Dans
nos sociétés désormais trop formatées, il serait bon que l’individu pense à
exister, non pas comme on entend trop souvent « à trouver sa place »
ce qui se traduirait en « rentrer dans le moule » mais plutôt exister
en existant soi dans sa propre vie, oser, tester, vivre, exister en tant
qu’individu. Hélas cette composante semble disparaitre devant l’uniformité, on
pousse de plus en plus l’individu dans un moule, on brise la créativité, on
standardise et on vend du prédigéré. C’est là se priver de la plus grande
richesse de notre monde : la multitude d’individus et de donc de
caractères qui le compose. De même que l’individu y perd de sa matière en se
fondant dans la masse, il se prive de mille éclats en ne jouant plus qu’un rôle
de composition de façon trop récurrente. Par quelle contrainte ? Pour
quelles raisons ? Peu importe, l’essentiel est ailleurs, l’individu est
auto programmable, il détient son propre code, ses propres clés, reste d’avoir
envie de se les appliquer et de s’en servir. A tout moment, à toute heure, il a
la possibilité de décider de sa vie, de ce qu’il a envie de faire, de tenter,
de tester sans pour cela devoir recevoir un ordre extérieur. Oser, tel est le
maitre mot, il faut oser, sans cesse, oser, tenter, tester, faire, être, devenir,
apprendre par l’exemple, le sien, se donner la richesse de perdre, de rater,
pour en comprendre le sens, pour en apprendre les raisons, pour pouvoir tester
à nouveau, corriger le geste, rectifier le tir, réussir et savourer ce succès,
avancer et grandir.
Qu’il
s’agisse de bricoler, de cuisiner, de jardiner, de peindre, d’écrire, de faire
du modélisme, des maquettes, du sport, l’approche est toujours la même, l’étape
la plus essentielle reste le premier pas, oser s’y mettre, se retrouver devant
sa feuille blanche, sa pièce vide, son mur blanc et oser se tromper, oser
changer de couleur, oser poncer et tout refaire, oser découvrir qu’au fond on
n’est pas si mauvais, oser voir apparaitre un résultat qu’on n’aurait même pas
imaginer, oser être satisfait, doublement, par le résultat et par l’action
personnelle ayant engendrée ce résultat qui devient ainsi notre chef d’œuvre,
ne soyons pas modeste, osons nous couvrir de lauriers, cela est bon pour l’âme
et pour le corps, c’est du baume et au cœur et l’envie de renouveler
l’expérience, de se lancer d’autres défis, d’exister autrement, pleinement, de
faire naitre cet individu qui dort dans la masse des autres individus. Comment
peut-on passer ainsi à côté de sa vie, comment peut-on n’écouter que les
mauvaises langues qui depuis votre enfance vous rabâchent que vous n’êtes bon à
rien ? De toute façon, il vaut mieux être un bon à rien qu’un mauvais en
tout, et tant que nous n’avons pas tout essayé, nous ne pouvons pas avoir la
prétention d’être mauvais en tout, voilà qui semble évident. Souvent on dit
d’une personne qu’elle a deux mains gauches, mais c’est faire injure aux
gauchers qui je suis sûr aimerait bien avoir deux mains gauches…. Il n’y a
aucune limite à la créativité, physique comme cérébrale, soyez-en sûr, laissez-vous
faire, tentez, renouvelez vos expériences, prenez confiance en vous, laissez
éclore l’âme artiste qui vous compose, faites fi des mauvaises langues et des
conseillers, soyez acteur de votre vie, lancez-vous, faites-vous plaisir !
C’est
aussi un axe que devrait prendre ou plutôt reprendre les fabricants de boite de
jeux. De nos jours, les briques à monter, les jeux de pièces métalliques ne se
vendent que par coffret permettant de réaliser un modèle précis et donc
préétabli. Mais où est la créativité ? Formons-nous des robots ou des
individus ? Qu’est ce qui manquent le plus à nos sociétés sinon des idées
novatrices, des visions hors du cadre de nos processus vieillots et devenant
chaque jour un peu plus limites dans leurs fonctionnements. Osons, redonnons à
l’individu sa place dans la société, si les individus composent la société ce
n’est pas à la société de composer les individus ! Quel avenir peut-on
envisager lorsqu’on reproduit sans cesse les modèles finissants en se posant
jour après jour les mêmes questions, les mêmes visions ? On continue à
mettre quatre pieds à une chaise lorsque le modèle le plus stable et le
triangle, on passe son temps à refuser de réinventer la roue, on offre au monde
des grands diktats de modes, de couleurs qu’aussitôt les foules reproduisent à
leur niveau, tout comme l’enfant contraint de monter ses lego selon le plan
imposé. Mais oh ! C’est ça la vie ? C’est donc ça le rêve de notre
vie ? Prenez donc votre vie en main, refusez de composer selon des plans
préétablis, imaginez donc un peu si nous parlerions de Picasso si Picasso avait
poursuivi la voie des Rembrandt et autres Renoir ? Vous possédez la latitude, usez-en, osez en
user, tester, soyez, faites-vous plaisir, c’est par là et seulement par-là que
vous vivrez en tant qu’individu. Soyez vous-même !
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