Résistances

Et voilà que s’achève le premier semestre. L’air ne sent pas encore ces odeurs suaves et sucrées de produits solaires, les bronzages sont encore à parfaire voire à faire, les préparatifs de départs prennent de l’ampleur chez les joyeux juilletistes, voila t-il pas que la France chavire dans cette douce hypocrisie estivale, courses croisées entre juilletistes et aoutiens, période de fort ralentissement dans nos fonctionnement, c’est normal, ce sont les vacances parait-il…. Veuillez donc patienter, ici puisque les gens sont ailleurs, mais les gens qui sont ailleurs, acceptent-ils de patienter bien qu’ils soient en vacances ? Que nenni ! Les bouchons sur les routes, les encombrements aux péages, la location pas prête et pas disponible tout de suite, l’eau pas encore assez chaude et trop salée, quelle impatience, celle-là même que nous pouvons avoir devant les guichets vides et les rythmes ramollis du aux grosses chaleurs…. Grinches-land, tel est notre pays devenu, fini le temps de la contestation, place à la rébellion systématique, mieux vaut critiquer, râler, gueuler que contester, car la contestation nécessite d’être force de contre proposition, et ça, c’est forcement plus dur que d’exprimer un non, unilatéral et non explicatif. Triste évolution d’une nation qui fut le flambeau du monde, patrie des droits de l’homme, révolution d’un peuple qui y a conquis son évolution, certes, régicide, sanguinaire, violent, mais libéré d’une tyrannie pour se replonger sous une autre. Les noms ont changé, le système politique est quasiment le même, on change juste notre roi tous les cinq ans, avec le privilège des princes de pouvoir choisir une reine. Bon, rien de très royal là-dedans, sans idéologie politique, juste pour le plaisir des mots, et des associations d’idées. Combien de révolutions avons-nous connu ? La dernière en date est-elle en 1968 ou 1940 ? L’appel du Général, la formations des résistances reprises aujourd’hui sous le libellé générique de La résistance, dernier acte de bravoure d’un peuple qui oppose, s’oppose et propose, non pas une rébellion pour une rébellion, mais un révolution, au sens mathématique du terme, c'est-à-dire un virage, prendre le contre pied pour repartir sur ce qu’on considère comme la bonne voie. A défaut d’avoir été l’union des combattants, tant les différents réseaux de résistance ont sut parfois se combatte entre eux, querelles de territoires ou de chefs, se servant alors de l’ennemi pour décapiter le réseau concurrent, ce qui a certainement valu à Jean Moulin d’être arrêté, c’est la somme des actions menées de façon déstructurées, désorganisées puis rassemblées par le discours du General, qui conduisit à l’union et trouver la force nécessaire à la réussite.

Que sommes-nous donc devenus ? Des manifestants en puissance, dans la candeur innocente, dirigés par des centrales syndicales, appelées à scander des messages stéréotypées dénonçant un état de fait sans proposer une alternative, oubliant que pour nourrir la discussion, il faut des idées, et….il faut être au moins deux…. Combien de phase de nos vies se concluent sans phrases ? Combien de rejets, de fins se font sans qu’il soit permis d’en débattre ? Les débats ne succèdent pas aux ébats, le combat n’est pas d’intégrer, d’accepter un ensemble de faits, d’idées, qui ainsi exprimées pourraient servir de première pierre à un travail de deuil, apprendre à tourner la page, voire la déchirer, le combat ainsi proposé est une condamnation par contumace, une accusation pleine de doutes, de douleurs, d’incompréhensions, autant de choses qui par effet boomerang nous renvoient à nos propres doutes, nos propres erreurs, nous punissent de notre propre culpabilité, quand bien même nous sommes prêt, ouvert au dialogue, sans haine et sans rancœur, juste la mise au point qui viendra établir la conclusion de l’histoire. Mes années scolaires m’ont appris les rigueurs de la langue, les styles divers qui étaient, les styles d’hier qui de la prose ont dressé dans de riches envolées des textes devenus quasi lyriques. De ces années-là j’ai appris, que chaque histoire avait une introduction, un développement et une conclusion. Il ne suffit pas de s’introduire dans la vie des gens, encore faut-il savoir en conclure plutôt que de sortir tel un voleur, sans avoir vraiment cherché le développement. Décidément, notre évolution se complet dans la fuite, et nous fuyons sans cesse, sans comprendre à défaut de se livrer, de se réaliser tel qu’on est, on poursuit un idéal qu’on ne rattrapera jamais, une course folle telle une fuite en avant qui conduit à la perte d’un véritable esprit de relation. Le corps et l’esprit, les deux entités rassemblées. Socrate disait « connais toi toi-même » mais à trop fuir le combat, à s’enfuir sans explications, on s’enferme dans son propre mode de pensées, on s’emmure dans des comportements reproduits à l’identique au fil de notre vie. Pour se connaitre soi, il faut vouloir s’observer de l’extérieur, entendre la critique, prendre du recul sur les événements pour en comprendre le sens, la portée, se donner le temps d’agir sur soi, de se remettre en question, ce qui, pour moi, reste la base de l’évolution.

L’adage populaire dit qu’on apprend à tout âge, à quoi servirait d’apprendre si nous effaçons les leçons au fur et à mesure qu’elles nous sont dictées ? Certaines leçons sont dures à apprendre, raison de plus pour savoir prendre le temps de les apprendre, ne pas faire de faux jugements, ne pas s’enfermer dans une idée première qui annihilerait toute perspective d’avenir, or, l’avenir est bien ce qui est à venir, ne fermons donc pas la porte à demain. A demain !

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