« Aquarium vous mène
en bateau… »
Mais quelle idée !
Comment l’interpréter ?
Et dire que j’avais
confiance dans Aquarium, me voilà, comme les autres, mené en bateau.
Serait-ce un poisson d’avril
prenant l’eau en septembre, les fortes pluies du printemps ont su retardé tant
et tant de chose cette année ? Mais si c’est un poisson, dans ce cas, je
ne vois qu’un bar… un beau bar goguenard virant en bobard, c’est que le beau
bar n’est pas un barbot, ne confondons pas.
Se faire mener en bateau,
par les temps qui courent, devient de plus en plus courant, ce qui, à la
relecture, semble logique : les temps courent, tout devient courant, et au
gré de ces courants-là, il faut savoir mener sa barque sans se faire mener en
bateau, sans quoi la barque devient l’annexe du bateau, et vogue la galère,
tout le monde part à vau l’eau…
Des bateaux, j’en ai pris quelques-uns,
mes débuts furent en orange et blanc avec boussole incorporée, un vrai Sevylor
gonflable pour affronter les premières vagues, enfin, clapotis, il y a un début
à tout. Une barque aux bois d’un autre âge, navigant sur le Boudigau, enfin,
selon la longueur de la chaine qui la retenait au bord, mais que voulez-vous,
les enfants voient bien plus loin que les adultes, ce furent tant et tant de
voyages aux longs cours soumis aux rythmes des marées de ce cours d’eau saumâtre.
Il y eut des ferrys qui n’étaient pas des jules, des petits, des gros, des
traversées d’au moins quelques minutes à d’autres qui se comptaient en heures,
des voyages insulaires, des joies et des creux, de vagues, bien sûr. Il y eut aussi
des vaisseaux régionaux, tellement adaptés en leurs terroirs que les
transplanter ailleurs seraient les faire mourir à petit feu et aussi incongrus
que de faire voguer une gondole vénitienne en plein Toulouse, je pense ainsi
aux élégantes pinasses du bassin d’Arcachon, plaisirs vacanciers de s’en aller
à l’autre bout du bassin accompagné de son vélo pour revenir par les pistes
cyclables ou bien juste pour le plaisir de se baigner dans les vagues de l’océan….
Je pense aussi, bien sûr, à ces péniches aux ventres rebondies, désormais
garnis de salle de restaurants ou de réceptions, parfois d’un appartement qui
laisse rêveur. Elles hantent les flots tellement placides de notre beau canal
du Midi que nous partageons désormais avec l’humanité, elles en sont les
baleines prenant leurs eaux, navigant à la vitesse des regards, fendant à peine
l’onde verte sous la voute des platanes séculaires hélas malade du chancre et
tombant chaque jour un peu plus nombreux sous la coupe salutaire parait-il des experts
draconiens… Que de bateaux différents, bien plus agréables que les bobards
pareillement nommés. Bon, il m’est arrivé aussi de prendre les bateaux d’un
trottoir caressé de trop près, mais ne soyons point trop terre à terre et
voyons plus loin que cela comme chute…
La chute, voyons, il reste
surprenant de parler ainsi d’aquarium en bateau, la réalité est tout autre, non ?
Les bateaux naviguent sur les flots, c’est bien connu, les petits comme les
grands. Ces flots sont tout de même le plus grand, le plus beau des aquariums de
notre monde alors, qui de l’aquarium ou du bateau ? Mais les deux mon
capitaine, ce sont bel et bien les deux que sur toiles il vous faut présenter…
Des toiles en voiles, des voiles sous les étoiles, des voiles sur les étoiles
de mer… La magie est partout, et là est bien l’essentiel…
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