L’automne
est là et avec lui les citrouilles et bien sûr l’importation d’outre-Amérique
d’Halloween et sa quête de bonbons mais si trouille il y a, non pas pour qui
quête, bien sûr, ce n’est au fond qu’un puissant succès commercial en plastique
orange délaissant nos chères citrouilles à leurs champs et jardins. Tant mieux,
il est temps pour elles de passer de vie à trépas !
Dans
la noble famille des cucurbitacées assez fournie il est vrai, en se concentrant
sur les produits d’automne et donc en laissant de côté les melons et autres
concombres, j’aurais quelques appétences pour les pastèques à confiture, plutôt
sous forme de pot, pour le potimarron ensuite, plutôt sous forme de soupe,
tellement facile à faire et ne nécessitant que si peu d’ingrédients. Voyons, un
joyeux potimarron à l’orange luisant et au pédoncule à peine détaché, un bain
d’eau fraiche pour lui lustrer le poil de sa peau glabre, un bon couteau pour
le réduire en morceaux après l’avoir épépiner, le tout dans une grande cocotte
à peine recouvert par l’eau pour quelques minutes de bain de vapeur, accompagné
d’un filet d’huile d’olive et de quelques pincées de poudre de piment
d’Espelette sans oublier le sel sans lequel la vie serait bien fade. Un grand
feu pour mettre la pression, quelques minutes à suer puis on coupe le sifflet
et sans attendre le mixeur plonge et réduit tout non pas en miette mais en
purée plus ou moins consistante. Simple, efficace et même succulent. Ce
délicieux goût évoquant la châtaigne ferait presque fondre un chat teigne. Au
fond, je comprends tous ces vols de sorcières à la nuit tombée, glanant de
portail en portail quelques bonbons à défaut de bonne soupe…
La
citrouille elle, si elle subit à peu près le même sort, nécessite qu’on la
déshabille avant de la mettre en quartier, c’est un peu plus long, un peu plus
délicat, mais le gout est plus suave et plus fade, voilà qu’il faut agrandir le
cercle et s’empresser d’ajouter quelques fonds de jambon ou tout autre
exhausteur de goût bien naturel bien sûr. La citrouille est plus grosse aussi,
mais elle sait se mettre en quatre pour mieux répondre à vos attentes et
patiente, elle peut très bien dormir dans un coin du congélateur ainsi débitée.
Elle y rejoindra la courgette, dont les cubes verts attendent qu’on brise la
glace pour quelques autres soupes d’hiver. Il y a bien d’autres rondeurs pour se réjouir le palais, à chacune sa
préparation, soupe ou purée, gratin ou gâteau mais que serait un repas
d’automne sans quelques châtaignes jouant dans les flammes et un peu de vin nouveau
pour arroser le bal ? Je ne sais pas vous, mais moi, avoir l’eau à la
bouche devant de tels mets ne me met nullement en transe, je préfère un bon
vin, bien sûr avec modération, sans pour autant qu’il soit rance à moins qu’il
ne soit né quelques part sous le soleil des Pyrénées-Orientales, tout près de
Maury. Un Rancio, un vrai, un pur mais non dur, voilà qui serait un doux
mélange, l’ambre du Maury Rancio sur les accents orangés d’une assiette fumante
de potimarron, quelques châtaignes grillées relevant de traits noirs et sucrés
ce modeste repas à peine collation…
J’aurais
pu imager tout ceci, mais je ne sais pourquoi l’assiette s’est si vite vidée,
peut-être qu’une autre fois le petit oiseau sera plus prompt et le photographe
moins affamé…..
Bon
appétit !
1 commentaire:
Tout simplement : succulent et tellement fin au palais !
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