Soyez-vous!

Dans nos sociétés désormais trop formatées, il serait bon que l’individu pense à exister, non pas comme on entend trop souvent « à trouver sa place » ce qui se traduirait en « rentrer dans le moule » mais plutôt exister en existant soi dans sa propre vie, oser, tester, vivre, exister en tant qu’individu. Hélas cette composante semble disparaitre devant l’uniformité, on pousse de plus en plus l’individu dans un moule, on brise la créativité, on standardise et on vend du prédigéré. C’est là se priver de la plus grande richesse de notre monde : la multitude d’individus et de donc de caractères qui le compose. De même que l’individu y perd de sa matière en se fondant dans la masse, il se prive de mille éclats en ne jouant plus qu’un rôle de composition de façon trop récurrente. Par quelle contrainte ? Pour quelles raisons ? Peu importe, l’essentiel est ailleurs, l’individu est auto programmable, il détient son propre code, ses propres clés, reste d’avoir envie de se les appliquer et de s’en servir. A tout moment, à toute heure, il a la possibilité de décider de sa vie, de ce qu’il a envie de faire, de tenter, de tester sans pour cela devoir recevoir un ordre extérieur. Oser, tel est le maitre mot, il faut oser, sans cesse, oser, tenter, tester, faire, être, devenir, apprendre par l’exemple, le sien, se donner la richesse de perdre, de rater, pour en comprendre le sens, pour en apprendre les raisons, pour pouvoir tester à nouveau, corriger le geste, rectifier le tir, réussir et savourer ce succès, avancer et grandir.


Qu’il s’agisse de bricoler, de cuisiner, de jardiner, de peindre, d’écrire, de faire du modélisme, des maquettes, du sport, l’approche est toujours la même, l’étape la plus essentielle reste le premier pas, oser s’y mettre, se retrouver devant sa feuille blanche, sa pièce vide, son mur blanc et oser se tromper, oser changer de couleur, oser poncer et tout refaire, oser découvrir qu’au fond on n’est pas si mauvais, oser voir apparaitre un résultat qu’on n’aurait même pas imaginer, oser être satisfait, doublement, par le résultat et par l’action personnelle ayant engendrée ce résultat qui devient ainsi notre chef d’œuvre, ne soyons pas modeste, osons nous couvrir de lauriers, cela est bon pour l’âme et pour le corps, c’est du baume et au cœur et l’envie de renouveler l’expérience, de se lancer d’autres défis, d’exister autrement, pleinement, de faire naitre cet individu qui dort dans la masse des autres individus. Comment peut-on passer ainsi à côté de sa vie, comment peut-on n’écouter que les mauvaises langues qui depuis votre enfance vous rabâchent que vous n’êtes bon à rien ? De toute façon, il vaut mieux être un bon à rien qu’un mauvais en tout, et tant que nous n’avons pas tout essayé, nous ne pouvons pas avoir la prétention d’être mauvais en tout, voilà qui semble évident. Souvent on dit d’une personne qu’elle a deux mains gauches, mais c’est faire injure aux gauchers qui je suis sûr aimerait bien avoir deux mains gauches…. Il n’y a aucune limite à la créativité, physique comme cérébrale, soyez-en sûr, laissez-vous faire, tentez, renouvelez vos expériences, prenez confiance en vous, laissez éclore l’âme artiste qui vous compose, faites fi des mauvaises langues et des conseillers, soyez acteur de votre vie, lancez-vous, faites-vous plaisir !


C’est aussi un axe que devrait prendre ou plutôt reprendre les fabricants de boite de jeux. De nos jours, les briques à monter, les jeux de pièces métalliques ne se vendent que par coffret permettant de réaliser un modèle précis et donc préétabli. Mais où est la créativité ? Formons-nous des robots ou des individus ? Qu’est ce qui manquent le plus à nos sociétés sinon des idées novatrices, des visions hors du cadre de nos processus vieillots et devenant chaque jour un peu plus limites dans leurs fonctionnements. Osons, redonnons à l’individu sa place dans la société, si les individus composent la société ce n’est pas à la société de composer les individus ! Quel avenir peut-on envisager lorsqu’on reproduit sans cesse les modèles finissants en se posant jour après jour les mêmes questions, les mêmes visions ? On continue à mettre quatre pieds à une chaise lorsque le modèle le plus stable et le triangle, on passe son temps à refuser de réinventer la roue, on offre au monde des grands diktats de modes, de couleurs qu’aussitôt les foules reproduisent à leur niveau, tout comme l’enfant contraint de monter ses lego selon le plan imposé. Mais oh ! C’est ça la vie ? C’est donc ça le rêve de notre vie ? Prenez donc votre vie en main, refusez de composer selon des plans préétablis, imaginez donc un peu si nous parlerions de Picasso si Picasso avait poursuivi la voie des Rembrandt et autres Renoir ?  Vous possédez la latitude, usez-en, osez en user, tester, soyez, faites-vous plaisir, c’est par là et seulement par-là que vous vivrez en tant qu’individu. Soyez vous-même !



   

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