Rien qu'une minute...

Retour sur image…. La fameuse minute où tout bascule, celle qui débute l’autre période, scellant définitivement les portes de la précédente. Embarquement terminé, l’avion s’en va, sans vous…. Bye-bye un destin, un bout de vie, place à un autre segment de l’espace temps, un autre chemin de la vie. Une minute. Soixante secondes, un temps qui peut être long pour certaines occasions et court dans d’autres, et pourtant, le même temps, la même incompressibilité, le métronome battant régulièrement la cadence qui régit le monde, les pas des piétons, les maigres tours de roues dans les bouchons d’un périphérique englué sous la pluie, le top chrono de la fin d’embarquement. Soit! Retour sur le quai, sans passion, sans émotion. On ne peut rien contre le temps, on ne peut que contre soi. Savoir interpréter correctement les données, savoir se positionner sur le bon segment, analyser les parts d’impondérables, faire en sorte d’être en cadence avec le planning établi. Notre destin est soumis à deux forces qui peuvent s’associer comme s’opposer. La première, ce sont les impondérables, les événements non maitrisables. La seconde, c’est nous, et nous seul qui la possédons, qui la dirigeons, par nos choix, pars nos envies, par nos actions. A la fois acteur et spectateur de nos vies, dans un mode d’écoute active, prêt à agir, à rebondir, acteur toujours, même en étant spectateur. Chaque événement de nos vies est résultat de ces deux forces, et à chaque fois, il y a une portion de responsabilité qui nous incombe. Est-ce par démission ou par facilité que l’esprit humain focalise sur les causes qui ne sont pas de sa responsabilité en premier ? A quoi bon s’en prendre aux impondérables, alors qu’il est si utile d’analyser sa part de responsabilité, d’en tirer les leçons, non pour cet événement là, passé et révolu, mais pour le suivant ? J’ai l’habitude de dire que le passé est passé, que le futur est bien futur et que seul le présent est un présent présent. C’est vrai. Hier est mort, demain pas encore là, et aujourd’hui à vivre pleinement, mais cela n’empêche pas de tenir compte qu’aujourd’hui constitue les fondations de demain. Les jours succèdent aux jours sans être dissociables. Hier n’est hier que par l’arrivée d’aujourd’hui. Demain ne sera qu’après aujourd’hui. Personnage central du temps, cet aujourd’hui est la résultante des leçons apprises du passé qui donnent les enseignements de vie d’aujourd’hui et des jours à venir, jusqu’à ce que d’autres leçons viennent éclairer les précédentes ou même les contredire. Le temps est un long ruban dont on ne sépare pas les jours, les dates, que ce soit au cours d’une vie, d’une période ou d’une ère. Nous sommes là aujourd’hui parce qu’hier d’autres se sont battus ou ont développé des compétences qui ont influé le cours de notre évolution. Sans revenir au temps des singes et des arbres, des poissons et des reptiliens marins, si nous revenons à notre échelle, notre modeste espace temps, nous sommes aujourd’hui les victimes de nos vies d’hier, les lauréats des leçons savamment distillées sur nos routes plus ou moins encombrées.

A quoi bon perdre son temps à râler contre hier, et même, à s’aigrir contre la minute précédente ? Celui qui vit dans la rancœur ne vit pas, ne libère pas son cœur pour le bonheur d’aujourd’hui et à venir. Insulter son passé, gaspiller son énergie à noircir hier n’éclaircit pas aujourd’hui. Ce qui est vécu est vécu. Point. Si nous ramenons ce passé dans un espace présent, nous y étions acteur aussi, et la séparation des pouvoirs que l’on fait aujourd’hui, n’était pas de mise hier. C’était alors qu’il fallait agir et prendre ses responsabilités. Aujourd’hui est un autre jour, rien ne sert de sortir le passé si les données n’ont pas été analysées dans leur contexte hier. Refuser de tourner la page, c’est se refuser de progresser et d’avancer. Autre temps, autre vie, autres vies, autre tome à écrire. Ni tout à fait la suite, ni dissociable, l’évolution s’inscrit dans l’histoire, comme les histoires s’inscrivent dans l’évolution. Une minute. Soixante seconde. La porte s’est fermée. Retour sur mes pas, ou plutôt, d’autres pas, d’autres directions que celles prévues, d’autres choix, non calculés, non prévus, et d’un seul coup c’est la vie qui s’éclaire de ces impondérables devenant acteurs de changement. Une minute. Soixante secondes. Une voie plutôt qu’une autre. Une voie terrestre, plutôt qu’une voie aérienne. Ici plutôt que là. Une vie plutôt qu’une autre. Et si la voie des airs avait brutalement rejoint la terre dans un impact destructeur ? Et si j’avais échappé à cela pour cette même minute de rupture entre ces deux mondes ? Et si d’avoir raté la voie des airs, j’avais plongé dans une terreur terrestre et brutale ? Et si, et si…. Avec des si, on mettrait Paris en bouteille dit-on…. Sans les si, les embouteillages bloquent l’accès à la capitale…. Comprenne qui pourra ! Les choses furent ainsi, et parfois, quand les choses ne veulent se mettre en place correctement, elles ne se font pas. Soit ! En une minute, voire même en soixante secondes, le déroulement de la journée a basculé, d’une visite royale en place royale il n’y a qu’un pas, ou plutôt quelques tours de roues, mais ce fut une magnifique journée, un grand bol de ciel bleu dans la grisaille ambiante.
Une minute. Soixante secondes. Il y a toujours une limite au chose, peu importe qu’elle nous paraisse juste ou injuste, l’épaisseur du trait reste l’épaisseur du trait, quel qu’en soit le côté où l’on se situe. Se focaliser sur ce qui devrait être, empêche de profiter pleinement de la minute actuelle, et, au rythme où défile les minutes, mieux vaut profiter, mieux vaut en profiter, plutôt que de gaspiller ce bien si précieux qu’est le temps. Le temps et la vie ! Allez, je file, je n’ai plus une minute à moi…..

1 commentaire:

Anonyme a dit…

le temps toujours celui après lequel on court et que l'on ne rattrappe jamais et pour cause la vie est ainsi faite
profitons tu temps qui nous est imparti pour l'apprécier

bizz

belle amie