, peinture en trompe l’œil, paraître plutôt qu’être, tout ceci ne me ressemble pas. Je suis comme je suis, un point c’est tout. Cela ne traduit pas l’immobilisme, non, si l’enveloppe charnelle qui nous sert de représentation aux yeux des autres est une chose, le contenu est tout autre, un contenu ayant droit et je dirais même devoir, d’évolution. Evoluer non pas simplement par adaptation, ce serait triste, facile et servile, non, évoluer parce que la vie nous donne des leçons, tous les jours, tout le temps, des leçons qu’il convient d’apprendre, de comprendre, d’analyser, d’en tirer les leçons pour en déduire les évolutions, sous réserve, bien entendu, de vouloir évoluer. Rien n’est décorrélé, tout est lié. Sans aller jusqu’à dire qu’un battement d’ailes de papillons au japon déclenche une tempête en Europe, les événements de nos vies ne sortent pas d’un chapeau de magicien ni ne tombent du ciel. Nous sommes acteurs de nos vies et de nos choix. Partie prenante des résultats comme des actions qui y ont conduit. Comprendre cela, c’est déjà avoir fait un bon bout du chemin. Tirer les leçons des leçons reçues, nous voilà en plein cœur de l’enseignement. Un enseignement qui doit se faire sans saigner, sans signer feuille blanche, un enseignement à l’enseigne pas toujours visible, de quoi passer par la case renseignements. Jonglerie encore et encore, humeur taquine et badine, humeur rieuse et heureuse. Plaisir des mots.

Les mots sont des parties de phrases. Sortir un mot du contexte, de sa phrase enveloppe, c’est l’exposé nu, aux quatre vents qui en fait sont bien plus nombreux que quatre, les laisser s’envoler dans les brumes de la mauvaise compréhension. Un mot parti de la phrase c’est un mot orphelin. Un mot, partie de la phrase, c’est du sens apporté, des indications supplémentaires, un aiguillage dans la compréhension… Le poids des mots, le rôle des mots, le choix des mots par l’auteur, le sens donné par le lecteur, toute cette magie qui repose sur cet amas de lettres plus ou moins ordonnées, tout a son importance. Mais et amis sont de même composition, certes, le sens n’est pas le même. Un mot arrive, tout neuf, où très vieux, sorti dont on ne sait quel dictionnaire, peut-être même d’un grimoire tant les lettres semblent usées, et les esprits en éveils en saisissent des sens différents, selon la culture, selon le cadre de référence. Une clé, même à usage unique, prend un sens différent selon que l’on soit serrurier, musicien ou bien en corps mécanicien. Certaines sont à double sens, elles ouvrent ou ferment des portes, elles vissent ou dévissent les écrous et des boulons, d’autres encore dorment en première ligne de partitions à la lecture semblant compliquée pour qui n’est pas familier du solfège…. Et encore, des clés, il y en tout plein, que ce soit des clés de codages, des clés de bras ou de jambes au judo…. Imaginez un peu quand comme moi vous êtes éclectiques : lorsque le son du mot vient frapper au pavillon de l’oreille, voilà que les neurones s’agitent (oui, oui, j’ai bien dit les neurones, cesser de sourire !) pour chercher dans les vieux fonds des cellules grises le sens qui convient en fonction du vécu, des connaissances (tiens, double sens….), de l’émotion, de l’environnement, et du mental. Sans compter la touche personnelle, jongleur de mots, grand pratiquant du double sens récurrent, des degrés supérieurs de l’université du rire, et voilà qu’explose en la voute crânienne des images, des sens associés aux sons perçus, et le film démarre, et la vie s’ensoleille de ses rires cérébraux, avec, tout de même, en fonction de contrôle qui permet de saisir en mode accélérer, le bon sens, du moins j’espère, du mot entendu, lorsque l’actualité du moment exige de mettre en action la rapidité et l’acuité nécessaire à la prise de bonnes décisions.

Voilà en d’autres termes que j’ai parlé compte et mots. Des chiffres et des lettres ? Emission culturelle non par le contenu, encore que certains mots sont tirés des tranches de certaines pages peu usitées du dictionnaire, non, émission culturelle car elle fait partie de ma culture, de mon histoire, et quelle fait remonter les souvenirs embués de mes jeunes années. La culture dit-on, est ce qui reste lorsqu’on a tout oublié. Aujourd’hui, je peux dire que je n’ai rien oublié, mais est-ce pour autant que je n’ai pas de culture ? Encore des mots, encore des sens, encore des mots dans tous les sens et sans dessus-dessous, encore du délire d’auteur et non de hauteur, encore des jongleries en prose, des bouts de choses, des phrases alignées, des bouts de pensées…. Tout ça ne tient qu’à un fil, et comme chacun sait, en avril, ne te découvre pas d’un fil ! Justement, nous y voilà en cette fin d’avril, de quoi raccrocher le fil et poursuivre la mise à nu, la mise en avant, l’évolution, permanente, pas toujours lente, pas toujours rapide, des rythmes collant à la vie, des pauses, des prises de conscience, des éveils et des réveils, des joies, toujours, si ce n’est au cours des leçons prises, c’est dans leur digestion, car, évoluer c’est s’accorder cette satisfaction-là de mesurer le chemin parcouru, de s’arrêter quelques instants sur le bord de la route et regarder dans le rétroviseur, les longueurs parcourues. S’arrêter ? Oui, mais pas trop longtemps, car à ce jeu-là, on n’est jamais arrivé, et sans cesse il nous faut évoluer…

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