et oui, c'est vendredi !

Et bien, il ne fallait pas désespérer ! Revoilà la pluie, le temps gris et maussade même s’il ne fait pas froid, cela rafraîchi les ardeurs des lézardeurs que nous sommes. Point de virée à l’océan, point d’escapade ensoleillées aux embruns salés, point de retrouvaille avec ces longues pistes cyclables aux senteurs résineuses et emmiellées, pas de vélo, pas de rollers, pas de vagues démontées à observer, le cahier sur les genoux pour noter ici ou là la folle complainte de l’océan qui n’en finit pas…. Et bien ça sera week-end maison, week-end papa poule même, enfin, tonton gâteux puisque déjà mon neveu à réserver la chambre, qui plus est dès ce soir… En fonction du temps, des envies, ça sera intérieur ou extérieur, pas de soucis, il y a du boulot partout !

Dehors, les arbustes à finir de tailler, ça commence à presser ; la tondeuse à réviser et peut-être à passer pour une première coupe et le jardin à nettoyer puis à retourner…

Dehors et dedans, la méhari à récupérer, commencer le check-up, faire la liste, monter les premières pièces reçues, préparer Amboise.

Dedans, nettoyage de printemps, ménage et grand ménage, installation de la pièce du train en commençant par l’électricité, puis à être dans les fils, installer dans la maison la liaison Ethernet.

Pour tout cela, je sais que je ne bosserai pas seul, mon aide de camp sera là pour aider comme pour motiver, entre deux parties sur le pc… Week-end familial ou presque… Fête des grands-mères dimanche, et bien sûr pensées émues pour celle qui nous a quitté. Elle était née le jour de la femme, et aurait eu 93 ans la semaine prochaine. L’émotion est encore intense. Nous serons donc encore une fois tous les deux pour ce week-end là, à partager la bonne humeur, les taquineries, les rires, guérir les pleurs… Un passage au cinéma aussi est prévu, je l’ai su tout à l’heure. Finalement, je ne suis pas maître chez moi ! Mais bon, quel mal y a t’il à cela ? Depuis peu, je suis son quatrième domicile et il y réserve son week-end par avance. La chambre est disponible, la cuisine pas trop mauvaise sûrement, d’ailleurs sur ce plan là, ça oblige à préparer un peu plus que pour l’habituelle pitance du week-end en célibataire. Rythme à deux, devoirs à surveiller, à contrôler, aide aussi à comprendre les pièges que l’éducation place dans chaque page de ses manuels pas toujours digeste. Ordinateur, car sans lui, point de ce merveilleux jeu en réseau, conquête improbable dans un univers fantastique, passion exacerbée pour ces mondes étranges ou le moindre objet change d’appellation dans des consonances mystiques et mystérieuses.

Accès réglementé de toute façon, car moi j’ai besoin de l’ordinateur communicateur. Du spleen ? Non, pas du tout, de la zenitude à revendre, comme si depuis mon dernier arrêt, j’avais enfin la voie libre à jamais, la vitesse croit, la trajectoire est prise, sans aucune déviance, je glisse sur des rails. Bientôt la gare… Peut-être est-ce pour cela que je veux emménager mon train ?


Quel que soit le temps, quelle que soit la vie, il y a toujours un lendemain, moins gris, plus clair, plus bleu, il y a toujours ce coin de ciel, celui qui redonne l’envie, celui qui redonne la vie. La faiblesse est de porter le regard à ses pieds au lieu de regarder l’horizon. Le sol est plus sombre que le ciel, pourquoi regarder en bas quand c’est là-bas qu’il faut aller ? Car c’est bien ce là-bas qui nous fait avancer. Les randonneurs le savent bien, et ils ont identifié leurs chemins de deux traits, un rouge surmonté d’un blanc. Le rouge en bas, symbolisant les pieds en sang, usés, fatigués de la marche et des chemins abîmés, usés des cailloux de la route, d’ailleurs, savez-vous qu’en latin, un petit caillou se dit « scrupule » ? Belle image ! On avance en saignant à cause des scrupules… Le blanc symbolise les nuages, la pureté. Les pieds en sang, la tête dans les nuages, ainsi marchaient vers Compostelle, les pèlerins de Saint-Jacques.

Pour avancer, il faut voir vers le haut, oublier les épreuves et les blessures du corps et de l’âme. Regarder loin devant, deviner le but, le voir et l’atteindre. Les satisfactions de nos vies sont là, dans l’atteinte de nos buts et non dans les blessures du chemin. Alors, avançons sans se retourner, gardons tête haute et devenons nos vies à venir plutôt que de s’appesantir sur nos vies passées. Marchons. Longtemps. Marchons ensemble vers demain. Longue route. Belle route. Bonne route à tous.

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