Une randonnée à la Rhune,
c’est comment dire… Toujours imprévisible, magique, surprenant de découvertes
et de surcroit assez varié d’un point de vue efforts physiques…. La Rhune, c’est
la montagne emblématique du pays basque, du moins côté littoral, surplombant
Saint Jean de Luz et visible jusqu’aux Landes, avec cet humour de proverbe qui
dit « Quand tu vois la Rhune, c’est qu’il va pleuvoir, quand tu ne la vois
plus, c’est qu’il pleut … » Humour local et partagé entre quelques
amis venant ici régulièrement… Une forme singulière, en dent de requin, un des
derniers « sommets » de nos chères Pyrénées dans leur partie
française, avec comme particularité de
connaitre deux versants d’accès situés en France pour un sommet situé en Espagne.
D’ailleurs, en randonnant autour, on traverse plusieurs fois la frontière,
rencontrant de-ci, de-là ces fameuses bornes frontières numérotées.
La Rhune, c’est une
randonnée que même si on l’a déjà faite dix fois, on a envie de la refaire une
onzième, ou bien, on la fait une fois et on ne souhaite pas la refaire, mais
cela, c’est un peu le lot de pas mal de randonnées, et l’avis de pas mal de
randonneurs. Ce bout de montagne est peuplé d’une végétation luxuriante et
tellement variée tout au long du parcours que les yeux voyagent sans cesse et
comme si cela ne suffisait pas, la faune se joint à la flore, ici c’est le
paradis des pottoks, ces chevaux sauvages du pays basque, quelques moutons
comme égarés, quelques chèvres, des vautours, des corneilles, ceci pour la
partie la plus visible. En partant d’Olhette, on s’élève à travers les châtaigniers,
puis vient la prairie, pauvre et un brin aride, avant de longer les fougères
jusqu’au col des trois fontaines et ces conifères magnifiques, cachant à peine
un joli bois de feuillus. Ici se situe le terminus des petits pas, au-delà du
col, la pierre constitue le gravier du chemin et le chemin grimpe de plus en
plus, laissant le souffle court et les mollets lourds, l’air aux odeurs de pins
devient un air aux odeurs de ferrailles, d’huiles et de graisses, la faute à la
voie ferrée et sa crémaillère, le petit train de la Rhune décolle sur l’autre
versant, au col de Saint Ignace, mais tous les chemins mènent au sommet et comment
pourrait-on ne pas le voir ce grand totem rouge et blanc ? En montant, il
faut aussi se tourner, profiter du spectacle de l’océan, découvrir la baie de
Saint Jean de Luz et ses digues typiques, plus bas reconnaitre Hendaye et San
Sebastian tandis qu’au-dessus, la côte de sable blond désigne Guetary et Bidard
avant d’apercevoir l’avancée du rocher de la vierge situant Biarritz. Il y a
donc à voir, tant et tant, chaque fois la luminosité diffère, parfois c’est le
brouillard qui cache le sommet durant la montée, d’autres fois comme aujourd’hui,
le soleil magnifie et donne envie de tout voir.
Tout voir ? La faune,
la flore et …. L’Histoire. Elle a commencé tôt ici, les formes des rochers
traduisent les poussées géologiques des ères lointaines, puis, du temps de l’Homme,
nous sont restés des cromlechs, cimetières préhistoriques, quelques menhirs,
des abris, cabanes, bergeries, des redoutes, bref, il y a toujours des choses à
voir et à chercher à voir, surtout si l’on guide ses pas en dehors des sentiers
trop battus. Apprendre, voir, marcher, découvrir, respirer, aimer. Un pays
riche de ses trésors de natures, de son histoire et de ses légendes, un pays et
sa culture, ses revendications, gravées en pierre, un pays où il fait bon poser
ses pas et son regard…. Pour la douzième fois…ou plus ! Mais au fond,
quand on aime, on ne compte pas…
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